Forum social de Bordeaux : les nouveaux visages de la précarité


Alexandra Siarri
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 25/11/2012 PAR Nicolas César

Le thème choisi : « une activité pour se remobiliser » en dit long sur la nouvelle manière des élus et des associations présentes (Ceid, Garage moderne, Inser Net, Emmaüs Lescar, Centre communal d’action sociale) à ce forum social de penser ces questions complexes de la précarité. Le constat est connu de tous. Sous l’effet de la crise économique, la précarité s’étend dans notre société au point de toucher de plus en plus les classes moyennes. Les jeunes, les femmes seules avec enfants, les personnes âgées sont de plus en plus en difficultés financières. « Notre société est plus excluante aujourd’hui », a mis en exergue Germain Sarhy, responsable de la communauté Emmaüs de Lescar, près de Pau. Il est donc urgent d’agir et efficacement pour que les personnes ne soient pas définitivement marginalisées.

Un travail à la journée comme alternative à la manchePour cela, « il faut partir des besoins de la personne. Désormais, les gens ne rentrent plus dans les cases du travailleur social », a expliqué Anne-Marie Lebrun, directrice du CCAS (Centre communal d’action sociale) de Bordeaux. « La précarité n’est plus forcément subie », a ajouté Nicolas Brugère, vice-président du CCAS, conseiller municipal en charge de ces questions. En clair, pour des raisons idéologiques, un certain nombre de personnes revendiquent un droit à la différence et à ne pas entrer dans le « carcan » de la société capitaliste. Ce qui oblige à innover. Par exemple, depuis quelques mois, le Ceid propose aux jeunes en errance de 18 à 25 ans un nouveau dispositif, baptisé Tapaj (Travail alternatif payé à la journée). « C’est une alternative à la manche. Mais, en France, le contrat juridique du travail à la journée n’existe pas. Nous avons donc trouvé une solution avec une autre association pour mensualiser les heures », précise Jean-Hugues Morales du Ceid.
A la communauté Emmaüs de Lescar, « chacun a un rôle dans le village, que ce soit à la recyclerie, au bric-à-brac, à la ferme. Ce qui est important, c’est de leur redonner du plaisir au travail », souligne Germain Sarhy, qui a précisé que sa communauté est 100% autonome et fonctionne sans subvention publique. Le travail est la première porte d’entrée pour aider un « précaire » à retrouver des repères et sa dignité. Mais, pas seulement. « Il faut prendre en compte l’ensemble des problèmes de la personne, le travail, mais aussi le logement, la santé, les difficultés familiales… », a insisté Fred Peyrou de l’association Inser Net. Autre nécessité : créer du lien social. Au Garage moderne, situé à Bacalan à Bordeaux, en plus des chantiers d’insertion au garage à voitures et vélos, l’association a imaginé un espace d’exposition pour créer du lien avec l’extérieur et ouvrir les plus défavorisés au monde de la culture. Autant d’actions souvent méconnues du grand public, mais qui méritent d’être davantage valorisées.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles