La Grande Jonction tend le micro aux entrepreneurs du numérique


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/04/2016 PAR Romain Béteille

+16% d’emplois privés dans le numérique en 2015 à Bordeaux. Le chiffre est fort, il a été martelé par Virginie Calmels, adjointe au maire de Bordeaux chargée de l’Économie, de l’Emploi et de la Croissance Durable lors de ses prises de paroles sur la scène de la Grande Jonction, sorte de grande réunion des acteurs locaux du numérique, qui se tient chaque année et reste l’un des temps forts de la Semaine Digitale (elle a réuni plus de 2000 inscrits cette année). Durant toute la matinée, ça a discuté chiffres, places de marché, commerce en ligne, French Tech et écosystèmes. Un commerce connecté sur lequel mise beaucoup le label French Tech, qui reste, à Bordeaux, très actif (pas moins de 9000 followers sur Twitter). Mais La Grande Jonction voit plus loin que le local, elle fait aussi intervenir de grands témoins, nationaux ou internationaux comme ce fut le cas pour Nicolas Gaume, actuellement directeur de la division Developer eXperience chez Microsoft France mais ancien fondateur de Kalypso Entertainement, ancien développeur de jeux-vidéo entre 1990 et 2002. 

Le grand témoinAu travers d’un témoignage personnel, celui qui a découvert l’informatique à 8 ans en tâtonnant sur un Apple 2 conçoit toujours, après avoir fondé plusieurs sociétés, l’entreprenariat comme « une passion, une envie de tracer une route là où il n’y avait rien, de changer le monde ». Un discours très idéaliste, mais qui a fait aussi la part belle à la culture de l’échec, pour l’instant absente de l’entrepreunariat à la française. « Ce qui fait la différence, aujourd’hui », assène-t-il, « ce n’est plus le service mais l’expérience personnalisée. Il faut savoir faire des efforts. Le souffle entreprenariat est vif en France mais sur les 10 000 start-ups fondées, une grande majorité va mourir ». La solution ? Changer de business model régulièrement, comme l’a affirmé Arnaud Perré, fondateur de Mr-T-shirt..com lors d’un témoignage le matin même autour du « territoire et du commerce connecté ». Nous avons déjà changé notre modèle économique trois fois depuis la création de l’entreprise. Le succès de MonsieurTshirt est voué à notre focalisation sur l’exécution et notre maître mot : rentabilité ». 

Les derniers seront les premiersLa solution pour Nicolas Gaume ? A l’entendre, il ne faut pas que les start-ups aient peur de se faire avaler par des entreprises plus grandes. « Aujourd’hui, mon travail chez Microsoft? j’aide à accélérer les start-ups, les PME. On les met en relations directes avec des ingénieurs et on les aide à développer une activité commerciale. Sur les 10 000 start-ups existantes, nous en suivons 3000 », a-t-il notamment déclaré. Des propos adoubés par Frédéric Eich, l’un des dirigeants du groupe CDiscount, sixième groupe mondial de e-commerce pour qui l’aide de Microsoft a permis « un développement plus rapide que prévu ». Pas sûr qu’Yves Guillemot, l’un des patrons de la société de jeux-vidéo Ubisoft, actuellement en pleine bataille financière avec le groupe Bolloré pour être racheté, partage le même point de vue, mais les échelles sont bien différentes. En revanche, chacun a hoché la tête lorsque Nicolas Gaume a décrit ce qu’était pour lui le numérique. « On a peur que ce soit une menace. Mais il permet de raccourcir, d’intensifier la conversation entre les entrepreneurs et les utilisateurs ».

S’il a connu plusieurs crises, dont celle de la faillite de son studio en 2002, l’opinion de Nicolas Gaume n’est jamais plus intéressante que lorsqu’il parle de l’échec. Et l’intéressé de citer Churchill « Le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Le numérique bordelais, lui, semble assez loin de ces considérations : avec 3700 entreprises et 23 000 emplois, le secteur bordelais des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) reste l’un des points forts de sa croissance économique. Même si du chemin reste encore à faire pour Bordeaux et sa métropole dans ce domaine (elle reste à la quatrième place pour la création d’entreprises dans le numérique mais leur taux de survie est assez faible), la Cité Numérique, qui verra le jour mi-2017, devrait être un challenge à sa hauteur. 

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