Gabiers sur L’Hermione : « un rêve de longue date »


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 01/10/2017 PAR Anne-Lise Durif

Depuis son premier voyage en 2015, L’association Hermione-Lafayette aura formé près de 400 gabiers, dont les 150 nouvelles recrues.  Elle prépare également 100 autres jeunes issus de divers pays francophones à travers le monde. Pour ce voyage, L’Hermione s’est associée à l’Organisation internationale de la francophonie (ONF), dans le cadre de leur programme « vivre ensemble », qui promeut la diversité. Les jeunes étrangers sont formés par groupe de quinze, une semaine chacun tout au long de cet automne. En tout, 76 gabiers à la manœuvre sont nécessaires durant le voyage, pour une capacité d’embarquement de 100 passagers maximum. Comme en 2015, les équipes seront renouvelées à chaque escale, en dehors des marins professionnels qui les accompagnent.

Pour recruter, les critères de sélection ont été les mêmes qu’en 2014 : « La motivation en premier lieu, l’esprit d’équipe et surtout, être capable de monter aux gambes de revers (les cordages en dévers qui descendent le long du mât de Hune, ndlr) », explique Dominic Groissard, matelot chef de tiers et responsable de la formation des nouveaux gabiers. « En mer, la sécurité est primordiale et se joue parfois à peu de chose. Quelqu’un qui est incapable de monter ne sera pas en capacité de participer à la manœuvre, ni d’aider les autres, ça peut être dangereux. »  Les échecs et les défections sont pourtant peu nombreuses, selon l’association. « D’une personne à l’autre, les réactions vont être très différentes : certains vont y arriver du premier coup mais réaliser une fois redescendu qu’ils ne sont pas fait pour ça, d’autres vont se bloquer à la première tentative et bien réussir les fois suivantes», poursuit Dominic Groissard. « En général, même si on a peur la première fois, on prend sur soi et ensuite, ça passe », renchérit un participant.

Des profils divers 

Ces gabiers en herbe viennent de toute la France. S’ils y cherchent tous «l’aventure », « l’esprit d’équipe » et « faire des rencontres », ils ont tous des profils et des motivations différentes. Aurélien, 19 ans, étudiant en Histoire à Tours, a « vu grandir L’Hermione ». « On a presque le même âge tous les deux (rires). Depuis mes 4 ans, avec mes parents nous profitions de nos vacances chaque été sur l’île d’Oléron pour venir voir le chantier. Quand elle est partie pour son premier voyage, j’ai été terriblement frustré de ne pas pouvoir partir car j’étais encore mineur. Depuis son retour, je guettais son prochain voyage en espérant un nouveau recrutement. Quand j’ai vu l’appel sur le site de l’association, j’ai sauté dessus.»

Pavel, 38 ans, a carrément lâché son boulot dans la sécurité à Lorient pour se consacrer pleinement à son rêve. « Avec ma sœur, on avait visité L’Hermione en 2013 et ça avait été un vrai coup de cœur. Elle avait osé tenter la sélection et elle avait été prise. J’ai vécu cette première traversée avec elle, par procuration, et avec une vraie frustration ! Ca me paraissait une aventure humaine extraordinaire. J’avais envie de connaître ça. » Il envisage même de s’orienter dans une formation de matelot professionnel, si l’aventure s’avère concluante.

Contre toutes attentes, la plupart de ces aspirants gabiers ne sont pas des marins, ni même des amateurs de voiles légères, et pas forcément des sportifs non plus. C’est surtout l’aventure liée à l’image de ces vieux gréements qui attire, comme le raconte Aurélien, fan de romans d’aventures maritimes à la Stevenson : « J’avais envie de sentir en vrai ces odeurs de bateau décrites dans les livres, de bois et de goudron. Et je découvre que j’adore ça ! ». Le côté historique de L’Hermione joue également : « Pour un passionné d’Histoire comme moi, monter à bord du bateau de La Fayette, même si ce n’est qu’une réplique, c’est énorme. En revanche, je ne connais pas bien l’univers maritime, ce sera l’occasion de le découvrir », raconte Alexandre 28 ans, un autre tourangeau en formation, qui possède l’avantage d’être infirmier dans la vie, un profil toujours utile pour un tel voyage.

Et quand on leur demande s’ils appréhendent la haute mer, ils répondent : « On sait qu’il y aura des moments difficiles, mais peu importe, c’est déjà fou d’être là […] On vient aussi pour ça : dépasser ses limites, se pousser dans ses retranchements, bref se découvrir véritablement. »

Pour devenir gabier, il faut pouvoir monter tout en haut des grééments

Les gabiers doivent être capables de monter dans le gréement pour effectuer des manoeuves, et ce par tout temps et à toutes heures. / Photo association Hermione La Fayette

Un appel aux dons

L’association a profité du Grand Pavois pour lancer un appel aux dons dans le but d’acheter une nouvelle voile d’Artimon, une voile de 78 m2. « Sur les 17 voiles qui composent les gréements, nous n’en avons aucune de rechange, donc nous anticipons leur changement, car c’est long et coûteux à fabriquer », explique l’association. Les donations peuvent se faire via le site kisskissbankbank ou par souscription papier à récupérer à l’Arsenal ou à imprimer via le site de l’association, et à envoyer par La Poste. La visite de L’Hermione, de son arsenal et de ses ateliers est toujours ouverte et sert également à récolter des fonds. Renseignements : www.hermione.com

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