La maltraitance infantile jusque dans les beaux quartiers


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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 30/11/2017 PAR Julie Ducourau

Quand cette fille de directeur d’usine respecté d’une ville auvergnate refusait d’aller au cours de piscine, son professeur la traitait de « petite bourgeoise gâtée pourrie ». Mais si Céline Raphaël – à qui le père imposait déjà une heure de piano par jour à 4 ans avec des coups de ceinture à la troisième fausse note -, ne voulait pas se montrer en maillot, c’était à cause des bleus et ecchymoses que sa mère sous l’emprise de son mari, n’a jamais su dénoncer.

Barrières socialesCéline doit son salut à un déménagement dans les Yvelines et la rencontre avec une infirmière scolaire. Puis vient la brigade des mineurs, le placement en famille d’accueil dont les parents ne parlaient pas français, l’anorexie, l’arrivée en foyer de semi-délinquants car il n’y avait pas de place ailleurs, le chantage au suicide à la juge pour rentrer à la maison et retrouver sa soeur… et toujours l’école comme « oxygène », ce qui lui a permis de tenir pour concrétiser son rêve de devenir médecin. Par sa dramatique expérience, elle connaît mieux que personne les failles du système, mais « même si le placement n’est pas encore la panacée, il sauve la vie », dit cette frêle battante qui, grâce à la médiatisation de son livre choc, a pu travailler sur la loi 2016 de lutte contre les violences faites aux enfants.

Dans les Landes l’an passé, 909 informations préoccupantes sur des enfants ont été reçus par les services du département dont 403 ont été signalées au magistrat. « On essaie d’avoir un système de repérage qui sorte du schéma « classes laborieuses = classes dangereuses » », a souligné Francis Lacoste, directeur de la Solidarité au département, rappelant le numéro vert départemental spécial 0800 40 05 05. Car la maltraitance touche évidemment aussi les élites, comme le démontre Céline Raphaël : « être né dans un milieu très favorisé, est un frein pour être repéré tôt et s’en sortir avec moins de séquelles », « les barrières sociales font qu’on préfère se dire que ça n’arrive que dans les milieux défavorisés, ça rassure »…

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