Etat d’urgence: quel dispositif pour la Gironde?


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/11/2015 PAR Solène MÉRIC

« L’état d’urgence décrété par le Président de la République, s’est traduit par deux décrets distincts, un concernant l’Ile de France, qui contient les dispositions les plus fermes, et un pour le reste de la France », a précisé en début de conférence de presse le Préfet Dartout. En d’autres termes, les niveaux de menaces n’étant pas les mêmes, les niveaux de mesures pouvant être pris par les Préfets en province sont moindres que les dispositifs applicables autour de Paris. Pour autant, « ils restent tout de même exceptionnels par rapport aux capacités d’action habituelles ».
En effet, en raison de l’état d’urgence, le Préfet dispose désormais du pouvoir de restreindre la liberté de circulation si nécessaire, par exemple à certaines heures sur certains axes. Il peut également établir un périmètre de protection autour de sites sensibles, en d’autres termes « y réduire la capacité d’aller et venir ou encore y interdire le stationnement ». Sur ces deux types de mesures, la première n’est pas encore mise en application en Gironde précise le Préfet, ce qui n’exclut pas d’éventuels évolutions en cas de menaces aggravées. La seconde quant à elle est visiblement envisagée pour certains sites, non dévoilés par le Préfet.
Au titre des prérogatives exceptionnelles qui lui sont également reconnues, il a désormais un droit de réquisition pour rétablir l’ordre qui dépasse ses capacités ordinaires et enfin, il a « la possibilité d’interdire de séjour dans le Département toute personne cherchant à entraver l’action des pouvoirs publics. »

Manifestations culturelles et sportives annuées ou repoussées

« Si je n’ai pas la possibilité d’interdire a a priori la tenue de certaines réunions, contrairement aux préfets d’Ile de France, je garde mon pouvoir de police, donc certaines interdictions pourront être prises s’il y a une menace à l’ordre public à l’occasion de ces réunions », explique Pierre Dartout, avant de préciser que «l’ensemble des moyens de police et de gendarmerie sont mobilisés pour la protection des sites et de la population ». Mias là encore, silence sur le nombre des effectifs déployés.
Ce samedi 14 novembre, 2 manifestions prévues à Bordeaux ont pour autant été interdites (soutien à la ligue de protection des oiseaux, place Fernand Lafargue et soutien au peuple Kurde place de la Bourse). Pour le reste, le Préfet qui annonçait une réunion avec les élus du territoires (parlementaires, maires des grandes villes, et Président du Conseil départemental) pour leur présenter le dispositif mis en œuvre et échanger sur le maintien ou non de certains événements, a souligné que « l’utilisation des forces de sécurité doit être la plus optimale possible ». Une manière d’appeler à la prudence quant à l’organisation de rassemblements de soutien aux victimes des attentats par ailleurs « tout à fait honorables, légitimes et républicains », mais mobilisateurs de moyens humains.
En outre, le Préfet a également rappelé qu’un certain nombre de manifestations culturelles et sportives ont été annulées sur décisions des Maires, après concertation avec la Préfecture. C’est notamment le cas dans la Métropole Bordelaise du Trophée Bompard qui aurait dû se tenir à la patinoire Mériadeck ce samedi ou du match de coupe d’Europe de rugby qui devait opposer l’Union Bordeaux-Bègles à l’ASM Clermont-Auvergne, ce dimanche au stade Chaban-Delmas. Le Festival International du Film d’Histoire de Pessac sur le thème du Proche-Orient qui devait débuter lundi a quant à lui était repoussé.

Dispositifs renforcés dans les gares, aérogares et frontières
Par ailleurs, outre le plan vigipirate qui perdure, le Préfet a demandé à ce que les sacs soit fouillés à l’entrée des centres commerciaux et des salles de spectacle et cinémas notamment. Les dispositifs de sécurité ont aussi été renforcés dans les gares, gare Bordeaux Saint-Jean notamment, et aérogares. Les établissments scolaires et Universités restent quant à eux normalement ouverts.

Etant frontalière de l’Espagne, la Zone de Défense et de Sécurité Sud ouest, se trouve concernée par la décision prise au plus haut niveau de l’Etat, sur la surveillance des frontières. Le Préfet a en effet confirmé que « le niveau de surveillance a été renforcé et que des contrôles sont opérés sur les voies routières notamment dans les Pyrénées Atlantiques, à Hendaye en particulier, en Haute-Pyrénées et en Haute-Garonne. »

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