Dix ans après la canicule de 2003, les périodes de grande chaleur sont mieux gérées


Aqui
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/07/2013 PAR Philippine Robert

Entre 36 et 36,1° : ce dimanche 21 juillet, deux communes de Gironde, Le Temple et Cazaux, figuraient parmi les valeurs maximales relevées par Météo France. La canicule n’est pas encore là mais les dispositifs sont prêts. Si le gouvernement avait été critiqué pour la lenteur de sa réaction lors de canicule de 2003, des plans d’urgence et de vigilance, ainsi que des campagnes de prévention, sont mis en place chaque été depuis cet épisode meurtrier. « Le Plan Canicule 2013 actualise les niveaux d’alerte en fonction des quatre zones de la météo », explique Coraline Vastra, attachée de presse de Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie.

Quatre niveaux

Le niveau 1, qui correspond à une carte verte de Météo France, est mis en place du 1er juin au 31 août. « Il s’agit de la phase de prévention », précise Michel Laforcade, directeur de l’ARS (Agence Régionale de Santé) d’Aquitaine. Le niveau 2 (carte jaune de Météo France), « avertissement chaleur », débute lorsque les seuils permettant de parler de canicule sont presque atteints. « L’indicateur est souvent le chef-lieu. Par exemple, en Gironde, les seuils de température minimale nocturne et maximale diurne se situent entre 21 et 35 degrés à Bordeaux », explicite Mahmoud Ada-Hanifi, adjoint au Service Interministériel de Défense et de Protection Civile (S.I.D.P.C.). Lorsque les seuils sont dépassés pendant plus de trois jours, le niveau 3 (carte orange de Météo France) peut être enclenché par le Préfet, en collaboration avec l’ARS. Celui-ci prend alors toutes les mesures nécessaires : campagnes de prévention à grande échelle, mobilisation des services d’urgence ou lancement des « plans bleus » dans les EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), qui fixent les modalités d’urgence et les rôles de chacun en cas de situation de crise. Si une canicule intense persiste, le niveau 4 (carte rouge de Météo France) est activé et une cellule de crise est mise en place par l’Etat.

Le rôle-clé de l’ARS

Si de nombreux acteurs sont concernés au niveau national (ministères, agences de sécurité sanitaire, associations, etc.) ou local (conseils généraux et régionaux, établissements de santé, mairies, etc.), les Agences Régionales de Santé jouent un rôle décisif dans la prévention et la gestion des périodes de grandes chaleurs et de canicules, en appuyant les Préfets. « La préparation et la mobilisation a aussi lieu en plein hiver », décrit Michel Laforcade. S’assurer que les registres des communes, qui répertorient les personnes fragiles et isolées, sont bien tenus, vérifier la mise en place des « plans bleus » et l’installation des pièces rafraîchies dans les EHPAD, analyser les risques et conseiller le Préfet sur le déclenchement des différents seuils du Plan Canicule : les missions à remplir ne manquent pas.

Pièces rafraîchies dans les EHPAD

Les établissements pour personnes âgées sont également plus attentifs depuis la canicule de 2003. Lors de la visite du 22 juillet de Michèle Delaunay à l’EHPAD « Résidence d’Aquitaine » de Mérignac, le personnel de soins a évoqué les changements depuis cet épisode meurtrier : « Il y a dix ans, il n’y avait pas de climatisation, c’est beaucoup mieux maintenant avec les deux espaces rafraîchis ». Tout en regrettant que ce dispositif ne soit pas étendu à plus de pièces. La directrice de l’établissement, Anne Baunez, détaille les dispositifs mis en place : « L’ensemble du personnel est sensibilisé, le personnel de soin mais aussi les animateurs ou les cuisiniers. Régulièrement, nous proposons aux résidents de s’hydrater et leur chambre est systématiquement aérée le matin. Nous les invitons aussi à se rendre dans les pièces climatisées ». Pour Georgette et Francette Mancini, qui vivent dans l’établissement, « les soignants font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont et, pour le moment, la chaleur est supportable » : celle-ci ne les empêche pas de faire chaque matin leur promenade de deux kilomètres dans le parc! Malgré les dispositifs mis en place, il reste un « maillon faible », selon les mots de Michèle Delaunay : les personnes seules et non-identifiées comme fragiles, qui restent vulnérables lors des épisodes caniculaires.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles