Humanisme et altruisme au cœur de la Maison Ronald Mac Donald de Bordeaux


Fondation Ronald Mac Donald
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 15/03/2019 PAR Sybille Rousseau

« Une Maison comme à la maison ! ». Tel est le dessein de la Maison Ronald Mac Donald érigée au cœur du site du CHU de Bordeaux, à l’hôpital Pellegrin à Bordeaux. Chaque année, entre 400 et 500 familles dont l’enfant est hospitalisé y sont accueillies. « C’est comme à la maison car nous mettons à leur disposition tout le matériel que ces familles possèdent à leur domicile, cuisine toute équipée, laverie, salle à manger… Ainsi, elles ne perdent pas les gestes quotidiens », souligne Virginie Drouet, la directrice de la Maison. Pour pouvoir profiter de cette résidence, les familles doivent remplir certains critères mentionnés dans la charte signée entre le CHU de Bordeaux et la Maison Ronald Mc Donald. Les familles prioritaires sont celles résidant à plus de 50 km du CHU, dont les parents ne peuvent dormir avec l’enfant, et les moins aisées. « Bien sûr, nous faisons du cas par cas, souligne Emilie Laboureyras, directrice adjointe. Ces critères, certes, nous tentons de les respecter au mieux, mais nous savons écouter les parents, les grands-parents, les fratries. Donc une certaine flexibilité existe. » Quotidiennement, Virginie Drouet est obligée de refuser entre cinq et dix demandes de familles. « Cette une situation délicate à gérer. Nous devons faire fasse à l’incompréhension des familles et à notre propre frustration de ne pouvoir accueillir tout le monde. »

Cuisine de la Maison

Une relation de confiance entre le CHU et la Maison Les familles ne s’adressent pas directement à la Maison Ronald Mac Donald pour réserver une chambre mais au service où est soigné leur enfant. Ainsi, tous les matins, la pédiatrie, les unités de soins accueillant des adultes -les jeunes de plus de 15 ans étant considéré comme adulte au sein d’un établissement hospitalier- et également Haut Lévêque, contactent la Maison Ronald Mac Donald pour faire leur demande. « Lorsqu’ils nous appellent, nous ne savons pas encore quelle famille nous quittera. Donc, nous recontactons tous les services en début d’après-midi pour leur présenter les disponibilités. » Cette organisation est bien huilée. « Nous avons établi une véritable relation de confiance entre le CHU et nous », précise Emilie Laboureyras. Aussi, l’hôpital peut les informer de situation familiale méconnue par la Maison. « Nous avons parfois le cas d’un papa qui est obligé de dormir dans sa voiture car la maman est auprès de l’enfant la nuit et ce dernier n’a pas trouvé de solution. Là, nous essayons de l’accueillir comme nous pouvons. » Autre cas de figure, quand la fratrie vient rendre visite à son frère ou sa sœur. « Etant donné que la Maison dispose d’une grande salle, nous accueillons tout le monde en journée même s’ils ne dorment pas ici. Et cette situation se passe souvent le week-end, ce qui met de l’ambiance dans nos murs ! » Une équipe soudée Pour mener à bien cette mission d’accueil, d’accompagnement et d’oreille attentive, huit salariés y travaillent quotidiennement. Virginie Drouet, la directrice, Emilie Laboureyras, la directrice adjointe, Caroline Espeut, la chargée de communication et de levée de fonds, Fatima Roubehie, chargée de l’entretien qui dépend d’un prestataire de service, Mireille Roux, chargée d’accueil et formatrice, Anne-Marie Auroy, Caroline Duponteil et Léo Verbiguié, tous trois chargés d’accueil. « La force de l’équipe, selon la directrice est l’intergénération, car nous avons notre bébé Caroline qui est âgée de 24 ans et nous avons notre Mireille qui a 72 ans ». Quotidiennement, autour d’un café et de biscuits, toute l’équipe se retrouve pour échanger, « des moments indispensables pour s’exprimer sur ce que nous vivons au quotidien car certaines situations sont délicates à traverser comme par exemple le décès d’un enfant. » Il y a quelques mois de cela, une psychologue se rendait à la Maison pour parler avec les salariés afin de dialoguer autour du quotidien. Mais, au-delà de leur fonction propre, chaque salarié tient un rôle bien particulier auprès des familles. « Mireille a un bon contact avec les grands-parents du fait de son âge. Les papis-mamies lui parlent plus facilement. Les papas se tournent davantage vers Léo. Caroline, elle, affectionne tout particulièrement l’animation auprès des enfants. Et Fatima, elle, c’est vraiment le rayon de soleil de la Maison. Elle est partout, toujours à l’écoute, maternante, son regard nourri de bienveillance met en confiance les familles qui se confient à elle. Bref, notre équipe possède une belle homogénéité, tente de répondre au mieux aux besoins quotidiens des familles accueillies, tout en restant discrète », précise Virginie.

