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PUBLIÉ LE 30/11/2019 PAR Yoan DENECHAU« L’appréciation du discours de l’entraîneur dépend de la personne qui le reçoit ». Pour Raymond Domenech, le talent des entraîneurs se voit par leur capacité à être écouté par tous les joueurs. L’ancien sélectionneur se souvient de son passage par le RC Strasbourg où il a remporté le championnat de France en 1979. « Nous étions entraînés à l’époque par Gilbert Gress. C’est un exemple intéressant parce qu’il tient sa capacité à motiver du rejet qu’il inspire aux joueurs ». D’après Raymond Domenech, être entraîneur c’est être acteur. « Il faut avoir la capacité d’affronter les joueurs. Se lever, les embarquer et les engager. Dans vos causeries d’avant match, vous devez être préparé, mais adaptable. Si vous avez fait du théâtre, ça aide ».
Pourtant l’ancien sélectionneur estime l’importance de l’entraîneur minime lors d’un match, sauf à la mi-temps : « sur le terrain, vous parlez aux joueurs mais ils ne vous entendent pas ». Il est rejoint sur ce point par Yves Appriou, ancien rugbyman et entraîneur du CA Béglais lors du titre de champion de France en 1991. « Dans le rugby que je jouais et entraînais à l’époque, l’entraîneur n’avait pas grande influence en dehors de l’entraînement. Je n’ai jamais connu le rugby professionnel [à partir de 1995], j’étais prof à la fac de sport, la Fédération Française de Rugby n’avait pas de formation d’entraîneur ». Yves Appriou comme Raymond Domenech racontent s’être beaucoup appuyés sur des joueurs clés pour faire passer les instructions, comme les capitaines. Pour l’ancien sélectionneur, la médiatisation du sport a joué un rôle dans la mise en valeur des entraîneurs. « Au début, l’entraîneur intervenait peu, il avait peu de place. Avec les médias, la parole des entraîneurs est partout », ajoute Raymond Domenech. Ce dernier admet toutefois que la parole n’est forte que si le joueur reconnaît la compétence de son entraîneur.
