Excédés par les multiples interdictions, les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon déposent au tribunal administratif un recours contre le test souris


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Publication PUBLIÉ LE 30/07/2009 PAR Nicolas César

« La profession est soulagée, mais reste tendue », lance Olivier Laban, président démissionnaire de la Section régionale de la conchyliculture Arcachon Aquitaine. Depuis mai, les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon en sont à leur quatrième interdiction. Agacés, d’autant plus qu’aucune toxine n’a été identifiée dans le bassin, certains ostréiculteurs ont décidé de passer outre et ont continué à vendre en direct leur production. Ce qui leur a valu une convocation au commissariat ou à la gendarmerie… Résultat, ils organisent la riposte. Par le biais de leur avocat, Me François Ruffié, ils s’apprêtent à déposer un recours devant le tribunal administratif pour contester les arrêtés préfectoraux qui leur interdisent de commercialiser leurs produits lorsque les tests sont défavorables. Ils demanderaient même des indemnisations de l’Etat lors des fermetures.

Le test de la souris remplacé ?

 « Aujourd’hui, on a une lisibilité à huit jours. Ce n’est pas possible de continuer comme ça », tonne Olivier Laban. Des arguments qui commencent à être entendus par l’Etat. Le test de la souris, un test européen, pourrait être remplacé d’ici fin 2009, si l’on en croit le ministre de la Pêche, Bruno Le Maire. Le ministre, qui a reçu jeudi des ostréiculteurs, des représentants de l’Ifremer et de l’Afssa (sécurité sanitaire des aliments), veut « accélérer les travaux » des chercheurs pour pouvoir « disposer fin 2009 d’un test alternatif » qui soit « plus précis, plus convaincant, plus explicatif et tout aussi protecteur pour la santé du consommateur ».

Un test chimique ?

D’ici l’arrivée du nouveau test qui doit être validé par Bruxelles, le ministre assure travailler à « une solution transitoire qui permettrait de faire le pont » entre la situation actuelle et la mise en place du prochain test. Mais il n’a pas précisé quelles mesures étaient envisagées, ni à quelle échéance. Les professionnels ont déjà proposé au gouvernement une solution transitoire et attendent une réponse dès ce vendredi. Ils souhaitent que d’autres indicateurs que le test de la souris puissent être pris en compte avant qu’une interdiction de vente et de consommation soit prononcée. Ils préconisent un « test chimique » et « l’observation de la présence de cellules d’algues toxiques dans le milieu », selon Goulven Brest, président du Conseil national de la conchyliculture (CNC). « Si ces algues sont absentes, si les tests chimiques démontrent qu’il n’y a pas de toxines, alors le bassin ne devrait pas être fermé. C’est pourtant la situation dans le bassin d’Arcachon depuis cinq ans », explique-t-il. Selon lui, les représentants de la Commission européenne à la réunion de jeudi ont estimé que « si la France voulait fonctionner sur un autre système (que le seul test de la souris, NDLR), ce ne serait pas choquant même si ce n’était pas réglementaire ».

Les ostréiculteurs déçus

Président démissionnaire des ostréiculteurs d’Arcachon, Olivier Laban s’est pour sa part déclaré « déçu » de ne pas avoir eu de réponse immédiate du ministre. « On a trop crié au loup sur le bassin d’Arcachon, plus personne ne croit en ces fermetures », explique-t-il, à tel point que des producteurs ont vendu ces derniers jours des huîtres malgré l’interdiction. « Si demain il devait y avoir un réel problème sur des coquillages, ce qui peut arriver, les consommateurs n’y croiraient plus et là, on ferait des conneries. Et tout le monde, ministre et professionnels seraient gênés », avertit-il. De son côté, le ministre a répété qu’il n’était « pas de l’intérêt » des ostréiculteurs de vendre des huîtres quand c’est interdit. La préfecture de la Gironde a annoncé que 37 infractions avaient été relevées dimanche et lundi pour non-respect de l’arrêté du 22 juillet interdisant la vente et la consommation des huîtres et des moules du Bassin d’Arcachon, à la suite de tests sanitaires défavorables. Le bassin d’Arcachon compte 350 entreprises ostréicoles.

Nicolas César


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