La recyclerie sportive de Mérignac comme lieu de vie éco-solidaire


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 02/02/2021 PAR Mélanie Philips

Quartier Marne-Soleil, au coeur du tiers lieu de l’atelier, la Maison du vélo de Mérignac, direction la recyclerie sportive. Malgré un temps plutôt capricieux, la bonne humeur se fait sentir dès la porte franchie. Depuis l’ouverture du lieu à la fin du mois de février, Thibault Labarre ne se décourage pas et fait face à cette pandémie avec détermination. « On est plein d’espérance pour cette année 2021 après une année 2020 un petit peu compliquée, confie-t-il. On a eu un printemps et un été qui commençaient à être sympas, avec la mise en place d’animations. Et puis le confinement d’octobre est venu nous ralentir ». Pour faire tourner la boutique solidaire, Thibault s’est entouré de Matthieu, pour la partie sensibilisation et d’Élodie, service civique fraîchement arrivée. Un deuxième service civique est en phase de recrutement. Pour l’heure, entre cinq et dix bénévoles ont manifesté leur volonté de s’inscrire dans ce projet.

Circulaire de la recyclerie sportive

Professionnels et particuliers au coeur de la collecte

La recyclerie s’articule autour de quatre métiers : la collecte, la redistribution, la valorisation et la sensibilisation. Pour la collecte, elle se fait auprès de professionnels, notamment des enseignes de sport comme Décathlon ou GoSport. Cinq Décathlon sont aujourd’hui dans la boucle : Bordeaux Sainte-Catherine, Bordeaux Lac, Bouliac, Bègles et Saint-André-de-Cubzac. Pour Go Sport, l’heure est à la discussion, mais en bonne voie. L’association Envie répond elle aussi présente. « On récupère principalement des invendus, des produits défectueux ou des retours clients », précise Thibault. Tapis de course, vélos elliptiques… des produits qui, « pour  un compteur qui ne marche pas, un cadre qui est un petit peu cassé, seraient partis à la poubelle alors qu’ils sont tout à fait fonctionnels », s’indigne le coordinateur. Il y a aussi une volonté de travailler avec les associations sportives, pour récupérer du matériel et le redistribuer à d’autres associations qui n’ont pas forcément les moyens d’acheter du neuf de qualité. 

Les particuliers jouent aussi un rôle important. Ils représentent un tiers des apports. « C’est assez énorme, parce que nous ne sommes pas très connus encore », souligne Thibault. Un fait qui peut être la conséquence des confinements et du tri effectué dans les foyers. De quoi ravir la recyclerie. Au total, trois tonnes de matériel ont été collectées sur l’année 2020. 

« Faire de la boutique un lieu de vie »

Qui dit collecte, dit redistribution. Mais entre ces deux étapes, la valorisation s’interpose. « On n’a pas vocation à faire des grosses réparations. On est vraiment sur un volet collaboratif. Donc on va faire ça sous la forme d’ateliers participatifs, avec des ateliers de co-réparation : entretien des skis, entretien du matériel nautique, cordage de raquette, couture… » explique Thibault. Une activité qui est compliquée à mettre en place en temps de Covid-19, mais l’idée est prête à aboutir ! Remettre en état quand cela est possible, sinon, ça part en pièces détachées ! « Par exemple les chaussures, on va garder les lacets ou les semelles. L’idée, c’est vraiment de valoriser un fonds de collecte à hauteur de 90 % ». Et tout ça, ça se passe au fond de la boutique !

Partie redistribution de la recyclerie

Une fois que les produits sont remis en état, il est temps de les redistribuer. Dans cette boutique solidaire, on peut retrouver tout ce qu’on peut trouver dans un magasin de sport classique. Raquettes de tennis, baskets, rollers, tapis de course, affaires de ski, équipements nautiques… de quoi satisfaire tout le monde ! « La redistribution on en est content mais notre cœur de métier, de passion, c’est vraiment de faire de la boutique un lieu de vie », insiste Thibault. Ateliers, animations, échanges, partages.. voilà ce qu’il veut retrouver dans sa boutique.  

Faire passer un message

Le dernier volet de l’association, c’est la sensibilisation. Matthieu est arrivé en renfort pour s’occuper de cette partie, quand la situation sanitaire le permettra, évidemment… Et ils sont impatients de pouvoir organiser bon nombre d’animations. « L’objectif ça va être de porter notre message de sport zéro déchet et accessible à tous, en dehors de nos murs ». La recyclerie a aussi comme volonté de s’impliquer dans les quartiers prioritaires. « On va se lancer sur Mérignac, Talence et Bordeaux, pour un début d’activité autour des mois de mai, juin », raconte-t-il. Ils comptent aussi être présents autour des stades avec des braderies éphémères ou des points de collecte. « On aimerait aussi faire des ateliers créatifs durant lesquels, l’objectif est de détourner l’objet de sa fonction première », raconte Thibault en se dirigeant à l’entrée de la boutique. Sur le comptoir, on peut retrouver des sacs à main, des sacoches ou encore des porte-cartes… en matelas gonflables, oui oui ! Mais aussi des bracelets en pneu de vélo, avec un écrou de rayon en guise d’accroche. Ou encore des boucles d’oreilles en chambre à air. «  Le message qu’on veut faire passer aux gens c’est, oui c’est moins beau visuellement, mais pour autant ça reste très fonctionnel comme si l’objet était neuf. Et d’ailleurs la plupart du temps il est neuf ».

La recyclerie sportive est ouverte du mercredi au vendredi de 13h à 19h et le samedi de 10h à 19h. Plus d’informations ici. 

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