Eskal Eureka : Interview de Dominique Lefaivre avant la Journée de l’Economie en Aquitaine


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/09/2011 PAR Stéphane Baillet

@qui! – Qu’est ce qu’un cluster ?
Dominique Lefaivre – C’est un groupement d’entreprises qui se réunissent dans le but d’être plus fortes. Aujourd’hui, nous sommes dans une époque où l’on ne peut plus jouer individuel. En Europe du Nord, nous constatons de réelles logiques de mutualisation des moyens. On peut par exemple mutualiser des achats, des outils, des plates-formes d’expérimentation. Il s’agit aussi de mutualiser notre expérience : notre cluster est avant tout un lieu où l’on se rencontre, où l’on échange de façon libre. Un plombier discute rarement avec un charpentier, notre volonté est de mettre tous ces savoir-faire en contact. Le bâtiment a vraiment besoin aujourd’hui de se diriger vers une approche de gestion de projets globale. Dans le BTP, on continue malheureusement à travailler de façon séquentielle : l’architecte dessine, le bureau d’étude calcule, les entreprises réalisent…

@! – Quels sont vos projets actuels ?
D. L. – Nous avons un grand projet transfrontalier avec la municipalité de Saint-Sébastien et le gouvernement basque de construction d’un bâtiment référent à efficacité énergétique, dans le cadre du Grenelle de l’Environnement. Nous suivons également un dossier sur les matériaux à faible impact environnemental pour les chantiers de demain. Et puis nous sommes actuellement en train de breveter une machine permettant de recycler les anciens enrobés en soudure à chaud des nids de poule sur les routes.

@! – Quelles sont les spécificités liées au fait d’œuvrer dans le pays basque ?
D. L. –
L’avantage évident, c’est l’identité : quand on crée un groupe, le fait de travailler sur une marque territoriale forte joue en notre faveur. Pour autant, on ne veut pas s’enfermer dans un schéma géographique trop restreint. On essaye de rester sur un territoire tout en s’ouvrant vers l’extérieur. Les contributions parisiennes du groupe innovation Grenelle dont nous sommes membres contribuent à alimenter le pays basque avec des idées qui viennent d’ailleurs.

@! – Vous vous êtes notamment illustrés dans le domaine de l’innovation. Selon vous, y-a-t-il des limites dans la volonté d’innover ?
D. L. –
Les limites de l’innovation sont en grande partie liées au temps. Tout le monde veut innover, satisfaisant ainsi un besoin intellectuel. Seulement, innover, c’est ne pas faire comme hier, changer ses habitudes. Le plus gros frein n’est donc pas technique, ni scientifique, le plus gros frein c’est de changer les mentalités. Pourquoi en France, tout le monde est dans son coin à regarder son clocher alors qu’à Helsinki, par exemple, tout cela est complètement naturel ? Pourquoi les Anglais sont-ils aussi pragmatiques dans l’application des techniques ? Il faut quand même savoir que ce sont les Français qui ont inventé la machine à vapeur mais que ce sont leurs voisins britanniques qui l’ont mise en pratique.

@! – Vous serez intervenant lors de la Journée de l’Economie en Aquitaine le 22 septembre prochain. Qu’attendez-vous de ce rendez-vous ?
D. L. –
Un échange de bonnes pratiques avant tout. Et puis aussi, voir que dans d’autres territoires, d’autres expériences ont été menées. J’ai personnellement toujours besoin d’apprendre, de rencontrer des gens. Tout cela me donne des idées transverses, pas forcément liées à mon domaine d’activité. A moi par la suite d’être le catalyseur auprès de mes étudiants ou des mes entrepreneurs.

Stéphane Baillet

crédit photo : Aqui

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