Guy Accocebery : famille, pharmacie, rugby !


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/11/2007 PAR Joël AUBERT

« Ma vie, c’est ma famille et la pharmacie », explique Acco le potard, assis dans la réserve de son officine parmi les tubes de dentifrice et d’aspirine. Quarantenaire fringant, il est resté svelte, contrairement à nombre de ses anciens coéquipiers. « Avec mon métier je suis obligé », sourit-il. « Et puis, on joue à toucher avec les copains ». Le rugby n’est jamais loin.

Allez l’Union !

Même s’il n’y occupe aucune fonction officielle, Guy Accoceberry apporte son « soutien actif » à l’Union. Allez »C’est une bonne évolution de voir arriver Marti, le nouveau président. Laurent est un passionné qui connaît le rugby, et en plus c’est un chef d’entreprise qui amène de l’argent ». L’argent, un problème crucial pour l’Union, petit poucet de la Pro D2, à la recherche de l’aide d’entreprises et des collectivités. « Les collectivités qui ne mettent pas de billes, il faut les comprendre, avec tout ce qui s’est passé…J’ai été manager sportif à Bègles pendant trois mois en 2002-2003, saison de la rétrogradation. J’ai vite vu que ça démarrait mal et je suis parti ». Le club aurait, encore aujourd’hui, une image à redorer : « il faut structurer le club, montrer que c’est un club sain. Martini [NDLR : le président précédent] s’en est bien sorti et Marti s’en sort bien à son tour. Son projet sportif est intéressant ». Le président Marti compte faire remonter le club en Top 14 dans les trois ans. « Trois ans, ça fait un peu court », reconnaît Acco. « Mais c’est une bonne expérience pour un groupe de jeunes d’aller jouer des Gregan, des Pichot. De toute façon, d’ici deux-trois ans quelques gros de Pro D2 vont avoir des problèmes financiers ». Chacun son tour ?..

L’essai du siècle…

Ses mains palpitent et son œil s’anime quand l’ancien n°9 revient sur l’essai historique. Le plus beau, sans doute, de l’histoire du XV de France. « Cet essai, je m’en souviendrai toute ma vie. J’en parlerai encore sur mon lit de mort ». Nous avons quitté la pharmacie de Mérignac. Nous sommes à l’Eden Park de Auckland, le 3 juillet 1994. Il ne reste qu’une minute à jouer, et la France est menée par la Nouvelle-Zélande. Le capitaine Saint-André relance de ses 22 mètres. Gonzalez, Benazzi, N’Tamack, Cabannes et Delaigueremontent le ballon en un éclair. Accoceberry hérite du cuir dans les 22 adverses. A quelques mètres de l’en-but, il fait une ultime passe (inutile ?) à Sadourny, qui aplatit dans un fauteuil. Les Bleus ont battu les Blacks. « C’était ma deuxième sélection. La semaine précédente, on leur met 20 points lors du premier test. A la réception d’après-match, Fitzpatrick nous promet l’enfer à Auckland pour le second. De retour à l’hôtel, Berbizier nous dit : « vous avez une semaine pour rentrer dans l’histoire ». On n’a même pas fêté la victoire, on a bossé toute la semaine comme des dingues. La France n’avait jamais battu la Nouvelle-Zélande deux fois d’affilée ». Une question demeure : cet essai, pourquoi ne l’a-t-il pas marqué lui-même ? « A chaque fois que je vois Serge Blanco, il me chambre avec ça. Mais lui, c’était un marqueur, pas moi. Quand je reçois le ballon, je cavale sur une bonne vingtaine de mètres, je commence à tirer la langue et je sens deux Blacks quiarrivent plein fer à droite. Ma passe a donné plus d’ampleur à l’action », plaisante-t-il. Des pas dans l’escalier : les clients arrivent. Acco passe sa blouse. La famille, la pharmacie, et le rugby !

Léo Peresson
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