La fréquentation des TGV du Sud-Ouest en pleine accélération


Nicolas Laplume
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/07/2018 PAR Nicolas Laplume

Un succès populaire de fréquentation

Depuis l’inauguration de la nouvelle ligne à grande vitesse Bordeaux – Île de France, le trafic sur cet axe a bondi de 70% en un an, soit près de six millions de voyages en plus. Avec 35 000 places et 33 allers-retours proposés chaque jour, la ligne est devenue la 3e la plus fréquentée de France par les abonnés TGV Max (abonnement 16-27 ans pour voyager de manière illimitée). « Cela montre que cette ligne profite à tous, notamment aux jeunes qui ont pu bénéficier pour la moitié d’entre eux de cette offre TGV Max » affirme Gwendoline Cazenave, directrice du TGV Atlantique. L’offre « Ouigo » a elle aussi contribué à rendre cette ligne accessible, avec des tarifs plus abordables, mais avec un temps de trajet un peu plus long. Selon la directrice TGV Atlantique, « 60% des clients à bord des Ouigo n’auraient pas pris le train sans cette offre ». Une manière de populariser un peu plus cette ligne à grande vitesse.          
Si cette ligne profite aux jeunes, elle a aussi profité aux clients professionnels. Ils sont deux fois plus nombreux qu’avant. Un nombre de voyageurs professionnels qui ne devrait pas décroître sur les années à venir, avec l’installation dans la région de nouvelles entreprises profitant du temps de voyage réduit à 2h04 entre Bordeaux et la capitale. « Il est désormais possible de faire l’aller-retour dans la demi-journée » rappelle Mme Cazenave.  La nouvelle rame « Océane » en ligne depuis le 11 décembre dernier, devrait désormais couvrir tous les trajets d’ici décembre 2018.  Cette rame moderne disposant du Wifi à bord et un wagon plus confortable a déjà conquis de nombreux voyageurs sur le réseau (81% de satisfaction globale et 2,2 millions d’utilisateurs wifi).

Une ligne bénéfique pour la région

Sur l’ensemble du Sud-Ouest, c’est une augmentation de 27% du trafic (hors impact grève) avec l’Île de France. Cette augmentation a bénéficié au réseau TER, avec 30% de croissance sur l’ensemble et 13% de hausse de trafic en correspondance avec la LGV. Avec l’aménagement de cette ligne à grande vitesse, il a fallu réadapter tout le réseau TER de la région en fonction des nouveaux horaires Bordeaux-Paris. Selon Philippe Bru, directeur régional de la SNCF Nouvelle-Aquitaine : « 25% des clients TER voyagent en correspondance avec le TGV. Nous avons réduit le temps de correspondance à 12 minutes maximum sur le réseau ».  Certaines lignes comme Bordeaux-Angoulême ont profité d’une hausse de 31% du trafic. Une hausse de 29% pour Bordeaux-Saintes, 21% pour Bordeaux-Hendaye et 18% pour Bordeaux-Limoges, renforçant la mobilité au sein de la région. Autre exemple, le Pays Basque a bénéficié d’une hausse spectaculaire de 44% du trafic en provenance d’autres territoires (TGV et Ouigo). Un bond en avant qui devrait largement favoriser le tourisme d’une région déjà portée par ce secteur. « On avait besoin de ce succès, à la fois quantitatif mais aussi qualitatif. Il permet de justifier nos projets, malgré les critiques, et de s’orienter vers le sud : vers Toulouse, Dax, ou Hendaye » a déclaré Alain Rousset, le président de la Région.

« Cette ligne n’est pas déficitaire »

Bien au-delà des prédictions initiales, ces chiffres de fréquentation prouvent que la LGV Paris-Bordeaux a rencontré un certain succès auprès de la population. Répondant à certaines critiques sur les doutes de rentabilité de la ligne, Alain Rousset a lui-même affirmé que « le succès de fréquentation fait que cette ligne n’est pas déficitaire ». Des propos confirmés par Gwendoline Cazenave, qui n’a toutefois donné aucun chiffre économique sur la situation : « Le temps des bilans interviendra en temps voulu ». 
Si les ambitions du président du Conseil régional restent tournées vers la réalisation d’autres projets de ligne à grande vitesse vers le sud (il doit rencontrer la ministre des Transports dans la semaine), les opposants à la LGV n’ont pas abandonné leur combat malgré l’ouverture de la ligne Bordeaux-Paris. L’épineux dossier de la liaison Bordeaux-Toulouse, intégré au GPSO (Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest) traine en longueur et devrait avoir quelques années de retard… En effet, le tribunal administratif de Toulouse a annulé le 19 juin dernier une déclaration d’unité publique (DUP) concernant des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse (destinés à préparer la LGV Bordeaux-Toulouse), un an après l’annulation par le tribunal administratif de Bordeaux d’aménagements du même type autour de la métropole. La décision finale reviendra à l’Etat. Une décision attendue au plus vite, cet été.

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