Grande région: des enjeux économiques et sociaux mais pas sans participation de la société civile


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/01/2015 PAR Solène MÉRIC

C’est par un peu d’histoire de la régionalisation que Luc Paboeuf a débuté son intervention. Il rappelle en effet, que l’idée de structuration régionale a débuté dans les esprits en tout cas, dès les années 1950 avec le Centre National des Economies Régionales et de la Productivité. Vinrent ensuite les «circonscriptions d’actions régionales», permettant la mise en oeuvre au début des années 60 des Plans régionaux. Autre étape en 1972 avec la création des établissements publics régionaux, avant qu’en 1982, le législateur saute le pas de la décentralisation, pour une réélle mise en oeuvre à partir de 1986. Au total, « un mouvement de régionalisation qui aura pris 30 ans», synthétise Luc Paboeuf.

Mobilisation parallèle de la société civile«Au cours de ces 30 ans, plus le temps a passé, plus le « définir Aquitain », a fait sens partout sur le territoire du Sud Béarn au nord de la Dordogne», ajoute le Président du CESER. Un mouvement d’identification des habitants à un territoire qui s’est appuyé dès les années 60 sur une mobilisation parallèle de la société civile, d’abord organisée en Commissions Economiques de Développement Régional, composées des élus et de représentants socio-professionels. Conseillant l’Etat puis les Préfets de région, elles ont permis que « le périmètre territorial ne soit pas qu’un territoire administratif mais un territoire dans lequel les habitants peuvent se projeter ».
Aujourd’hui, cet héritage de la parole de la société civile est porté par les Conseils Economiques, Sociaux et Environnementaux régionaux, auprès des Conseils régionaux. « Si les seconds ont la légitimité de trancher la décision politique, les conseillers des Ceser permettent en amont un large débat entre les représentants de la société civile que sont les acteurs du monde économique, des chambres consulaires, des organisations syndicales, du monde associatif, des mutualités, des coopératives, etc… »  explique-t-il.

« Produire de nouvelles identités collectives »Une notion de temps et de débat démocratiques que Luc Paboeuf regrette de ne sans doute pas être assez pris en compte dans la réforme en cours. «On doit faire en quelque mois, ce qui a pris près de 30 ans dans une première étape ; quant au dialogue organisé de la société civile, il reste encore trop limité. Le rythme imposé est assez rapide, or pour que ces futures régions soient des réalités innovantes dans lesquelles la société civile s’investit, et s’identifie, il ne faudrait pas que sa parole soit occultée; »
Si Pierre Héritier met également en avant l’opportunité de « plus de démocratie » pour ces futures régions XXL, ces dernières auront aussi selon lui, les enjeux « d’optimiser l’efficacité économique et sociale des territoires » et « de contribuer à produire de nouvelles identités collectives ». Trois défis « très liés » selon l’intervenant qui pourrait permettre à la réforme en cours « d’accoucher de quelque chose de nouveau en terme de modèle démocratique de société ». Trois défis qui pour autant ne sont pas en tant que tels repris dans la réforme en débat au Parlement. Celle ci reste encore très floue, notamment sur les compétences de ce futur espace régional. Quelles que soient les compétences qui seront données aux région, « une chose est sûre, selon les intervenants, les structures existeront mais le débat sera devant nous ».

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