En Dordogne, un centenaire de l’Armistice sous le signe de la jeunesse


Claude Hélène Yvard
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/11/2018 PAR Claude-Hélène Yvard

11 heures, ce dimanche 11 novembre 2018, toutes les cloches des églises de France ont sonné à toutes volées pendant 11 longues minutes, comme il y a cent ans. 11 novembre 1918, jour du cessez-le feu, les cloches  à raisonner dans toutes les communes de France meurtries par quatre longues années de combats, de privations, et de malheurs. Cette Guerre, rappelons le  a fait 1,4 million de morts, 740 000 invalides, 3 millions de blessés. « Ce jour là, les cloches avaient enfin cédé la place au toscin. Elles étaient à la fois le symbole d’un grand soulagement et l’espoir d’un monde nouveau sans guerre, aimait rapporter ma grand -mère, née dans ces toutes premières années du XXe siècle. Comme le précise, le poême de Jacques Hubert Frougier, « 14-18, folie meutrière », par un beau jour d’été, sous un ciel bleu d’azur, le clairon a sonné pour la grande aventure, ils partirent faire la guerre, au nom de la patrie, ils étaient jeunes et fiers et la fleurs au fusil. Ce texte a été lu par des collégiens de clos Chassaing lors de la cérémonie départementale des 100 ans de l’Armistice sur l’Esplanade du souvenir à Périgueux.

La flamme du souvenir a été rallumée par les associations d'anciens combattants accompagnés de jeunesTravail de mémoire

En Dordogne, de nombreux collégiens ont réalisé un travail de mémoire autour de la Grande Guerre. Souvent ces recherches, réalisées avec les professeurs d’histoire ont débuté en 2014. Exemple, les collégiens de Clos Chassaing à Périgueux ont présenté une exposition, à partir d’objets, de documents et de photos, récoltés depuis quatre ans, ils ont monté un spectacle théâtral illustrant les trois jours qui ont précédé l’armistice. L’orchestre de la classe à horaires aménagés de musique de l’établissement a interprété les musiques et les chants de la cérémonie départementale, dont la « Marseillaise » sans la moindre fausse note. L’avant veille de ce 11 novembre, la préfète de la Dordogne avait présidé une première commémoration du centenaire  de l’armistice 14-18 à la cité scolaire de Bertran de Born à Périgueux en présence des autorités civiles et militaires.
L’établissement a perdu 139 anciens élèves tués entre 1914 et 1918 et un professeur. Cette cérémonie a été empreinte d’émotion au moment où les 140 noms de victimes ont été appelés par des lycéens des classes de première. Parmi ceux-ci, Iliana, 17 ans. « Nous n’avons pas encore étudié cette période en cours d’histoire. Mais c’est très important de se souvenir de ceux qui ont combattu pour faire de la France un pays libre. Je suis d’origine étrangère, je ne sais pas grand chose de cette époque. Mais la période récente des attentats est venue nous rappeler qu’il faut être vigilant pour l’avenir, une forme de guerre demeure possible. Dans son discours à la cité scolaire, Madame la Préfète, a rappelé l’importance de commémorer. « Commémorer, c’est … transmettre une mémoire aux français, une mémoire dans sa complexité, son humanité, ses résonances avec notre société d’aujourd’hui »

La cérémonie à la cité scolaire Bertran de Born, où l'établissement a enregistré 140 anciens élèves et un professeur tué au combatUn symbole fort pour l’avenir

Dimanche matin, 200 collégiens et lycéens de clos Chassaing et Saint Joseph ont participé à cette commémoration, esplanade du Souvenir à Périgueux. Adolescents, ils ont accompagné les portes drapeaux, ont lu des textes et des poèmes, accompagné les autorités civiles et militaires lors des traditionnelles dépôts de gerbes. Parmi ces jeunes gens, Sophie Jambon élève de 1ère S au lycée Saint-Joseph. La jeune fille de 16 ans, s’est portée volontaire pour lire un texte.  « La première Guerre mondiale  m’intéresse et elle est inscrite dans mon histoire familiale. J’ai des origines russes. Des membres de ma famille étaient issues de la noblesse et n’ont pas participé au conflit, d’autres oui. De l’autre, j’ai un arrière grand-père boulanger qui a combattu et survécu. Dans mes ancêtres, j’ai eu des gens des deux côtés.  Aujourd’hui, c’est un moment important  de rassemblement et c’est à notre génération de faire en sorte que de tels événements ne se reproduisent pas. » 

A Périgueux, les textes et poèmes lus par des lycéens, Sophie Jambon, 16 ansLe message du président de la République, lu ce dimanche dans toutes les communes de France fut à la fois un appel à se souvenir « de nos pollus, morts pour la France, des villages détruits de nos villes dévastées et également un appel à la vigilance . Car écrit -il «  le siècle qui nous sépare des terribles sacrifices des femmes et des hommes de 14-18, nous a appris la grande précarité de la paix. Nous savons avec quelle force, les nationalismes, les totalitarismes peuvent emporter les démocraties et mettre en péril l’idée même de civilisation. Nous savons que l’Europe Unie, forgée autour de la réconcilation de la France et de l’Allemagne, est un bien plus fragile que jamais. » 


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Dordogne
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles