Interview – Jean Touzeau, maire de Lormont : Reconquérir l’intérêt du citoyen


Mairie de Lormont
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/05/2016 PAR Joël AUBERT

@qui! – Jean Touzeau au cœur de la politique de renouvellement urbain que vous conduisez, à Lormont, au sein du Grand projet de Ville, vous accordez beaucoup d’importance au débat citoyen. Vous organisez des Rencontre Citoyennes. Un nouveau cycle démarre ce 25 mai. (2) Quelles sont vos attentes? Votre philosophie en la matière?
Jean Touzeau – D’abord, nous nous efforçons, à l’image de beaucoup de communes concernées par la démocratie participative, de faire en sorte que nous puissions gagner du terrain sur l’implication des habitants dans le Projet de ville. Dans le vivre ensemble, la quotidienneté.

Aujourd’hui, lorsqu’on voit un certain nombre de fondamentaux de la République fragilisés, par exemple le faible taux de participation aux élections, quand on voit la distance qui a pu se créer, le fossé parfois, entre l’action publique, les institutions et les habitants, nous devons porter de plus en plus d’initiatives pour reconquérir, petit à petit, l’intérêt du citoyen. Pour faire en sorte que celui-ci se sente de plus en plus partie prenante de la ville, d’autant que cela est mis, davantage encore, sur le devant de la scène à la suite des opérations de renouvellement urbain. La ville, ce n’est pas que du bâtiment, des infrastructures, du logement, des espaces publiques à partager . C’est toute cette dimension humaine qui doit permettre à l’habitant d’agir, de coproduire de se sentir, vraiment, partie prenante de la vie de la cité.

@qui! Cinq Rencontres Citoyennes, cela permet d’aller à la rencontre d’une ville où il y a beaucoup de diversité, dans sa géographie physique et humaine…
J – T
– C’est notre volonté municipale de faire en sorte qu’au moment où l’Etat dit sur certains quartiers, sur des périmètres qui sont définis par lui comme des périmètres «  Politique de la ville » vous mettez en place des Conseils Citoyens avec des tirages au sort, de notre côté nous disons nous devons travailler sur les objectifs que j’évoquais précédemment, mais avec une volonté de vision globale, d’ensemble. Nous avons porté, l’an passé, des Rencontres Citoyennes pour ne pas faire de différence entre les différents quartiers de la ville. Que l’on soit dans Le Vieux Bourg, que l’on soit à Lissandre, à Carriet sur le plateau de Génicart ou à Lormont Est on doit bénéficier des mêmes possibilités d’expression, de suivi également, des remarques, des observations et des critiques. On doit pouvoir aussi bénéficier des mêmes souhaits et permettre à l’habitant de se mobiliser, d’agir à l’échelle de son quartier. D’où, cette idée d’organiser des Rencontres Citoyennes, de faire en sorte que sur certains territoires, les Conseils Citoyens puissent être un élément de ces Rencontres Citoyennes.

@qui! – Quels sont les outils dont vous disposez, déjà, pour faire vivre cette démocratie participative ?
J T
– La particularité de notre ville fait que nous avons, déjà, toute une série d’espaces créés autour du Conseil municipal pour faire vivre la démocratie participative. Par exemple, nous avons, à Lormont, des commissions municipales, des commisssions thématiques qui élargissent au tissu associatif et aux différents partenaires un certain nombre de sujets. Nous avons des commissions ad hoc pour des projets qui nécessitent une approche particulière et un conseil des sages qui fonctionne, lui-même, avec des commissions qui rassemblent les aînés de notre ville. Et aussi le conseil municipal des enfants.

Tout cela représente un arsenal au sein de la boîte à outils. Et il nous faut travailler dans notre projet de ville à créer les complémentarités, à mettre en cohérence tout ce qui est apporté en co-production et en suivi par les habitants, sur tout ce qui touche à la vie collective et au vivant.

Les opérations de renouvellement urbain qui vont se poursuivre, de nouvelles qui vont apparaître, notamment en bas de Carriet, nous ont fixé un autre challenge important : faire en sorte que dans notre ville nous puissions favoriser davantage la mixité, le mélange, en particulier entre les populations nouvelles et les anciennes.

Le renouvellement urbain appelle une Nouvelle Famille, de nouvelles familles. Dans l’observatoire global du Grand projet de ville (GPV) nous avons noté que c’était un élément de préoccupation. Comment ces nouvelles familles se mélangent et prennent en compte la réalité d’une ville ? Et comment les anciens admettent-ils qu’elles puissent être parties prenantes des dispositifs de démocratie participative? Un bel enjeu pour le vivre ensemble.

1. GPV : Bassens, Lormont, Cenon, Floirac

2. l’Ecole verte, Haut Lormont 17h30

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