Émission « 4 médias » : ces citoyens qui s’engagent pour l’accès au logement


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/09/2020 PAR Yoan DENECHAU

« Restez chez vous », entendait-on pendant la crise sanitaire, mais quid de ceux qui n’ont pas de « chez eux » ? Ils n’ont pas disparu pendant le confinement, où la maison faisait office de refuge. En janvier 2020, la Fondation Abbé Pierre publiait son étude annuelle sur le mal logement. On y apprend que « quatre millions de personnes vivent dans des conditions insalubres ou sans logement personnel, parmi elles 143 000 personnes sont sans domicile fixe ». En plus de cela, dans la seule métropole bordelaise, les associations estiment qu’entre 2 500 et 3 000 personnes vivent dans des squats et bidonvilles. Nous voici bien loin de la polémique du sapin de Noël qui enflamme Bordeaux depuis plusieurs jours.

Une ferme solidaire à venir dans le secteur Langon-La Réole

Une association est née dans le Sud Gironde suite notamment à ce constat national sur le mal logement, aggravé par cette crise sanitaire inédite. Accompagnée de trois amis partageant ses valeurs de solidarité et de partage, Elsa Laborde, musicienne et travailleuse sociale de métier, a créé l’association La Ferme des Lilas en début d’année 2020. Cette structure a pour projet de redonner de la confiance aux sans-domiciles fixes ou aux migrants sur fond d’hébergement et d’insertion sociale. « Au niveau national, le nombre de SDF augmente, souligne Elsa Laborde. Nous voulons leur redonner de la confiance en leur proposant un toit, mais en usant de plusieurs médias que sont la nature, la culture et l’environnement ». Ainsi, la ferme permettrait à des personnes éloignées du monde du travail de se (re)trouver des vocations au travers d’ateliers agricoles, culturels ou musicaux.


Le choix de s’implanter dans le Sud-Gironde est évident pour la Ferme des Lilas. « Ce secteur, autour de Langon, fait l’objet d’une précarité particulière et on n’y trouve pas ou peu de structures d’accueil pour les SDF, alors qu’en milieu rural, ils sont invisibles mais ils sont bien là », affirme Elsa Laborde. La présidente de l’association précise qu’elle est toujours à la recherche d’un terrain d’environ quatre hectares, même si « plusieurs ont déjà été identifiés pour y installer notre structure », souligne t-elle. L’offre d’hébergement de la Ferme des Lilas prévoit dix places pour des personnes sans domicile fixe, quatre chambres pour des hébergements d’urgence et, si l’espace foncier le permet, des saisonniers en camion ou caravane. « Beaucoup reste encore à construire, notamment avec les collectivités, d’autant que la crise sanitaire a retardé nos démarches », affirme Elsa Laborde. La Ferme des Lilas a lancé un appel à bénévoles et aux dons, tant financiers qu’en termes de mobilier, soulignant la dimension utopique du projet « mais il faut de l’utopie pour avancer », ajoute la présidente de l’association.

Squats : « les choses devraient changer »

Au cours de l’émission, il est un invité que le discours de La Ferme des Lilas a intéressé : Jean-Luc Taris, responsable de la mission squats à Médecins du Monde. L’homme a échangé avec les représentant.e.s de l’association sud-girondine sur des choses à mettre en place ensemble. Le représentant de Médecins du Monde Bordeaux a également abordé la situation sanitaire des squats et bidonvilles bordelais. « Nous sommes face à des publics qui sont souvent éloignés des soins faute d’ouverture de droits et en temps de Covid mêlé à la canicule comme cet été la situation est dramatique », regrette Jean-Luc Taris. Ce dernier prend l’exemple d’un terrain de trois hectares à Bordeaux, où vivent 500 personnes avec un seul point d’eau.

« L’idée pour nous, depuis des mois ou des années, est de faire remonter une demande d’amélioration des conditions de vie de ces personnes », précise Jean-Luc Taris. Le but n’étant pas de pérenniser la situation des habitants, mais offrir une qualité de vie décente. Le représentant de Médecins du Monde indique que l’amélioration des conditions de vie dans les squats et bidonvilles passe par la reconnaissance de leur existence et en profite pour être optimiste. « La liste de Pierre Hurmic a pris des engagements électoraux, en particulier sur l’accès à l’eau dans ces lieux. Le changement de majorité à Bordeaux, avec la présence d’élus très engagé sur ces questions [comme Maxime Ghesquière, président de l’association Dynam’eau] me laisse croire que les choses vont changer ».


L’émission est disponible en replay sur le site d’O2 Radio 91.3FM

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