La presse hebdomadaire régionale en conclave à Biarritz


F. D.
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 28/05/2015 PAR Felix Dufour

En ce jeudi matin, c’est l’adjoint au maire, Guy Lafite qui a ouvert le 42e congrès de la presse hebdomadaire régionale présidée jusqu’à ce jour par Eric Lejeune et auquel a succédé  lors de l’assemblée générale de ce jeudi Vincent David, président directeur du groupe « Courrier français ». Guy Lafite représentait le maire de la ville Michel Veunac, car celui-ci était officiellement, « empêché par un déplacement imprévu ». Mais les journalistes, qu’ils soient de la presse quotidienne ou hebdomadaire, ne pouvaient ignorer qu’au petit matin, des armes et des explosifs pouvant appartenir à ETA avaient été découvertes dans une villa de maître occupée par une architecte et son compagnon… Au coeur de la ville de Michel Veunac.

Dans son discours, Guy Lafite a souligné ce point commun entre les élus et les journalistes de région: un lien de proximité avec leur territoire.  Une activité difficile, solide car indispensable auprès des gens, mais qui pose question sur l’évolution des moyens d’informations. Quel modèle économique? Comment combiner l’information dématérialisée et le papier. Puis, plus politique, il évoqua les relations, parfois compliquées, élus-journalistes, la responsabilité de la presse, reflet d’un territoire qui ne doit pas être que le reflet de ce territoire mais garder une certaine distance.  » C’est votre rôle que de faire office de poil à gratter », mais il faut savoir aussi garder des distances, du recul sur l’info.  » Et de faire évidemment allusion à l’emballement médiatique qui a accompagné les (malheureuses) péripéties de l’Aviron Bayonnais et du Biarritz Olympique.

Du pain béni pour les organisateurs que cette introduction, car cette révolution des usages était la teneur du débat qui suivait, présenté par Bruno Hocquart de Turtot, directeur de ce syndicat qui représente 280 titres différents et  animé par Florent Rimbert.  Equation à résoudre: dans une société  l’information n’a jamais connu une telle profusion, disponible partout et à tout moment, avec une multiplication de supports, comment répondre à cette véritable révolution des usages? Et des usagers, des consommateurs d’info, avec. D’autant que la plupart des  hebdomadaires départementaux ou régionaux ont pris du retard dans la valse des techniques nouvelles, souvent par manque de moyens financiers.

Les ravages dans un premier temps et la remise en question du papier par les technologies nouvelles sont illustrées par ces imprimeurs de Roto Centre à Orléans qui tenaient un stand de partenaires à Biarritz. Ils assuraient, jusque il n’y a guère, la sortie de « Paru-vendu » balayé en quelques années par toute la kirielle de sites d’annonces gratuites sur le web. L’un de ses co-gérants, Marc Ducatillon se rappelle: « Nous avions un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros, celui-ci est descendu à 2,5 millions. Nous avons du nous battre et nous sommes orientés vers une presse spécialisée. Dans les domaines agricole et hôtelier entre autres. Nous sommes parvenus à remonter la pente. Avec 15 employés nous avons atteints 3,5 million de CA, soit un exercice d’1 million d’euros de progression et sommes en négociation pour un deuxième centre d’impression à Amiens. A terme,  nous espérons porter nos effectifs à 45 personnes. » La douloureuse mésaventure de « Paru vendu » les a obligés à tout remettre en question. A commencer par eux mêmes.

