«Le sport, c’est l’école de la vie. ». Pour Jean Trillo, c’est un leitmotiv. Selon l’ancien trois quart centre de l’équipe de France, il n’y a pas meilleur outil d’insertion sociale. Et aujourd’hui, cet ex professeur d’éducation physique et sportive s’inquiète de voir de nombreux jeunes « paumés », mal orientés. C’est ce qui l’a amené à créer, il y a quelques années, l’association « Sport emploi » à Floirac, dans la banlieue de Bordeaux. Un projet qui a été soutenu par la municipalité socialiste et le conseil général de la Gironde. L’idée est simple : aider des 18-25 ans, quel que soit leur niveau social, à retrouver une dynamique sociale et professionnelle par le biais de la pratique sportive. L’expérience s’est révélée fructueuse pour de nombreux jeunes, à l’image de Valérianne, 21 ans. « Grâce au sport, j’ai découvert que je peux réussir lorsque je suis motivée », se réjouit-elle. « Quand ils jouent au volley ou au basket, les jeunes n’ont pas en tête leurs échecs, notamment à l’école », explique Jean Trillo.
Les communes de la presqu’île d’Ambès séduites par « Sport-emploi »
Cette expérience réussie à Floirac intéresse désormais d’autres communes de la communauté urbaine de Bordeaux. Dans le cadre d’un projet baptisé « Interceptions », les villes d’Ambarès, Saint Louis de Montferrand et Ambès, 8 jeunes ont été initié à cette formation « sports-études ». En effet, la formation est organisée ainsi : trois heures de sport le matin, trois heures d’études l’après-midi. Il s’agit notamment d’élaborer un projet professionnel (lettres de motivation, CV), ce qui suppose parfois une remise à niveau. Après une semaine d’observation, « les 8 jeunes semblent avoir envie de poursuivre », se félicite Aurore Veysset, chargé de mission emploi à Ambarès.
Une réussite exemplaire
Plusieurs solutions s’offrent à eux désormais. Soit, ils s’orientent vers une recherche d’emploi ou une remise à niveau si nécessaire pour réaliser leur projet professionnel. Car, l’association leur permet d’intégrer une prépa de huit mois dans un IUT. « Notre but est de les aider à planifier, à structurer leur projet », précise Anaïs Moucheboeuf, conseillère emploi-formation de l’association. A Floirac, les résultats ont été très positifs. En 7 mois, 120 jeunes sont passés par la structure et 3 sur 5 ont repris leurs études ou trouvé du travail. Plus que ses titres, ses sélections, c’est ce qui fait aujourd’hui la fierté de Jean Trillo, qui sait enseigner, avec brio, à ses jeunes ce que le rugby lui a appris de la vie.
Nicolas César