Épandage aérien de pesticides: les dérogations continuent dans les Landes: entre explications et consternations


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 14/08/2012 PAR Caroline Ricros

Maire de Sore, Max Roumegoux ne cache pas sa fureur. Touchée par la décision du 20 juillet, sa commune se situe dans le parc naturel régional des Landes de Gascogne.  » Je n’ai aucune information, je ne sais pas quelles sont les parcelles touchées par cette décision, je dois être prévenu seulement 72 heures avant l’épandage » reproche t-il.  » J’ai déjà prévenu les apiculteurs, ils sont très inquiets pour la survie de leurs ruches » poursuit-il. A la mairie de Lesperon, même constat, adjointe au maire, Maryse Labeyrie raconte :  » On a été prévenus par hasard par un membre de Sepanso. Le conseil municipal s’y oppose à l’unanimité,  nous n’avons pas eu de nouvelles de la Préfecture » poursuit-elle.

Les raisons de la décisionAlors que des solutions alternatives existent comme les enjambeurs, tracteurs à grandes roues, la Préfecture justifie ces dérogations par  » l’urgence et la présence avérée de la pyrale » . Conditions nécessaires pour les dérogations. Pour elle,  » à ce stade de la maturité du maïs, un traitement par voie traditionnelle ne permettrait pas d’éloigner le péril » . L’utilisation des enjambeurs risquerait de détruire  » une part substantielle des cultures « . De plus, la Préfecture souligne que ces dérogations ne concernent que  » 7% des surfaces réservées à la culture du maïs » . Enfin, les décisions ayant fait l’objet au préalable de « large consultations publiques » elle nie tout défaut d’information. Président de la Fédération Sepanso Landes, Georges Cingal évoque la réunion publique ayant précédé la décision du 20 juillet,  » les avis étaient opposés à l’unanimité, le Préfet a quand même autorisé les épandages » reproche t-il. En terme de sécurité, la Préfecture considère avoir pris des « précautions maximales « . Autorisés une seule fois, ceux-ci doivent être effectués à plus de 50 mètres des habitations et à la condition que le vent ait une intensité inférieure à 3 sur l’échelle de Beaufort. Des protections  » virtuelles  » pour Noëlle Soudan, vice-présidente de la Fédération Sepanso Landes.  » Le vent, remarque-t-elle, ne se limite pas au droit de la parcelle. » 
Pourtant interdit par le droit européen et le droit français, depuis 2011 les dérogations à l’interdiction de l’épandage aérien s’amplifient. S’exprimant sur le sujet, le Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll a réitéré le 24 juillet son souhait de mettre fin à l’épandage aérien tout en rappelant que pour le moment cela n’était pas envisageable faute d’alternatives fiables.

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