Chambre de la Maison

Une extension autofinancée Aujourd’hui, la Maison Ronald Mac Donald du CHU Pellegrin peut accueillir 17 familles. En effet, cette Maison est composée de 17 chambres, d’une très grande cuisine pouvant accueillir les 17 familles en même temps, d’une vaste salle à manger, d’un salon, d’une salle de jeux pour jeunes enfants, d’une salle de jeux pour adolescents et d’un jardin « tournant le dos à l’hôpital ». Mais ce n’est pas suffisant. Du coup, depuis cinq ans, la Maison lève des fonds pour financer son extension. Une extension qui se monte à 1 million d’€. Pour comprendre le financement de cette dernière, arrêtons-nous quelques instants sur le fonctionnement budgétaire de ces Maisons Ronald Mac Donald. Elles sont au nombre de dix en France et sont toutes accolées à des CHU. « Ce sont les CHU qui font la demande d’en avoir une à proximité de leur établissement ». Tous les Mac Donald de France franchisés reversent une part de leur chiffre d’affaires à la Fondation de France. Puis, la Fondation de France redispatche la somme globale aux Maisons Ronald Mac Donald. Avant 2016, la Fondation finançait entièrement ces Maisons (fonctionnement, travaux…).

Salle à manger de la Maison

Mais, depuis 2016, elle leur demande de diversifier nos ressources, en clair trouver d’autres sources de financement comme le mécénat par exemple, car elle souhaite financer la construction d’autres maisons ou des accueils de jour comme à Arras où une structure baptisée « La Parenthèse » a vu le jour il y a peu. Aussi, les Maisons Ronald Mac Donald n’ont pas le droit de contracter de prêt bancaire. « Nous avons donc été aidés à hauteur de 200 000 dollars par la Maison mère de Chicago, de 100 000 € par la Fondation de France et pour le reste, il a fallu se creuser les méninges. Nous avons donc créé un rendez-vous caritatif annuel depuis 2015, un week-end golf agrémenté d’un gala, ce qui nous a permis de récolter 100 000 € à chaque édition. Aussi, et ce fut une très belle surprise, le Crédit Agricole a décidé de nous accompagner dans cette aventure d’extension. Ainsi, il nous a remis la coquette somme de 30 000 € grâce à sa fondation. Depuis 2015 donc, il est devenu un de nos partenaires. Nous savons que nous pouvons compter sur lui. »
Cette extension va permettre l’ouverture de huit chambres supplémentaires et donc l’accueil de huit familles de plus. Elle sera inaugurée le samedi 28 septembre prochain et sera livrée fin octobre pour une ouverture en novembre. Depuis que la Maison Ronald Mac Donald de Bordeaux a ouvert ses portes en 2001, près de 7 000 familles y ont été logées pour des séjours plus ou moins longs. « Tout dépend de la maladie de l’enfant, certaines fois des familles séjournent plus de deux mois, d’autres quelques jours, il n’y a pas de règle. Ces familles sont de véritables ambassadeurs pour ce lieu de vie, car notre Maison est malheureusement méconnue. Elles se font le porte-parole du bien-être et du confort existant. »

Après extension
Avant extension
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