Des associations bordelaises se mobilisent contre les violences faites aux femmes


NC
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/11/2014 PAR Nicolas César

Avec l’arrivée de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, le droit est plus protecteur qu’avant, mais les violences au sein du couple, les féminicides, les mariages forcés, les viols, prouvent, chaque jour, la vulnérabilité de ces droits. Or, « une société démocratique ne peut se permettre de continuer à violer les droits humains les plus fondamentaux et élémentaires de la moitié de sa population et investir si peu de moyens pour éradiquer les violences de genre », estime la sociologue Laetitia Franquet, auteure d’une thèse sur les violences de genre. Si la loi prend davantage en compte l’égalité entre les femmes et les hommes, l’impact réel est plus nuancé. « Nous ne pouvons garantir l’accès à un hébergement d’urgence à toutes les femmes qui nous sollicitent, faute de places suffisantes » regrette Jean-Louis Roux-Salembien, directeur de l’APAFED. « Aujourd’hui, nous cherchons à développer des partenariats pour faciliter l’autonomie des femmes et leur départ du CHRS », poursuit-il.

Si la prévention a un prix, la violence a un coûtLe coût global des violences conjugales en France a été estimé à 2,5 milliards d’euros par an en 2006. Chaque année, on dénombre un féminicide tous les trois jours. Ce chiffre ne tient pas compte du risque de suicide, cinq fois plus élevé chez ces femmes. De la même manière, les conséquences sur les enfants sont incommensurables (stress post-traumatique, risque de reproduction, tentative de suicide, etc.). Il y a un an, Alain Juppé, en signant la Charte de l’égalité s’est engagé à mettre en place des actions pour favoriser l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Parmi les pistes proposées par les associations, la prévention, dès le plus jeune âge semble incontournable. « L’égalité passe par la lutte contre les stéréotypes » a rappelé Laurence Reiss, directrice du CIDFF Gironde. Autre proposition : « former les professionnels (dans la santé, la police, la justice, l’action sociale, l’éducation) à la détection des violences et à la connaissance du réseau partenarial est essentiel » a rappelé Karina Lelièvre, co-présidente du Planning Familial Gironde. « Il faut également créer des espaces facilitant l’expression des femmes » a-t-elle ajouté, comme cela se fait à la Maison des femmes de Bordeaux. Mais, « pour agir auprès des citoyen(ne)s, il nous faut davantage de moyens », ont souligné unanimement les intervenants. Selon Mariette Laborde, conseillère municipale déléguée à l’égalité femmes hommes, « à Bordeaux, nous avons les connaissances et les outils appropriés pour faire avancer la lutte pour les droits des femmes. Il serait également intéressant de se pencher sur celles qui cumulent les « stigmates » : les femmes handicapées, victimes de violences ». Les efforts à déployer devront donc être conséquents, à l’image de l’ambition des associations présentes : éradiquer les féminicides et toutes les formes de violences de genre. Pour y arriver, « il faut mobiliser tous les citoyen(ne)s, quel que soit leur sexe, leur âge, leur classe sociale, leur orientation politique, leurs origines ethniques, sur les causes et les conséquences du sexisme. Puis, agir contre l’indifférence au machisme », conclut Laetitia Franquet.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles