Futuroscope, l’optimisme dans un contexte difficile


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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 16/06/2020 PAR Julien PRIVAT

Réouverture en fanfare ce week-end du 13 et 14 juin au parc du Futuroscope à Chasseneuil-du-Poitou dans la Vienne. Ce samedi près de 3 500 personnes ont pu de nouveau fouler les allées du parc d’attractions familial. Une réouverture après 3 mois d’arrêt – le parc avait dû fermer ses portes à la suite de la crise sanitaire liée au Covid-19 le 15 mars dernier. Sur les 800 personnes alors en contrat, 720 ont repris le chemin du travail ce week-end. Il est 10 heures voire un peu plus tôt lorsque les premiers visiteurs franchissent – le plus souvent masqués – les portes du Futuroscope. « Cela fait du bien de réentendre les fanfares au Futuroscope, commente Rodolphe Bouin, président du directoire du parc. C’est un grand moment aujourd’hui, il y a beaucoup d’émotions. Je remercie les équipes du Futuroscope qui sont restées fidèles et ont répondu présentes pour qu’on rouvre dans les meilleures conditions ce samedi. Depuis quinze jours, elles se réactivent en coulisses, je peux vous dire, sous leur masque, on pouvait voir leur sourire ». Preuve que tous étaient impatients de reprendre le travail.

Il a fallu faire différemment, se réadapter pour la réouverture du parc. Ce samedi 13 juin, 3 500 visiteurs se sont rendus au Futuroscope. Un chiffre précis puisque désormais il faut réserver à l’avance sa venue sur le site Internet du parc d’attractions. « On sait très précisément combien de visiteurs viennent dans un souci de maîtrise de flux. Sur un week-end comme celui-là, on devrait être à près de 8 000 visiteurs par jour. On a voulu une réouverture progressive. Pour prendre le temps. Ne pas brusquer les choses. Toutefois, on espère avoir plus de réservations en juillet, août et septembre », poursuit Rodolphe Bouin. Car pour l’instant, le parc est seulement ouvert les week-ends (ceux du 13-14 et 20-21 juin). Il le sera tous les jours à partir du 27 juin.

Des pertes colossales : mais ils sont prêts.

Confiance paraît le mot qui définit le mieux le sentiment de tous. Une confiance retrouvée et une confiance exprimée notamment par Rodolphe Bouin, directeur général du Futuroscope. « C’est compliqué de rouvrir après trois mois de confinement, on a respecté les consignes, établi un protocole sanitaire validé par les services de la préfecture ». Les masques sont donc obligatoires dans toutes les attractions (fortement conseillés en extérieur), qui sont désinfectées après chaque utilisation d’ailleurs, les distances sont respectées, les capacités des attractions, des boutiques, des restaurants ont été réduites, 250 points de distribution de gel hydroalcoolique sont proposés au public. « On a même été plus loin que ce qu’il nous était imposé ». Pas de limite d’entrées pour le parc de la Vienne puisque les textes parlent de 5 000 personnes maximum en milieu fermé. Cependant pour ce premier week-end d’ouverture les réservations étaient bloquées à 3 500 personnes… « Nous allons débriefer cette semaine pour voir ce qui va ou pas et alléger certaines mesures ou non. Puis nous avons tout de même multiplié la facture avec l’entreprise de nettoyage par trois ou quatre », précise le directeur général.
Lors de la conférence de presse, Loïc Bonhoure, directeur général adjoint de la Compagnie des Alpes, l’un des actionnaires, a rappelé que le Futuroscope était le premier de leurs 9 parcs de loisirs à rouvrir après le confinement. « Ce lundi ce sera au tour du parc Astérix. Je pense que toutes les équipes ont su être solidaires pour vivre cette période difficile. Il faut qu’on aide les Français à revivre des expériences extraordinaires, immersives, qui leur fassent oublier un peu le confinement… tout en assurant la sécurité à nos visiteurs et à nos employés ».


Le Futuroscope a déjà fait un bilan de cette crise sanitaire du Covid-19. Des pertes colossales. 500 000 euros de chiffre d’affaires par jour et 200 000 euros de bénéfice par jour, pour les mois d’avril et mai. D’autant plus que cette année, la météo était au rendez-vous et les ponts bien positionnés. Quelques regrets mais comme le résumait Rodolphe Bouin « le Futuroscope a toujours su répondre présent après des périodes de crise ». Il espère retrouver rapidement la clientèle car ce parc d’attractions reste ambitieux et compte franchir un cap.

La distance est respectée dans toutes les attractions. Entre chaque tour, tout est désinfecté. Le Futuroscope a pris ses dispositions pour pouvoir accueillir en toute sécurité le public.

Ce cap d’ailleurs, ils comptent le franchir avec de nouvelles attractions. Pour l’instant le Futuroscope propose 95% de son offre. « On espère réarmer rapidement les attractions qui ne sont pas encore ouvertes. Entre autre : L’Arena Fun Xperiences (avec des toboggans en chute libre) et le Sébastien Loeb Racing Xperience. Sur six attractions (Objectif Mars, L’Extraordinaire Voyage, Danse avec les Robots, La Machine à Voyager dans le Temps, Dynamic!, Arthur, l’aventure 4D ) et dans le but de maîtriser un peu plus les flux, éviter les files d’attente trop importantes, le parc a mis en place une réservation en ligne via une application (Lineberty). Les visiteurs réservent tout simplement un créneau.

Objectif Mars, la nouvelle attraction du Futuroscope a été inaugurée ce samedi 13 juin. C'est le premier roller coaster familial du parc.

Une nouvelle attraction comme locomotive

C’est pour cela qu’il n’y avait pas trop de monde pour découvrir Objectif Mars. La nouvelle attraction du Futuroscope. Le premier roller coaster (sorte de montagne russe) du parc de loisirs. Le plus gros investissement depuis la création en 1987, soit 20 millions d’euros. « Nous avons voulu faire vivre une expérience extraordinaire à nos visiteurs, celle d’aller sur Mars, explique avec un brin de passion Olivier Héral, directeur de création au Futuroscope. Avant d’embarquer dans le roller coaster, on découvre plusieurs choses sur la planète et aussi quelques étapes de préparation ». Ces espaces ont été établis en collaboration avec deux partenaires scientifiques l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) et le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales). Le but reste de sensibiliser le grand public et d’en apprendre un peu plus sur Mars et de se préparer finalement à l’extraordinaire voyage. Coïncidence du calendrier (ou non), une astromobile doit être envoyée au mois de juillet ou août sur Mars et devrait atterrir en février 2021 pour étudier le sol et les roches en profondeur de la planète rouge.


Après une attente, somme toute modérée, on embarque dans des wagons pour pratiquement trois minutes de sensations qui mettent différents sens en éveil. En plus de suivre les rails, les wagons sont rotatifs, inspirés par le matériel d’entraînement des astronautes de la NASA. Un moment rapide qui a tout de même goût de « reviens-y ». On peut admirer l’attraction depuis l’extérieur, cependant c’est réellement dans le wagon qu’on découvre les sensations et une surprise qui attend chaque « astronaute » en préparation à la fin du tour… En quelques chiffres, les wagons atteignent tout de même 55 km/h, 114 moteurs à roues de friction les propulsent tout au long du parcours sur 500 m de rails. A terme, l’attraction pourra accueillir 1 000 personnes à l’heure. Mais en cette période de retour progressif, la fréquentation a été réduite. Et pour cause les wagons sont remplis en quinconces (pour ceux qui ne sont pas en famille ou en tribu ), chaque wagon est désinfecté entre chaque passage (ça prend un peu plus de temps)…


En tout cas, à la sortie, ce sont des sourires qui se lisent sous le masque. Maxime, Noa, Samuel sont venus entre copains. Ils ont déjà fait d’autres roller coaster. « Celui-là est petit », commente l’un d’entre eux habitué aux grands-huit géants. « Mais, ils ont tout de suite dit qu’ils voulaient refaire un tour », rassure la mère de famille, Magali, qui les a accompagnés sur l’attraction. Elle aussi est conquise. Objectif Mars reste toujours dans l’ADN du Futuroscope qui s’adresse à une clientèle familiale. « Notre cible reste les personnes de 7 à 77 ans, précise Olivier Héral. Avec ce roller coaster on a mis en avant de nouvelles sensations et quelques curiosités qui sont partagées en famille. C’est sur ce crédo que l’on travaille pour développer de nouvelles attractions. On est en train d’en imaginer deux nouvelles qui seront à découvrir bientôt ». On sent toute l’imagination en ébullition derrière cette remarque.

Rodolphe Bouin reste réaliste avec 600 000 visiteurs en moins, lié au confinement, cela va être difficile d’avoir 1,9 million d’entrées cette année. « J’ai confiance tout de même pour qu’on réalise un bel été ». Puis, le Futuroscope a mis en place des offres attractives pour les habitants de la Vienne. Du 20 juin au 19 juillet 2020, ils auront accès au parc pour 25 euros (tarif unique sur justificatif de domicile). Pour le personnel soignant de la Vienne du 20 juin au 30 septembre 2020, en signe de reconnaissance de leur engagement pendant la crise sanitaire, le Futuroscope propose une invitation individuelle (sur présentation d’un bulletin de salaire ou d’une carte professionnelle). Ce week-end du 13-14 juin, on a senti que cette zone touristique et économique allait se relancer. Le site revit de tout son âme, respire de nouveau… Maintenant, il faut que les hôtels de la zone rouvrent également pour accueillir un grand nombre de visiteurs. « Nous n’avons pas encore repris à 100% tous nos contrats, mais j’espère que ça se fera le plus rapidement de possible et qu’on recrutera même des renforts dès le mois de juillet. Ce serait bon signe », conclut Rodolphe Bouin.

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