Hubert De Caslou: de « La Semaine du Pays basque » à « Air et Cosmos »

C’est l’hebdomadaire « La Semaine du Pays basque » qui accueillait ce congrès de la presse hebdomadaire régionale. Créé à la fin de l’été de 1993 par Roland Machenaud, acquis en 1998 par le groupe « Sud Ouest », Hubert de Caslou en a racheté la majorité des part avant de l’acquérir totalement en 2009. (sur notgre photo avec Vincent David et Guy Lafite) Cet hebdomadaire qui compte 7 permanents et 26 correspondants a acquis sa notoriété grâce à un grand esprit d’indépendance, pour ne pas dire parfois d’impertinence. Son tirage varie de 6 000 à 8 000 exemplaires l’été. Il a enfouché aussi les techniqDavid, De Caslou, Lafiteues nouvelles à traves une newsletter quotdienne envoyée à plus de 10 000 contacts, une appli Iphone et androïd. « Pour la première fois, la Semaine a connu son premier solde positif en 2013, depuis sa création », remarque son propriétaire… De quoi apporter un souffle d’optimisme pour cette  presse hebdomadaire régionale?

« Pour moi, ce congrès est l’occasion, pour la Semaine et mon équipe, de montrer aux acteurs locaux, politiques, économique qu’il existe sur l’ensemble du territoire et en France des acteurs qui agissent en hyper proximité, acteurs d’information certes, mais surtout  des acteurs de développement et de territoire. » exprime Hubert de Caslou. De manière plus large, quand 200 patrons de presse de territoire se rassemblent c’est l’occasion de lancer un message aussi à tous ceux qui pensent que la solution consistant à la construction de grandes régions que j’appellerais ‘hors sol’ ne répondront certainement pas à toutes les probèmatiques qui se posent au niveau le plus proche de la vie quotidienne des hommes et des femmes qui vivent dans ce territoire. Nous, à la Semaine, on est résolument d’ici, c’est à dire porteurs des valeurs du Pays basque, d’identité basque, fiere et sereine, dans un environnement aux valeurs chrétiennes. La Semaine est un média non prosélyte, ouvert et qui fait de la confrontation des idées et des opinions un fer de lance. »

Depuis 2013, Hubert De Caslou a aussi repris la revue aéronautique « Air et Cosmos ». A un mur du son, pourrait-on penser,  de la vie locale et paisible du Pays basque.  « Non pas vraiment. Je crois à la force des communautés qui veulent construire des territoires, qui sont aujourd’hui, soit géographiques, soit thématiques. L’aéronautique est une communauté extrèmement forte, passionnée, très professionelle et fer de lance d’une éconnomie conquérante. Je dirais  que la stratégie d' »Air et Cosmos » est un mouvement qui part des territoires et va vers l’international, à  l’export. Il est l’acteur de valorisation et de développement de cette industrie avec, je dirais, un regard amical et affectueux pour toutes les sociétés aéronautiques  du Pays Basque et du sud de l’Aquitaine qui font déjà l’objet de traitement dans ses colonnes. Un exemple? Pierre Oteiza sera présent aux côtés d' »Air et Cosmos » au prochain Salon du Bourget. Il n’y a pas de succès qui ne s’appuie sur une véritable dynamique collective. »

Aujourd’hui, le serpent de mer: l’avenir de la presse locale

Aujourd’hui, grand forum en fin de matinée avec la question qui revient comme un serpent de mer, un sparadrap : « L’avenir de la presse locale ». Quel visage aura-t-elle donc demain? On pourrait presque ajouter insolemment, cet après-midi, tant elle est fulgurante. Patrick Eveno, professeur de la Sorbonne, spécialiste des medias et président de l’OJD, qui offre les plus gros stress aux patrons de presse à la lecture des chiffres de diffusion sera présent. Et bien entouré: Joël Aubert, directeur du site d’informations régionales aqui.fr et ancien directeur de la rédaction du grand quotidien régional « Sud Ouest’; Patrick Venries, directeur général délégué de ce même groupe « Sud Ouest », après avoir vécu la presse quotidienne régionale, la PQR, au groupe La Dépêche du Midi; Cécile Dupont, « La Gazette Ariégeoise » et Thierry du Par, économiste et auteur de « Economie de proximité et de revitalisation des territoires. Que son devenir soit vite inscrit dans le marbre. Comme disaient les typos à l’époque dans les imprimeries ou dans les ateliers de la presse écrite


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