Le secteur medico-social s’investit dans la scolarisation


Un colloque s’est tenu le 8 décembre, à Périgueux, pour dresser le bilan des équipes mobiles d’appui médico-social pour la scolarisation en situation de handicap.

A Périgueux, un premier colloque national s'est tenu sur le thème des équipes mobiles d'appuiAqui.fr
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/12/2021 PAR Claude-Hélène Yvard

Il y a deux ans, la délégation Dordogne de l’APF France handicap était missionnée par l’Agence régionale de santé pour déployer sur le département un dispositif inédit dont le but est de favoriser l’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap. C’est ainsi que la première équipe mobile d’appui médico-social à la scolarisation voyait le jour. Ce dispositif concerne l’ensemble du département. Composée d’établissements et de services médico-sociaux, son rôle est de venir en aide à tous les professionnels de la communauté éducative. Deux ans après où en est-on ? Un colloque était consacré à ce thème.

La Dordogne, fait-elle figure de bonne élève en matière d’école d’inclusive ? Aux dires de nombreuses familles, en attente de solution, d’accompagnement, on peut mieux faire. Pourtant, plusieurs initiatives ont vu le jour dans le département et font désormais figures d’exemple. C’est le cas du dispositif des équipes mobiles d’appui (EMA 24) pour la scolarisation des enfants en situation de handicap, créé au deuxième semestre 2019.

La Dordogne s’est saisie de cet outil qui a été déployé sur l’ensemble du territoire départemental en moins d’une année scolaire. Et le mercredi 8 décembre, un colloque était organisé sur ce thème. Plus de 130 professionnels du secteur médico-social et de l’Education nationale ont dressé le bilan de ce dispositif, porté en Dordogne par l’APF et l’ensemble des associations du secteur médico-social. En Dordogne, la moitié des enfants scolarisés en situation de handicap, ou présentant une différence, bénéficient d’un accompagnement humain. 

Comme ailleurs, ce chiffre est en constante progression. Depuis la loi de 2005, on a assisté à un changement de culture car les enseignants se sont peu à peu habitués à avoir dans les écoles, puis dans les collèges et désormais dans les lycées des élèves en situation de handicap. 

Dispositif innovant
 

Les enseignants, les AESH (accompagnants d’enfants en situation de handicap) ou parfois les personnels qui interviennent sur le péri scolaire ou la cantine, peuvent se trouver désemparés face à l’attitude d’un enfant présentant un handicap, un trouble  du comportement, une différence. C’est dans ce contexte, que la délégation Dordogne de l’APF France handicap a été missionnée par l’Agence régionale de santé pour monter un dispositif totalement innovant. Cette structure vise à mettre l’expertise des établissements et services médico-sociaux (ESMS) au service des communautés éducatives dans chaque établissement scolaire. « L’Ema n’a pas vocation à intervenir auprès de l’élève, mais du professionnel de la communauté éducative, cela peut être un AESH, un enseignant, un directeur d’école, un CPE. Les établissements et services médico-sociaux viennent en appui. Les municipalités sont actuellement en demande de pouvoir faire appel à l’EMA notamment dans le cadre des temps périscolaires. Avant chaque intervention, tous les dispositifs de l’Education nationale doivent être sollicités au préalable », explique Marilyne Lapeyre, directrice du Pole enfance/adultes APF France handicap de Dordogne. Dans l’exemple mis en lumière lors du colloque, c’est l’histoire de Max, enfant scolarisé en maternelle dans une petite école du sud Dordogne dont l’institutrice observe des refus d’activité, des pleurs, des difficultés relationnelles malgré la présence d’une AESH. Les parents ont une consultation avec le psychologue scolaire, mais ils n’ont pu avoir aucun diagnostic. L’intervention de l’EMA a pu aider l’enseignante à pallier certaines difficultés dans un premier temps, notamment pour gérer les angoisses de l’enfant : conseils, mise en place de documents ressources, outils adaptés, concertation avec les autres intervenants de l’Education nationale dont l’enseignant référent, intervention de l’association des Papillons blancs, qui concerne les troubles autistiques dans le cadre de la sollicitation d’un comité d’expert. Aujourd’hui, l’enfant est en CP depuis septembre dernier : il bénéficie désormais de plusieurs prises en charge et il a pu faire sa rentrée dans de bonnes conditions. Dans ce cas précis, c’est l’étroite collaboration entre le secteur médico social et les personnels de l’Education nationale qui a permis de trouver une solution pour cet enfant. 

 
Faire évoluer les pratiques
 

 La tenue de ce premier colloque a permis de réfléchir comment mieux faire travailler ensemble les acteurs du secteur médico-social avec ceux de l’Education nationable, d’envisager les articulations possibles entre les deux pour rendre le dispositif plus efficient, et plus accessible et d’établir de nouvelles collaborations.

L’Ecole doit avoir la capacité d’être un lieu dans lequel peuvent s’opérer d’autres prestations que les seules interventions scolaires. Le constat a été fait qu’il subsiste des freins, notamment des pesanteurs administratives, en fonction des territoires. Il s’agit d’entrer dans une logique de coopération entre médico-social et Education nationale. Parmi les attentes du milieu enseignant, on relève des besoins importants en formation.

 En septembre, le gouvernement a annoncé vouloir généraliser le dispositif EMA pour le rendre accessible à tous les établissements scolaires. La question centrale du rôle des familles dans la scolarisation de leur enfant en situation de handicap et de leur accompagnement n’ a été que peu abordée et pourrait faire l’objet d’un second rendez-vous. 

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