Biarritz: En sport de haut niveau il y a des bons et des mauvais stress


F.D.
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 31/03/2017 PAR Felix Dufour

 Après l’Hostellerie de Brindos de Serge Blanco, le président des Archiballs David Abéradère, avec ses prédécesseurs Bruno Benmoura et Michel Bosch, mais aussi Pierre Massac, avait choisi le cadre de l’Hôtel du Palais pour l’organisation de ce nouveau dîner débat annuel au profit de la Serge Betsen Academy, pour aider les enfants du Cameroun, son pays d’origine, avec un casting qui s’est révélé savoureux. Et raccord avec le thème de la soirée: « le stress dans la performance » quand on sait que le fraîchement capé directeur sportif du RC Toulon Fabien Galthié était présent. « J’aurais bien aimé vous en confier l’exclusivité dit-il en souriant aux 180 convives, mais il y a eu des fuites ». Pour ces échanges, animés par François Trillo qui vient de recevoir un chèque de « remerciement » de Canal +, il était entouré de l’ancien sélectionneur Marc Lievremont, du général 4 étoiles des Forces aériennes Jean-Patrick Gaviat, épisodiquement consultant sur BFMTV, et du navigateur basque Pascal Bidegorry. Extraits….

« La gestion du stress, c’est toujours avant de passer à l’action, expliqua en ouverture Fabien Galthié. Dans le vestiaire et quand tu rentres dans un stade de France où il y a 80 000 personnes. Le match se déroule bien et brusquement, tu fais une erreur, ou il y a un fait de match. Tu quittes alors l’espace présent, l’instant présent et ressasses les conséquences d’un geste englouti par le passé immédiat. Avec le temps, l’expérience, on apprend à gérer les incidents dans les moments difficiles, c’est l’apprentissage de soi. Le physique suit moins, alors le mental, la gestion de soi, prend le relais. C’est du stress positif. » « Paradoxalement,enchaînait Marc Liévremont, ne c’est pas dans ma vie de joueur ni d’entraîneur que j’ai du gérer un grand moment de stress. Mais dans ma vie privée, lors de la naissance de mon fils aîné. Toutefois au rugby quand je jouais sous les couleurs de Perpignan et qu’on jouait le maintien, on avait une préparation à l’ancienne. Le stress en sport de combat, faisait partie de la maîtrise de nos émotions. Oui, il m’est arrivé de ressentir une émotion profonde quand je devais affronter des potes ou encore mon petit frère qui jouait en face… » « Une mission de guerre où un entraînement génère évidemment du stress mais comme dans votre sport, il y a aussi un grand esprit d’équipe, qui passe pour nous par la préparation de l’avion par le mécanicien…mais aussi beaucoup d’humilité », ajoutait le général des Forces aériennes. Un jour après un tonneau, j’ai eu l’impression que je prenais de l’altitude alors que j’étais en piqué. Heureusement, j’ai dépassé ma certitude et m’en suis référé aux instruments qui m’indiquaient le contraire. » Une solitude que connaît bien le navigateur basque Pascal Bidegorry. « Certes il y a le stress négatif qui nous habite souvent lors de traversée, la crainte du retournement du bateau, mais aussi le positif qui vous oblige à vous sortir de n’importe quelle situation. Quand on reste seul 250 jours au milieu de l’océan, on arrive à se transcender véritablement. Le mauvais stress vous fait perdre tous vos moyens… » « Moi, j’ai une profonde admiration pour les navigateurs et cette solitude qu’ils maîtrisent », coupe Marc Liévremont. La solitude, on l’a tous un peu connue mais sans commune mesure avec vous. La force du rugbyman est qu’il a ses copains et va puiser de la confiance auprès d’eux… « Marc, je n’oublierai jamais la demi-finale contre les Blacks »

« Marc, dit alors avec passion Fabien Galthié, je n’ai jamais oublié cette demi-finale de la Coupe du Monde 1999 que l’on a partagé contre les All Black. Lomu, comme les autres nous avaient véritablement châtié, on était au pied de nos poteaux, presque rincés menés 24-10. « Tu nous a dit, je ne l’oublierai jamais: « Hé les gars vous avez vu, ils sont fatigués! » On a cru que tu avais pété un câble. » « Oui, oui, croyez-moi, ils sont pas si bien que ça… » Et là nous avons commis l’exploit de tout remonter et les gagner..Je pense que c’est le plus bel exemple d’un stress négatif qui se mute instantanément en stress positif, un stress de combat…. »

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