Il était ambassadeur du Vatican, de France et du Pays basque


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Publication PUBLIÉ LE 11/09/2019 PAR Felix Dufour

La présence de Laurent Nuñez, le secrétaire d’État auprès le ministre de l’Intérieur et ancien sous-préfet de Bayonne, aux funérailles du cardinal Roger Etchegaray célébrées par le cardinal Dominique Manberti, émissaire du pape François en voyage dans l’Océan indien, et celle du lehendakari – président — du gouvernement basque, Iñigo Urkullu illustrent bien le personnage de l’écclésiastique qui ne se séparait jamais de son béret. Basque évidemment. Pays où il s’était retiré en 2017. La reconnaissance de l’État et du Pays basque réunis pour saluer un parcours sacerdotal exceptionnel. Une célébration en la cathédrale de Bayonne que l’évêque du diocèse Monseigneur Aillet introduisit par des condoléances transmises par le pape François qui saluait « le pasteur zélé et aimé du peuple, conseiller écouté et apprécié particulièrement dans les situations délicates dans tous les endroits du monde. » Une délégation marseillaise conduite par l’archevêque Jean-Marc Aveline et l’adjointe au maire de la capitale phocéenne, Catherine Ginet, témoignait de la reconnaissance de la cité où son ministère fût très remarqué.

Le confident et émissaire apprécié de Jean-Paul II

Fils d’un mécanicien agricole, Roger Etchegaray après des études au petit séminaire d’Ustariz, a poursuivi sa préparation spirituelle et scientifique au grand séminaire de Bayonne et à l’Université pontificale grégorienne de Rome, obtenant une licence en Théologie et un doctorat en Droit canonique avec une thèse sur le baptême des enfants de parents catholiques non-pratiquants. Ordonné prêtre en juillet 1947, dans sa paroisse de Saint-Étienne d’Espelette, après un détour à Paris comme évêque auxiliaire, il devient archevêque de Marseille en 1970 — où il restera jusqu’en 1985. Il préside parallèlement de 1975 à 1981 la Conférence des évêques. C’est Jean-Paul II – dont ll deviendra le confident qui le crée cardinal – sur recommandation de Joseph Raztinger, – futur Benoît XVI — et lui offre plusieurs postes importants au sein de la curie romaine. Dont de délicates missions plus ou moins officielles en Irak, à Cuba – auprès de Fidel Castro – à Sarajevo, en Afrique. En somme, un observateur, un transmetteur du Vatican. Un ambassadeur officieux de l’État du Vatican qui avait la confiance totale de « son compagnon de route » Karol Wojtyla.
« Il avait l’intelligence des situations, a pour sa part, souligné avec émotion Laurent Nuñez, Ce n’est pas chose aisée que de représenter l’État dans un lieu de culte. Et pourtant, il y a des deuils que la République partage. Des pertes dans lesquelles on se reconnait ».
Membre de l’Académie des Sciences morales et politiques depuis 1994, le cardinal Etchegaray animait aussi des conférences comme le rappela, lundi en la cathédrale, Philippe Levillain, producteur délégué de l’émission les Lundis de l’Histoire à France-Culture de 1982 à 2014, membre de l’Institut universitaire de France (IUF) et membre du Comité pontifical des sciences historiques de 2003 à 2012. « Nous manquions d’énergie spirituelle et nous lui avons demandé d’être candidat. Il incarnait la perpétuelle joie de vivre. Ce cardinal irradiait. Vous nous manquerez. » Son dernier ouvrage, édité en 2015, s’intitulait « Avec Dieu chemin faisant. » Sa route fut exemplaire.

Après les funérailles célébrées en français et en basque en présence de nombreuses autorités civiles et religieuses, dont le cardinal Barbarin, en retrait du diocèse de Lyon, et le cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux, en la cathédrale de Bayonne, la paroisse Saint-Étienne d’Espelette a récupéré le prêtre qu’elle avait ordonné, il y a si longtemps. Pour un dernier adieu. Un Auresku, cette danse que l’on réserve souvent aux grands de ce monde. A l’image de cet Ezpeletar, ambassadeur du Vatican, de France et du Pays basque, certes. Mais avant tout par gratitude envers cet ecclésiastique universel, enfant du Pays qui porta haut et fort une foi qui demeure ancrée en ce Pays basque.

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