Justice : le procès des organisateurs de l’exposition « Présumés innocents », à Bordeaux, n’aura pas lieu


Henry-Claude Cousseau
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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 02/03/2010 PAR Nicolas César

« La justice vient protéger la liberté artistique », clame Me Richard Malka, l’avocat de Henry-Claude Cousseau, l’ex-directeur des musées de Bordeaux. Après six ans d’instruction, les trois organisateurs, Henry-Claude Cousseau, aujourd’hui directeur de l’Ecole nationale supérieure des Beaux Arts de Paris, et les deux commissaires de l’exposition, Stéphanie Trembley et Marie-Laure Besnard-Bernadac, avaient été mis en examen en 2006. Ils devaient comparaître en correctionnelle le 19 juin pour « diffusion de l’image ou de la représentation d’un mineur présentant un caractère pornographique » et « diffusion d’un message violent ou à caractère pornographique ayant été vu ou susceptible d’être vu par un mineur ».

La liberté artistique au coeur des débats

L’affaire a commencé avec l’association de protection de l’enfance La Mouette, basée à Agen, dans le Lot-et-Garonne, qui avait déposé plainte quelques jours après la fermeture de l’exposition « Présumés innocents. L’art contemporain et l’enfance » présentant à Bordeaux plus de 200 oeuvres autour du thème de l’enfance. Une dizaine d’œuvres, dont une vidéo de l’artiste autrichienne Elke Krystufek, où on la voyait se masturber, et une photo de Brooke Shields enfant, photographiée nue par Gary Gross ont choqué l’association par « leur aspect pornographique ». La plainte avait été déposée sur la seule base du catalogue et de témoignages oraux. Dans son arrêt, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux écrit « qu’en l’absence d’une détermination précise des oeuvres présentées, ni de la possibilité d’en apprécier le contenu, l’infraction ne saurait être établie ». En effet, le magistrat en charge de l’instruction n’avait pu, au cours de son enquête, avoir accès à l’ensemble des oeuvres. L’arrêt précise également  » que certaine oeuvres critiquées ont déjà fait l’objet d’exposition ou se trouvent dans des musées réputés, tels que le musée d’Art moderne de New York. » De son côté l’avocate de La Mouette, Me Christine Maze a indiqué qu’elle étudiait la possibilité d’un pourvoi en cassation. « C’est une véritable censure du devoir de protéger les enfants », affirme-t-elle. Les artistes, au contraire, y voient la victoire de la liberté d’expression.

Nicolas César

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