Dordogne : des expériences inédites pour protéger les enfants


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/09/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

Renforcer la prise en compte des besoins de l’enfant, tel est l’un des objectifs de la nouvelle loi du 14 mars 2016 sur la protection de l’enfance. Laurence Rossignol, ministre de la Famille, de l’Enfance et du droit des femmes était en Dordogne vendredi pour se rendre compte de comment était vécu sur le terrain ce nouveau cadre législatif. La nouvelle loi invite les acteurs de protection de l’enfance à élaborer de nouveaux modes de prise en charge des enfants, placés sous protection administrative ou judiciaire. La Dordogne dispose de cinq maisons de l’enfance à caractère social ;  compte 354 accueillants familiaux et a la particularité d’accueillir de nombreux mineurs d’autres départements ( 44 %) et des mineurs étrangers isolés. Le Département a aussi fait le choix depuis plusieurs années, de prolonger la prise en charge au delà de l’âge de 18 ans, ce qui est loin  d’être le cas partout en France, où la majorité est vécue comme un couperet.. La prise en charge se poursuit jusqu’à 21 ans et parfois jusqu’à 25 ans, en cas de poursuite d’études supérieures ou de formation professionnelle. Le contrat peut comporter une aide éducative, une aide financière, le financement de l’hébergement. Ce dispositif concerne 80 jeunes majeurs par an. 

Un service de placement à domicile
En matière de politique de protection de l’enfance, le département mène plusieurs expérimentations inédites. Un des objectifs est de favoriser le maintien des liens avec les parents, la famille, tout en assurant la protection des mineurs. Philippe Lessenne, directeur  de la Maison de l’enfance Notre Dame à Port-Sainte-Foy, a ainsi créé avec l’aval du Département et de la Direction territoriale de protection judiciaire de la Jeunesse, un service de « placement à domicile ». « La séparation avec les parents peut être vécue comme un traumatisme par les enfants. C’est pourquoi, nous avons imaginé cette expérience. « Le mineur est confié par ses parents à l’ASE. Il reste à son domicile et poursuit ses activités dans un cadre ordinaire. La maison de la l’enfance assure un suivi éducatif régulier, et quasi quotidien de l’enfant et de sa famille. En cas de difficulté ou de situation d’urgence, il bénéficie à tout moment d’une place à l’internat. Cette solution permet d’éviter les placements de longue durée, souvent mal vécus, par les enfants et d’éviter la rupture avec la famille. » Philippe Lessenne, soulève la problématique de l’allocation de rentrée scolaire qui n’est pas pas versée aux parents dans le cas de placement. La loi prévoit que les sommes vont sur un compte bloqué dont l’enfant pourra disposer à sa majorité. « C’est un point que nous n’avons pas vu à la rédaction de la loi. Nous allons regarder comment faire évoluer le cadre réglementaire sans passer par un amendement pour que dans ce cas précis du « placement à domicile », les parents puissent continuer de percevoir cette allocation, a précisé Laurence Rossignol. 

L’accueil des mineurs étrangers

Le Département de la Dordogne a une autre particularité, d’accueillir un nombre croissant de mineurs étrangers non accompagnés.  Ils sont actuellement 140 et il s’agit en général de grands adolescents âgés entre 16 et 17 ans. Les relations parents enfants ou les apprentissages de base ne sont pas pour eux la question essentielle mais plutôt de se construire, un projet personnalisé qui doit favoriser l’apprentissage de la langue, leur insertion professionnelle et sociale, l’acquisition d’un métier. Le foyer des 3 F à Bergerac expérimente depuis le début septembre un service intitulé Odyssée. Il se compose de deux appartements où vivent deux garçons dans l’un, deux filles dans l’autre et une maison soit  7 places au total. Ces logements sont situés en centre ville  et permettent à ses jeunes de s’intégrer dans la vie sociale. » Ces jeunes sont  en apprentissage, soit au lycée. Ceux qui n’ont pas la possibilité de suivre ces cursus bénéficient de l’accueil de jour où ils peuvent suivre notamment des cours de français pour étranger.  Ils doivent gérer seuls leur emploi du temps, ont l’obligation d’aller en cours ou au travail, gèrent leur budget, puisqu’ils bénéficient d’une allocation. Ils sont en permanence suivis par une équipe d’éducateurs,  poursuit le directeur du Foyer des 3 à Bergerac. Il soulève le souci la question de la régularisation de ces jeunes dès l’obtention de leur majorité et a proné un partenariat accru avec les services préfectoraux. 

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