Forum Santé et Avenir : le « patient augmenté » sur le billard


Alix Fourcade
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/02/2018 PAR Alix Fourcade

Demain, nous ne nous soignerons pas, mais nous nous maintiendrons en bonne santé. C’est ce qu’ont tâché d’expliquer les différents intervenants du monde de la médecine lors du débat de clôture du Forum Santé et Avenir, qui s’est déroulé les 1er et 2 février. Cette première édition de la manifestation a rencontré un franc succès. Sur le campus de la Kedge Business School à Talence (33), les professionnels ont débattu du futur de la médecine dans des ateliers et des conférences. L’après-midi du vendredi 2 février était ouverte au grand public.

L’occasion de participer à des ateliers sur la maladie d’Alzheimer, le thermalisme et les politiques trans-sectorielles de la santé en Aquitaine pour une audience où les plus de soixante ans formaient la majorité.

Réduire de 15% les risques de maladies en se déplaçant à vélo

L’ouverture du premier « village Alzheimer » de France dans la ville de Dax (40) dont aqui.fr s’est fait l’écho a, notamment, été évoquée. L’accompagnement des malades, au-delà du cadre médical, constitue un des enjeux majeurs de cette initiative, en s’aidant de bénévoles pour organiser des activités.

Sous l’angle du « mieux vieillir », qui préoccupe de plus en plus notre société vieillissante, le thermalisme a été présenté comme un moyen de soigner les maladies chroniques et d’en anticiper les méfaits. Cette médecine millénaire va d’ailleurs être réintroduite dans le programme de l’université de Bordeaux. 

La convergence des politiques trans-sectorielles de santé en Aquitaine a fait l’objet du troisième atelier grand public. Les déplacements à vélo ont été mis en avant : le trajet maison-travail en bicyclette permettrait, en effet, de réduire de 15% les risques de maladies. Bordeaux souhaite respecter un « contrat santé », ce qui explique son expérimentation du transport autrement, et le prolongement de la fermeture du pont de pierre.

Malbouffe et épigénétique

Le Forum s’est conclu par une conférence autour de la question : « en quoi l’intelligence artificielle et le digital peuvent-ils donner une nouvelle espérance à l’homme ? » . Pour y répondre, le détracteur de la « malbouffe », Joël de Rosnay, a présenté sa thèse de l’épigénétique, qui permet d’opérer soi-même, et naturellement, des transformations sur notre génome. 

La formule magique ? Combiner cinq éléments : la nutrition, l’exercice, la gestion du stress, le plaisir et le réseau humain. En ce qui concerne l’alimentation, la consommation de curcuma, de myrtilles, d’ail, de choux de Bruxelles et de jus de grenade est recommandée!

Le surfeur de 80 ans, un peu agacé que l’on insiste sur cet aspect de sa personnalité alors qu’il est docteur en sciences, a défendu l’intelligence artificielle (IA) à coup de slides futuristes sur un Power Point léché. « Est-ce que les objectifs des machines ne vont pas aller, à terme, à l’encontre des objectifs humains ? », s’interroge le chercheur qui pense que cette question est précisément à l’origine de nos craintes sur l’IA.

Vers une uberisation de la santé

Au sein de notre « écosystème numérique », l’homme qui vit « dans » internet devient un « patient augmenté ». De Rosnay présage la création d’un tableau de bord santé personnalisé (TBSP) qui offrira une vision globale de sa santé au patient et lui permettra de se maintenir en bonne santé plutôt que de se soigner, en anticipant les maladies. Une « uberisation » de la santé en formation, dont les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) ne vont pas tarder à s’emparer selon lui.

À la fin de son intervention, le directeur de l’École Nationale Supérieure de Cognitique, Bernard Claverie, le directeur général de l’Agence régionale de santé d’Aquitaine, Michel Laforcade, et la directrice du pôle santé Alcatel, Nicole Hill, ont rejoint Joël de Rosnay sur scène pour défendre l’IA. « L’intelligence artificielle sera ce que nous en ferons », en a conclu Michel Laforcade. 

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