Ïkos, un « village » où le réemploi serait roi


Ikos
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/05/2020 PAR Lucile Bonnin

Et s’il était possible de faire ses courses d’une manière engagée et éco-responsable ? Le grand objectif du projet « ïkos » est de changer les comportements des consommateurs en les redirigeant vers des produits de réemploi, qui sont, par définition, moins consommateurs de ressources et qui préservent les ressources de la planète. Marion Besse, présidente d’« ïkos », explique que ce projet de création d’un village du réemploi, consiste à donner une nouvelle vie à des objets du quotidien. « Nous souhaitons changer le regard que les consommateurs peuvent porter sur la seconde main », indique t-elle.

L’association ïkos regroupe actuellement 5 acteurs locaux reconnus et experts dans leurs domaines respectifs. Elle compte d’abord deux entreprises : le Relais Gironde (collecte, tri et valorisation de textiles et chaussures) et Le Livre Vert (collecte, tri et valorisation de livres et produits culturels), toutes deux agréées « entreprise d’insertion », respectivement SCOP SA et SAS. Puis on y retrouve aussi des associations dont ATELIER D’éco SOLIDAIRE (recyclerie créative), R3 (traitement des encombrants des bailleurs sociaux) et Compagnons Bâtisseurs Nouvelle Aquitaine (plateforme Soli’Bât de récupération et réutilisation de matériaux de construction). « Ce collectif s’est formé notamment car les locaux de ces 5 structures sont trop petits pour accueillir des collectes qui ne font que croître, et cela ne fait que freiner donc la création d’emplois, explique sa présidente. Le foncier sur la métropole bordelaise est aussi un terrain très compliqué, alors nous avons voulu faire entendre nos besoins d’une seule voix ». 

Une utopie sociale et environnementale

Un peu à la manière de Thomas More, avec son île Utopie, les différents acteurs du projet ont imaginé un grand village qui permettrait à la fois de favoriser l’inclusion et de valoriser une consommation durable et raisonnée. « ïkos » représente aujourd’hui 120 emplois durables, dont la moitié en parcours d’insertion. À terme, il pe​rmettra de créer a minima 80 emplois supplémentaires, soit plus de​ 200 au total. Une partie du village sera industrielle avec des bâtiments pour les 5 structures, toutes déjà engagées au niveau social. Lutter contre l’exclusion est donc l’une des grandes priorités de ce futur village.

L’objectif est aussi, selon Marion Besse, de développer des activités nouvelles pour mener à bien une réflexion sur le réemploi. La galerie marchande est l’une d’elles. « Cette galerie marchande du réemploi est une idée portée par les acteurs locaux depuis une dizaine d’années, explique Marion Besse. Nous l’avons pensé comme 2 000m2 de boutiques d’objets de réemploi. » Une friperie géante aux allures de grands magasins est donc aujourd’hui indispensable selon ce collectif pour toucher le plus grand nombre et ne pas rester sur une clientèle de niche. Une nouvelle image de la seconde main doit émerger.

« ïkos » a également la volonté d’accueillir des projets de recherche et des entreprises afin d’expérimenter de nouvelles solutions organisationnelles et techniques sur le réemploi et la réparation en favorisant les interactions entre tous les acteurs. Une offre évènementielle importante va être mise en place dans le village : conférences, ateliers de réparation, ateliers créatifs… Le but est avant tout de faire de la pédagogie sur un mode de consommation tourné vers le futur.

To be continued…

Ce tiers lieu où l’on peut déposer, récupérer, acheter, réparer et s’informer a été imaginé dès l’année 2017 et accompagné par les services de Bordeaux Métropole. Le projet a pu également jouir d’une aide de la Région dans le cadre de la coopération entre acteurs pour financer des études techniques, communicationnelles, etc… « Nous avons aussi reçu une aide de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) car ce projet est aussi une initiative environnementale importante », précise la présidente du collectif. 

À ce jour, malgré l’étude de plusieurs emplacements, il manque au village son lieu d’installation. Pour permettre à ​ïkos d​e voir le jour rapidement, un appel à soutien (non financier) a été lancé. L’objectif est double : faire connaître le plus largement possible le projet et inciter la société civile à le soutenir ; obtenir de la part des élus ou futurs élus des engagements fermes. Car l’avenir d’une économie durable se construit à plusieurs et se doit d’être soutenu par les citoyens enclins au changement, à la reconstruction de nos habitudes de consommation. 

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