Un guichet unique pour accompagner les réfugiés ukrainiens


L'association Apare, implantée à Périgueux et à Bergerac, a désormais pour mission d'accompagner les réfugiés ukrainiens arrivés en Dordogne.

Une famille ukrainienne est accueillie au sein de l'APARE pour son premier rendez vousD.R
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/03/2022 PAR Claude-Hélène Yvard

L’Association APARE (Association Périgourdine d’Action et de Recherche sur l’Exclusion) à Périgueux est désormais en charge de la plateforme de recensement et d’accueil des réfugiés ukrainiens arrivés en Dordogne. Les services de l’Etat et le Département de la Dordogne ont souhaité en effet s’appuyer sur le savoir-faire de la structure associative. Sa mission est d’être un guichet unique. Les réfugiés ayant fui la guerre et tous ceux qui hébergent des familles ukrainiennes peuvent se signaler. L’association va leur proposer un premier rendez-vous avec un traducteur, pour cerner les différents besoins.

L’association APARE (Association Périgourdine d’Action et de Recherche sur l’Exclusion) à Périgueux. Cette association, qui a déjà acquis un savoir-faire dans l’accueil des réfugiés, lors de précédents conflits, s’est vu confiée par les services de l’Etat et le Conseil départemental, la mission d’être une sorte de guichet unique pour l’accueil de réfugiés fuyant le conflit ukrainien.!


Besoins médicaux, scolarisation, emploi…
Autour d’une table, Katerina, sa fille Valeria, sa mère, son compagnon et une amie qui a fui l’Ukraine avec eux. Ils sont arrivés il y a quelques jours, encore très marqués par les récents événements vécus. Il y a aussi le couple néo-zélandais, vivant en Dordogne, qui les a accueillis dans leur maison.  « Il s’agit pour eux d’un premier rendez-vous où les différents besoins sont abordés en fonction de leurs souhaits. Cela peut concerner des besoins médicaux, la problématique de scolarisation de la plus jeune, l’emploi. Une des premières étapes est de déterminer si ces personnes souhaitent rester en France ou si elles envisagent un retour dans leur pays à l’issue de la guerre », explique Nadine Spettnagel, directrice de l’APARE.

Les services de la préfecture avaient enregistré, au 12 mars, 31 ukrainiens arrivés en Dordogne, par des réseaux familiaux, amicaux voire professionnels pour certains. La communauté ukrainienne en Dordogne ne comptait que 53 personnes avant l’éclatement du conflit, toujours selon la préfecture.  « Depuis le début de la guerre, elle s’est fortement mobilisée. Avec le durcissement du conflit, nous nous attendons dans les jours à venir, à des arrivées plus massives de réfugiés, surtout que certains départements commencent à à rencontrer des difficultés de prises en charge adéquates », a indiqué le préfet, Jean-Sébastien Lamontagne. 

Aide financière et cours de Français

L’Apare s’occupe de prendre les rendez-vous en préfecture, pour les formalités administratives et notamment l’obtention d’un titre de séjour. Ce document  permet ensuite d’avoir accès à l’allocation de demandeur d’asile, et une ouverture de droits à la santé. Pour le moment, un jour par semaine est réservé, il s’agit du vendredi.  Une fois les formalités validées, les réfugiés ont le droit à une couverture sociale et peuvent percevoir une aide financière qui prend la forme d’une carte de paiement, pour faire face aux premiers frais. Le montant varie en fonction de la composition du foyer. Par exemple, il faut compter 700 euros mensuels pour trois personnes. Quelques semaines sont nécessaires pour finaliser ces premières démarches. 

L’Europe  a instauré il y a quelques jours, le titre de protection temporaire, valable six mois, renouvelable jusqu’à trois ans.  « Ce que l’on observe, ce sont des familles incomplètes qui arrivent, majoritairement composées de femmes et d’enfants, les pères, maris sont restés se battre. Ils ont un très bon niveau d’études, certains maîtrisent assez bien l’Anglais », indique la directrice.

Jean-Sébastien Lamontagne souligne la nécessité de mettre en place des cours de Français assez rapidement, pour favoriser leur intégration et trouver un emploi. La préfecture a réceptionné 700 offres d’hébergement de particuliers. « J’attire l’attention que ce type d’accueil généreux peut s’inscrire dans une certaine durée, on ne sait pas pour combien de temps. C’est pourquoi, nous sollicitons des offres d’hébergements collectifs auprès des collectivités, cela peut être des internats, des centres de loisirs avec hébergements, du parc privé ou public,  » poursuit le préfet. Face à l’afflux de dons, le Département, par la voie de Mireille Volpato, en charge de la solidarité,  demande de privilégier, des produits d’hygiène, de petits matériels d’électricité. Des kits de produits de première nécessité seront composés et distribués ainsi aux Ukrainiens à leur arrivée en Dordogne. 

Une adresse courriel dédiée

Dans les semaines à venir, la charge de travail s’annonce importante pour l’APARE, qui envisage de recruter pour répondre aux mieux aux besoins des réfugiés qui arriveraient en Dordogne. L’association qui compte 38 salariés, accompagne 500 personnes dans le cadre des ses nombreuses autres missions. Elle a créé une adresse mail dédiée : toutes les personnes qui accueillent des réfugiés ou les réfugiés présents sur le territoire départemental sont invités à envoyer un mail à l’adresse suivante accueil.ukrainiens@apare.fr, ou à se présenter au 143 rue Combe-des-Dames à Périgueux du lundi au samedi de 14 heures à 17 h 30. Ils seront reçus.  Il n’y pas de numéro de téléphone. 

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