Fort Boyard : dans les coulisses de la 30e édition


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 22/06/2019 PAR Anne-Lise Durif

« Pour les trente ans, on ne se voyait pas faire un best of, donc on est parti sur des nouveautés », explique Alexia Laroche-Joubert, la directrice d’Adventure Line Productions, à l’origine d’émissions comme Fort Boyard, Koh Lanta ou La Carte au Trésor. L’équipe de production a donc pensé à de nouveaux jeux et de nouveaux personnages. Présentateur de l’émission depuis 2003, Olivier Minne a retrouvé avec joie son prédécesseur Patrice Laffont, qui succède pour ainsi dire à Francis Lalanne et au Père Fouras dans la tourelle surplombant le fort. Grâce à une machine à remonter dans le temps, l’ancien animateur propulse les candidats dans les années 1990. « Patrice s’est prêté au jeu sans se faire prier. Cette émission a été importante pour lui », rapporte Olivier Minne, l’animateur vedette depuis 2003. Autre personnage introduit : l’animateur Magloire, dans le rôle d’un génie évidemment facétieux. Son rôle est d’aider le Père Fouras à protéger les clés du fort en imposants des défis aux candidats comme marcher sur du verre brisé ou aller chercher des clefs au fond d’un vase contenant des serpents.

L'antre de Patrice Laffont ramène le spectateur dans les années 1990

L’antre de Patrice Laffont ramène le spectateur dans les années 1990.

Dix nouveaux jeux

« D’habitude, on renouvelle sept émissions par saison, ce qui fait un cumul de 164 jeux développés en trente ans ! », poursuit Alexia Laroche-Joubert, « pour cette 30e édition, on a décidé de changer un peu en intégrant cinq nouvelles épreuves en intérieur et de revisiter 5 autres des débuts de l’émission ». Les spectateurs retrouveront ainsi des versions modernisées des jeux de la femme coupée ; des assiettes ; du mange-fil ; de la cagoule –avec le nouveau personnage de Sumo pour remplacer La Boule (décédé en 2014) ; et du temple maudit, une revisite de l’épreuve de la Corniche dans le cadre d’un temple Maya. Parmi les nouveautés, on peut citer Le Grand Boyard Hotel (photo), où le candidat endosse le rôle d’un bagagiste qui doit passer chacun de ses bagages à travers un tourniquet fou. Autre épreuve, le Roi du silence consiste à passer devant la dépouille d’un seigneur en armure sans le réveiller durant les trois défis à relever.

Entrée du Grand Boyard Hotel...

L’entrée du Grand Boyard Hotel, derrière lequel le candidat se transforme en groom…

 « Pour créer les jeux, on s’inspire de la littérature, du cinéma et des sports extrêmes à la mode », explique Guillaume Ramin, le producteur artistique en charge de la création des jeux. Les épreuves inventées par l’équipe ne se concrétisent pas tous. « La sécurité est notre priorité », explique Alexia Laroche-Joubert, « chaque nouveau jeu est validé par un comité dédié qui regarde la faisabilité et la sécurité – on travaille notamment avec des alpinistes pour sécuriser tous ce qui est défi en hauteur ». Le défi consiste également à faire rentrer des dispositifs complexes dans des petites salles d’une vingtaine de mètres carrées, tous les jeux d’intérieurs se déroulant dans les anciennes casemates de cet ancien fort militaire. « Une fois validés, les jeux sont testés à Paris, puis sur le fort par nos salariés. Il faut compter neuf mois de développement entre le moment où l’épreuve est inventée et celui où elle est testée ».

Des candidats en attente dans les coursives du fort. Sur les 66 casemates militaires du bâtiment, 45 contiennent des jeux de l'émission

Des candidats en attente dans les coursives du fort. Sur les 66 casemates militaires du bâtiment, 45 contiennent des jeux de l’émission.

Mais les mesures de sécurité ne font pas tout. Il arrive que certains candidats restent paralysés par la peur. Et comme le souligne Alexia Laroche-Joubert avec un sourire entendu, les plus baraqués ne sont pas forcément les plus courageux. « Contrairement à ce que certains croient, nous sommes vigilants sur les peurs des candidats, et lorsqu’ils nous les signalent, nous les prenons en compte dans l’attribution des jeux ». La productrice se souvient notamment d’une mauvaise évaluation dans la distribution, avec Teddy Riner : le judoka s’était retrouvé face à une vraie phobie et avait gardé un souvenir traumatisant de son expérience. Un fait rare sur l’émission, qui n’a aucun mal à recruter des candidats. « Quand ils ne peuvent pas venir, en général c’est pour des raisons d’agendas, incompatibles avec notre période de tournage », poursuit la productrice. Les joueurs garderaient en général un bon souvenir de l’émission. « Fort Boyard, c’est jouer à se faire peur comme quand on est enfant. Et avoir peur ensemble, ça crée des liens, certains se revoient après, comme Valérie Damidot qui organise des soirées post Fort-Boyard avec son équipe. Il y a le côté « on l’a surmonté ensemble », explique Olivier Minne, qui a été deux fois candidats, bien avant d’être le présentateur. « Quand on a vécu ça, on est dans l’empathie pour eux. On comprend qu’ils aient peur ou qu’ils soient essoufflés après avoir grimpé l’équivalent de six étages. Sinon, ils ne savent pas du tout à quoi s’attendre. Ils sont juste informés des consignes de sécurité et sur les animaux. »

Durant le tournage, 12 caméras dont 8 mobiles tournent en continue, dans des conditions du direct.

Douze caméras dont huit mobiles tournent en continue dans des conditions du direct.

Si la production embarque indifféremment sportifs et non sportifs dans l’aventure, les tournages restent physiques. Ils commencent le matin ou l’après-midi, pour 6 à 7h de tournage, parfois de nuit, « pour être raccord avec la temporalité des spectateurs devant leur télé », explique Olivier Minne. Les caméras (12 dont 8 mobiles et 2 sous-marines ) tournent en continue, dans des conditions de directe, pour garder la spontanéité des candidats. Tout est ensuite dérushé pour en tirer 140 min d’émission. Sont essentiellement coupés les passages dans les coursives, les moments d’attentes et les essais des personnages ayant un monologue, comme les personnages de Blanche / Rouge (Delphine Wespiser) ou du Père Fouras (Yann Le Guac). Après les tournages français, la production laisse place aux tournages étrangers. Cette année, la Finlande, le Danemark, la Suède et le Maroc se sont succédé sur le fort depuis la fin mai.

Note / Premier épisode samedi 22 juin à 21h, avec Camille Lacourt, Elodie Gossuin, Bruno Guillon, Anne-Gaëlle Riccio, Gérard Vives, Laurent Maistret, au profit de l’association Sourire à la Vie.

Les candidats du premier épisodes. Pour les trente ans, ils sont tous vêtus d'un maillot

Les candidats du premier épisodes. Pour les trente ans, ils sont tous vêtus d’un maillot « vintage ».

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