Bergonié : l’hypnose pour aider à lutter contre le cancer


La remise de la dotation avec sur la droite, Maribel Bernard, Présidente de la Fondation Bergonié, Marina Mas Directrice et François-Xavier Mahon DG de l’Institut Bergonié tenant le chèque.

Remise de la dotation de la fondation Bergonié 2022 : Maribel Bernard, Présidente de la Fondation Bergonié, Marina Mas Directrice et François-Xavier Mahon DG de l’Institut Bergonié tiennent le chèqueChristian Couly
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/07/2022 PAR Emmanuelle Diaz

Créée en 2011, la Fondation d’Entreprises Bergonié a remis cette semaine, sa dotation annuelle. D’un montant de plus de 1 million d’euros obtenus grâce au soutien d’entreprises néo-aquitaines, elle va permettre à l’Institut éponyme (unique centre régional de lutte contre le cancer de Nouvelle-Aquitaine et pôle de référence européen en matière de cancérologie), de soutenir une dizaine de projets dans la recherche appliquée, l’innovation technologique et l’accompagnement du patient. Un financement primordial pour la recherche mais aussi pour le développement de nouvelles thérapeutiques dont l’hypnose médicale, une pratique novatrice, dont les effets prometteurs se révèlent déjà bénéfiques. Rencontre avec Frédéric Lemaistre, un des porteurs du projet.

1 058 840 euros, soit une hausse de 43% par rapport à 2021. Tel est le montant de la dotation de la Fondation d’Entreprises Bergonié cette année. Une fondation qui, depuis sa création en 2011, aura permis de soutenir pour près de 7 millions d’euros de programmes de recherche contre le cancer et ce, grâce à la générosité d’entreprises néo-aquitaines. « L’engagement des mécènes en région Nouvelle-Aquitaine est essentiel pour l’Institut Bergonié afin de concrétiser de nombreux projets à la pointe de l’innovation dans la prise en charge globale, le  »mieux vivre avec son cancer » et donc le  »mieux guérir » », précise Marina Mas, Directrice de la Fondation.

Un Institut qui, outre ses missions de prévention et de soin (57 000 consultations, 10 000 hospitalisations et 16 000 séjours en hôpital de jour par an), assure aussi celles d’enseignement et de recherche. Ce dernier domaine (recherche appliquée) bénéficie d’ailleurs de 79% de la dotation 2022, le reste étant réparti entre l’innovation technologique (15%) et l’accompagnement du patient (6%) ; une discipline dans lequel l’Institut favorise notamment l’émergence de nouvelles pratiques, qui preuve à l’appui, gagnent peu à peu leur place au sein du monde scientifique et médical.


L’hypnose pour  »mieux vivre » l’épreuve du cancer

 

Manipulateur radio en radiothérapie et spécialisé en hypnose médicale, Frédéric Lemaistre expérimente cette technique depuis presque cinq ans. Formé à Hypnose 33 (dont il est membre), il l’a déjà proposée à près de 150 personnes et pour lui, le doute n’est plus permis. « On constate un réel impact sur les patients, que ce soit au niveau du mieux être, de l’anxiété, de l’insomnie, des effets secondaires de la radiothérapie et de la gestion de la douleur. J’ai eu vingt patients en douleur chronique et sur les vingt, quinze ont diminué leurs médicaments car ils arrivaient à la gérer grâce à l’hypnose », précise le thérapeute qui pratique cette méthode de façon régulière depuis un an à Bergonié et dans son cabinet.


L’hypnose ? Pas du lâcher-prise mais une reprise de contrôle

« Au début, on me disait :  »au moins, ça ne peut pas faire de mal », mais maintenant, il arrive que des médecins m’adressent des patients parce qu’ils supportent mal le traitement d’un point de vue psychologique. Ça permet une prise en charge un peu différente », précise-t-il. « Là, on est davantage sur un travail de recadrage pour que les personnes se rendent compte qu’il y a un avenir, une possibilité de voir les choses différemment », poursuit le praticien dont l’objectif est de voir cette pratique se généraliser.

« Le but, ça va être que le patient soit capable d’utiliser l’hypnose en auto-hypnose ; qu’il puisse réutiliser seul et à volonté les différentes techniques et soit complètement acteur de sa thérapie. Et là, il aura une autre place dans le parcours de soin ; c’est ce qui va justement l’aider à reprendre la main sur le traitement. Pour moi, l’hypnose, ce n’est pas du lâcher-prise, de l’hypnose de spectacle. Au contraire : c’est de la reprise de contrôle », poursuit cet adepte de l’hypnosEricksonienne qui souhaiterait aussi voir ses collègues se former à cette pratique.


Une étude clinique pour une reconnaissance par le corps médical

Lauréat de la dotation 2022 (avec le Docteur Pauline Gillon, radiothérapeute à Bergonié et avec laquelle il porte le projet), Frédéric Lemaistre envisage de financer une étude clinique (« Transat ») dont le but sera de vérifier l’impact de l’hypnose sur les effets secondaires de la radiothérapie mais également sur la qualité de vie des patients. « A plus long terme, l’objectif est aussi de voir si ça peut également avoir un impact sur les taux de rémission », précise-t-il. Un moyen de convaincre la partie du corps médical encore réticente car « il faut à un moment donné que les choses soient objectivées. On se rend compte qu’il se passe quelque chose mais il y a très peu d’études financées en hypnose », conclut-il.

Théoriquement lancée en septembre, l’étude devrait durer au moins un an.

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