Immigration : un Comité d’alerte est créé à Bordeaux


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/10/2007 PAR Nicolas César

« Nous sommes juristes, avocats, médecins … Et dans l’exercice de notre profession, nous constatons, au quotidien, de multiples atteintes aux libertés publiques… » déclare Me Landete, lors de la première réunion publique d’information du Comité d’alerte. « Pour moi, ces expulsions massives d’étrangers avec des quotas correspondent à des déportations faites sur une base policière, qui est de l’ordre de la rafle. Ce sont des crimes administratifs et je crois que dans 50 ans nos enfants le percevront ainsi et nous le reprocherons » ajoute t-il. Les mots sont forts, le Comité veut « taper du poing sur la table » car, selon lui, la politique de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration ( qui a promis d’expulser 25 000 étrangers de la France d’ici la fin de l’année) est inacceptable. « A Bordeaux, des étrangers malades ont été menottés sur des lits d’hôpital. Cela va trop loin » s’insurge t-il. Alors que se prépare une nouvelle loi sur l’immigration, Olivier Joulin, vice-président du tribunal de grande instance de Bordeaux, poursuit : « nous sommes dans une guerre d’usure avec des textes qui déconstruisent nos droits fondamentaux. Récemment, un jeune de 10 ans, à Bordeaux, a été fiché pour 30 ans, pour un vol dans un magasin de jouets. Le préjudice était de 75 euros… ». Les échanges avec la salle se multiplient. Chacun a une histoire, un exemple à raconter. « S’il se passe des choses comme ça, c’est que les Français laissent faire » souligne dans l’assistance, un membre de l’association bordelaise Divers Cité. Le débat sur le test ADN est au coeur des préoccupations. Il fera d’ailleurs l’objet du premier communiqué du Comité d’alerte. « Comment réagiraient les Français s’ils voulaient migrer dans un autre pays et qu’on leur faisait ça ? » s’interroge Jamila Alla-Belkhyate, présidente de « Ni putes, ni soumises » en Gironde. Les sujets d’indignation ne manquent pas. Le Comité compte sur les associations, les citoyens pour les alerter sur toute atteinte aux libertés publiques. Pour cela, un mail : L2RCavocats@wanadoo.fr. Le Comité n’a qu’un souhait : disparaître le plus vite possible… Ce qui signifierait, selon eux, que la démocratie a repris ses droits dans la patrie des droits de l’homme.

Nicolas César


Composition du comité : A ce jour, une douzaine de personnes compose le Comité de surveillance et d’alerte sur les atteintes aux droits fondamentaux. Parmi elles, on trouve Me Landete, avocat bordelais, Olivier Joulin, vice-président du tribunal de grande instance de Bordeaux, Emmanuelle Perreux, présidente du syndicat de la magistrature, Luc Paboeuf, secrétaire de la CGT en Gironde, Claire Mestre, praticien hospitalier au CHU de Bordeaux, Jamila Alla-Belkhyate, présidente de « Ni putes, ni soumises » en Aquitaine, Brigitte Duraffour, présidente girondine de la Ligue des droits de l’homme…

L’avis du Comité sur les tests ADN : http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article9437


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