En Aquitaine, l’Etat se désengage de la lutte contre la traite humaine


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Publication PUBLIÉ LE 23/06/2010 PAR Nicolas César

La fermeture de l’association créerait dans la région un vide total en matière de lutte contre la traite et notamment de protection des victimes. « Alors que les collectivités territoriales et nos partenaires privés continuent de soutenir leurs actions, des années de travail seraient réduites à néant », écrit l’IPPO dans un communiqué. « Si ce désengagement de l’Etat est maintenu, l’association est condamnée à disparaître rapidement et les personnes victimes de la traite resteront à la merci de ceux qui les exploitent », poursuit le texte. Et ce, alors que la France affirme au niveau national et international sa volonté de lutter contre la traite. La France a ratifié la Convention Européenne de lutte contre la Traite des êtres humains, entrée en vigueur en mai 2008. Le 11 mai 2010 au Sénat, le ministre de l’Intérieur a rappelé la nécessité de poursuivre et de développer le travail d’identification, de protection et de prise en charge de ces victimes. Un plan national d’action a été validé le 22 juin et devra être mis en œuvre au niveau régional. Il a été élaboré par le groupe de travail interministériel crée par le ministère de la Justice.  L’application de cette Convention repose sur les associations à même d’identifier les victimes et de leur proposer l’accès aux droits. « Dans la Région Aquitaine, seule l’association IPPO est actuellement en mesure d’effectuer ce travail », affirme Anne-Marie Pichon, directrice de l’association.

Un désengagement lourd de conséquences 
Depuis 2001 à Bordeaux, l’association IPPO (Information, Prévention, Proximité, Orientation) accompagne les personnes prostituées en facilitant leur accès aux droits fondamentaux, droit à la santé, prévention du VIH, protection de leur intégrité physique, psychologique, protection face à des traitements inhumains et dégradants. Une équipe de professionnels travaille avec plus de 600 prostituées, dans les locaux de l’association ou dans la rue. Le nombre de personnes rencontrées ne cesse d’augmenter. Une grande partie d’entre elles sont victimes de trafic. L’association identifie celles qui sont victimes de traite des êtres humains (TEH). Pour celles qui le demandent, elle offre la possibilité de bénéficier de la protection prévue par le droit national et international. L’équipe dispose de compétences et de l’expérience nécessaires pour mener à bien cette action. L’expertise acquise et la confiance créées auprès du public sont irremplaçables. L’avancement de la concertation entre les divers acteurs en contact avec les victimes de la T.E.H. fait de l’Aquitaine une région pilote en ce domaine. « Le retrait de l’Etat est d’autant plus incohérent. Il est en tout état de cause inacceptable », conclut Anne-Marie Pichon. 


                                                                                                                  Nicolas César

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