Kéolis et Netexplo défrichent la mobilité de demain


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/04/2016 PAR Solène MÉRIC

Avec Kéoscopie lancé depuis 2007, Kéolis avait déployé une série d’études sociologiques sur les modes de vie et les schémas de mobilité des citoyens, permettant notamment de mettre à bas, un certain nombre d’idées reçues sur les mobilités. On s’aperçoit par exemple que « le poids des trajets domicile-travail dans les déplacements en transport en commun est minoritaire, quand en parallèle on note une part de visiteurs de passage bien plus forte qu’on l’imaginait » pointe Eric Chaveyron, Directeur Prospective Modes de Vie & Mobilité dans les territoires du groupe Keolis. Autre constat qui donne à réfléchir sur les outils à mettre en place : « les profils d’usagers des transports en commun sont très variés ». On estime par exemple que les 2/3 des voyageurs sont en situation de fragilité en mobilité, du handicap physique, au manque de repères, en passant par des difficultés de compréhension de la langue ou de lecture d’une cartographie…
Outre cette analyse des comportements, les études de Kéoscopie ont dégagé sept tendances sociologiques concernant les attentes, pour ne pas dire les exigences des usagers des transports en commun dont la simplicité, l’information en temps réel, la réactivité de l’opérateur, le guidage pas-à-pas du voyageur en situation de mobilité ou encore la « réhumanisation » du service.

300 observateurs, 167 applications, 4 tendances prioritairesDes attentes observées sur lesquelles Kéolis, entend parier sur le digital pour y apporter les solutions les mieux adaptées… tout en veillant à ce que digital ne rime pas avec complexité pour les utilisateurs, quels qu’ils soient. Et pour s’offrir l’angle de vision le plus large possible en la matière, l’opérateur de transport s’est allié, avec l’Observatoire mondial Netxeplo, qui recense toutes les applications innovantes à travers le monde, et leur potentialité à pouvoir être détournées de leur fonction initiale. Najoua Benjemaa, responsable communication digitale Keolis, cite par exemple l’application Shazam, qui permet d’identifier l’auteur et le titre d’une musique à son écoute, comme outil de diagnostic de problème sur les moteurs.
Netexplo a donc fait fonctionner son réseau de quelques 300 observateurs à travers le monde pour identifier des applications, qui, de près ou loin, pourraient avoir une utilité dans le domaine du transport et de la mobilité. Résultat : 167 applications ont été soumises à Kéolis, qui a choisi de mettre en place un « explolab », sur 6 semaines afin de réaliser le croisement entre les 7 tendances analysées par Kéoscopie et les 167 applications repérées par Netexplo. Un travail réalisé par des collaborateurs de Kéolis qui ont dégagé 4 tendances prioritaires, visant à répondre aux besoins de mobilité de quatre profils de voyageurs différents (senior, geek, visiteur de passage, et enfin personne en situation de fragilité) qui représentent autant de comportements et de scénarios de mobilités différents.

Réalité augmentée et environnement bavard, guide en mobilité de demainMais ce travail mené sous forme d’atelier a aussi permis d’identifier à partir des 160 applications, 22 services numériques adaptables aux transports collectifs et à la mobilité dont « 15 progrès numériques » qui sont actuellement en cours d’étude sociologique auprès de 3000 personnes pour tester ces services de mobilité digitale et évaluer les attentes des citoyens et les bénéfices perçus. Si les résultats définitifs ne vont pas tarder à être connus, un certain nombre de services semblent déjà avoir la préférence des premiers retours de ce « socio lab » à 3000 voix.
Parmi eux : la géolocalisation, la réalité augmentée sur smartphone, l’existence d’un « bouton help » permettant l’entrée en contact avec une personne « réelle » ou encore la mise en lien avec une communauté de voyageurs tout prêts à aider ou conseiller le visiteur un peu destabilisé sur son trajet. Enfin gros succès également autour de l’idée de « l’environnement bavard »; en d’autres termes, vous n’aurez plus à regarder votre téléphone pour savoir où aller, mais s’approchant simplement d’un arrêt de bus ou de tram, c’est lui qui vous repérera, et affichera à votre approche un certain nombre d’informations pouvant vous guider.

Une démarche prospective qui au-delà d’adapter la mobilité à l’ère du digital, et améliorer le service aux usagers, est une manière aussi pour l’opérateur « de renforcer son savoir-faire en la matière », souligne Eric Chareyron. Un savoir-faire que Kéolis espère bien ensuite pouvoir valoriser auprès des collectivités, autorités organisatrices des transports.

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