Dans le village des irréductibles anti-G7


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/08/2019 PAR Olivier Darrioumerle

Lorsque les nouveaux militants arrivent, ils posent leur sac à dos et leur tente, avant de se présenter au bureau de la plateforme associative G7 EZ ou celle des Gilets jaunes. « Qu’est ce que je peux faire ? » Anouk, 22 ans, originaire de Grenoble (Isère), organise le planning. « Il y a souvent des trous ! C’est une chaîne autogérée, qui n’est pas toujours utopique ! » D’un côté, G7 EZ, plateforme composée d’une multitude d’associations, mouvements populaires, politiques et syndicaux. De l’autre, les Gilets jaunes. « On organise notre propre village, mais nous sommes tous là pour défendre la chose. Il n’y a pas de tension, car nous avons le même combat », explique Myriam, Bayonnaise de 68 ans. Les Gilets jaunes ont leur buvette, leur cantine, leur snack, leurs conférences et leur boutique. « Contrairement à ce que dit le gouvernement, nous ne sommes pas des chômeurs alcooliques. Nous avons tous un métier. Nous sommes des professionnels qui travaillont dans toutes les branches d’activité. C’est pour cela que nous sommes très bien organisés ».


Jano, responsable de la quincaillerie, met son stock à dispositionJano, responsable de la quincaillerie, met son stock à disposition 

Alain, gilet jaune d’Aubenas (Ardèche), a longtemps travaillé dans le secteur de la restauration. Jeudi soir, il cuisinait les frites qui accompagnaient les moules. Christian, quant à lui, s’occupe des vélos en libre service. Jano, responsable de la quincaillerie, met son stock d’outils à disposition.100 mètres carrées de matos.


« Fâché mais pas facho »

Les bénévoles fabriquent essentiellement des panneaux de signalisation. « Les voisins nous les arrachent, parce qu’ils craignent que le village reste après le sommet », explique Jano. A côté de lui, Noé prépare les banderoles pour la manifestation. « Faché, mas pas pas facho » est sa première réalisation. Elle termine : «  Que l’obscurité reste à ça place » (SIC). Gilet jaune de Castres, crête sur la tête, lunettes à écailles et jupe en tartan, Noé assume l’écriture phonétique. « Tout le monde doit pouvoir s’exprimer dans ce monde. C’est la biodiversité ! »


Noé, gilet jaune de Cahors, assume l'écriture phonétiqueNoé, gilet jaune de Cahors, assume l’écriture phonétique

La jeune militante punk participe à son premier G7. Elle a pris conscience qu’il fallait s’unir contre le capitalisme pour sauver le climat. « L’humain doit réapprendre à s’aimer. Il reste beaucoup de travail. Alors, tout le monde est le bienvenu. » De l’autre côté de l’atelier, une vive discussion éclate entre une jeune femme et Jean-Luc, 60 ans, Gilet jaune de la première heure. « Je n’ai pas besoin de toi. Je veux apprendre toute seul, t’as compris. Si tu veux me donner des conseils, tu demandes ! » Jean Luc, plombier bordelais de métier, vient d’installer la buvette et de réparer le lavoir. Il voulait donner un coup de main. «  Rien à voir avec le patriarcat, je voyais qu’elle s’embêtait avait la scie à métaux, c’est tout… »

« On discute, on débat et on assiste à des conférences », explique Michel, gilet jaune de 56 ans. Jusqu’à vendredi, les militants anti-G7 installent leur campement. C’est le temps de la réflexion. « A partir de samedi, c’est le début du G7, on passe à l’action. »

Au programme : samedi 24 août, pour le lancement du G7 à Biarritz, manifestation à Hendaye. Le lendemain, dimanche 25 août, « désobéissance civile pacifiques » autour de Biarritz, à Bidart, Anglet et Bayonne, en formant une zone « arc-en-ciel » sur les rond-points de la Cité de l’Océan à Biarritz, de Barroilhet à Bidart (sortie d’autoroute), de Maignon à Anglet, mais aussi devant les mairies d’Anglet et de Bayonne et enfin sur la place des Cinq-Cantons et sur la plage de la Chambre d’Amour, à Anglet.

 

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