Guillaume Le Blanc aux « Bruits de la Rue »: L’inclus est un exclu en puissance


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/11/2011 PAR Joël AUBERT

Qu’est-ce qui vous manque le plus ? Vous sentez vous invisible ? Comment s’en sortir ? C’est par un court film dans lequel des « précaires » répondent à ces questions que s’ouvre la deuxième édition des conférences des Bruits de la rue. Ces questions, que tout le monde doit se poser appellent des réalités à définitions variables.

« Comment restaurer la puissance d’agir des sans voix ? »C’est tout le travail du philosophe Guillaume Blanc, qui, dans un texte soutenu d’exemples, démontre les différentes facettes que peuvent revêtir l’exclusion et la précarité ainsi que les façons que, nous, citoyens avons de les appréhender et de les combattre.

Tout y passe, du mouvement des indignés espagnols, grecs, américains dont le mouvement tend à se mondialiser jusqu’à l’analyse des réactions épidermiques dont nous faisons parfois preuve face à la précarité. Tout dans la présentation du philosophe vient nous présenter la précarité telle qu’elle est vraiment, débarrassée des préjugés et des conceptions toutes faites afin de mieux la comprendre, la définir.

Un précaire n’est pas un exclu
L’un des écueils principaux sur la route du combat est la définition elle-même des situations. Une personne en situation de précarité n’est pas forcément une personne exclue. Et, après tout, qu’est-ce que veut dire être exclu ?

L’ensemble de la réflexion repose sur la dichotomie réelle ou supposée entre ceux que l’on appelle les exclus, hors de toute conception de la citoyenneté et les inclus, les citoyens en bonne et due forme qui bénéficient d’un toit, d’un travail et surtout du respect de leurs congénères. Ils sont visibles alors que les autres ne le sont pas. Ils sont clairement définis et donc, rassurants. Ils font partis du club. Guillaume Le Blanc est aidé dans ce travail de réflexion et de définition par des intervenants de qualité comme Dominique Rebaud chorégraphe de la compagnie Camargo investie dans la vie associative, Emmanuel Bénéfice, directeur régional délégué EDF Sud-Ouest qui nous aide à comprendre les rapports souvent houleux qu’entretiennent les précaires avec les institutions commerciales et  Philippe Elias, travailleur social, Directeur du COS-Quancard qui nous fait bénéficier de son regard aigu sur la réalité de terrain. Un regard qui peut occasionnellement entrer en contradiction avec celui du philosophe, parfois jugé lointain et sublimé. C’est dans cet esprit de réflexion et de franche discussion que se déroulent les conférences des Bruits de la rue, une initiative nécessaire qui permet simplement de mieux comprendre l’autre.

Une conférence conclue par ces mots de Guillaume Le Blanc, qu’il est salutaire de garder à l’esprit : «Un inclus est un exclu en puissance ».

Julien Baffaud


Les prochaines conférences des Bruits de la rue  se dérouleront les mercredi 7 décembre avec la cinéaste Emmanuelle Demoris et l’écrivain Olivier Mongin à l’IJBA , et mardi 20 décembre avec l’historienne Arlette Farge au campus des Chartrons. 


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