« JPPJV » Sciences Po Bordeaux : une préparation à destination des candidats qui s’auto-censurent


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/02/2013 PAR Maxence Peigné

Aller chercher les bons élèves qui s’auto-censurent

« JPPJV est un programme créé en 2005-2006 dans un souci d’ouverture et de diversification, explique Ibrahim N’Diaye chargé de mission à Sciences Po Bordeaux. Il y a encore quelques années, seuls les grands lycées bordelais ou parisiens nous envoyaient des candidats et les zones les plus périphériques étaient très peu représentées ». L’IEP se lance alors à la recherche des bons élèves, issus de certaines zones rurales ou urbaines difficiles d’Aquitaine, et les prépare en vu de son concours d’entrée. Suivi permanent, tarif réduit pour les épreuves, visite de l’Institut, forum d’échanges, prépas le mercredi après-midi dans les établissements partenaires… Le soutien est non-négligeable, si bien que le taux de réussite des élèves concernés atteint les 10%, deux fois plus que le reste des candidats. Certains proviseurs, comme Eric Rottier du lycée de Lescar, y voient un réel enjeu, insistant sur l’importance de « créer du lien avec l’enseignement supérieur et s’y projeter ».

Leur proposer une préparation concluante

Des 23 établissement conventionnés par JPPJV, Charles Despiau à Mont-de-Maran est certainement le champion des admissions, avec actuellement 10 élèves étudiant à l’IEP. Quentin Larroque est l’un d’entre eux, aujourd’hui en 4e année à l’institut, il revient dans sa ville d’origine pour « rendre ce qu’on lui a donné » et expliquer aux futurs prétendants « qu’il n’y a pas besoin d’être exceptionnel pour intégrer une école prestigieuse ». Il vante un programme apportant « un surplus de travail, d’efforts et d’entraînement essentiel pour réussir les épreuves ». Camille espère que, pour elle aussi, l’expérience pourra être profitable. Cette élève de terminale littéraire au lycée d’Aiguillon, petit nouveau du programme, n’a pas hésité à passer ses après-midis chez le voisin marmandais Val de Garonne pour pouvoir suivre une prépa JPPJV. Elle souhaite intégrer Sciences Po « pour sa formation pluridisciplinaire et ses ouvertures sur le journalisme », avouant volontiers qu’elle n’aurait pas forcément « eu le courage de s’entraîner seule à la maison… »

Casser les préjugés

Mais ce marathon trans-aquitain, c’est aussi l’occasion pour la délégation iep-ienne de casser certains clichés qui lui collent à la peau. Non, Sciences Po n’est pas une école de fils de cadres se dirigeant vers la fonction publique, loin s’en faut. « Il y a même 28% d’élèves boursiers et 60% de débouchés sur le privé » affirme Anne Gaudin, la directrice des études qui n’hésite pas à tâcler en passant « les prépas privées ruineuses dont le résultat est souvent nul ». L’important, en somme, reste donc de « tenter sa chance, souligne le directeur de la communication Jean Petaux, car 100% des admis ont passé le concours… ». Et si, par malheur, JPPJV ne débouche pas systématiquement sur une admission, « il faut se souvenir qu’il existe une vie à côté de Sciences Po et profiter de cette formation supplémentaire pour poursuivre durablement des études dans le supérieur », comme le rappelle Vincent Le Quéré du Conseil Régional d’Aquitaine, premier partenaire financier du programme.

 

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