La seconde main dope l’activité du Secours Populaire


Thierry Mazabraud, secrétaire général du Secours Populaire de Haute-Vienne, constate un engouement croissant pour la seconde main

Thierry Mazabraud constate un engouement croissant pour la seconde mainCorinne Merigaud
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 09/06/2022 PAR Corinne Merigaud

Trop à l’étroit dans ses locaux de la rue Fulton. le Secours populaire de Haute-Vienne a fait construire un entrepôt en 2018, à deux pas de son siège social, pour recevoir les donateurs 28 rue Henri-Giffard. Cet équipement répond à un besoin grandissant suite à la loi anti-gaspillage qui incite les entreprises et les professionnels à donner aux associations. Pour faire face à une hausse d’activité, elle envisage de l’agrandir de 320 m² cette année, ce qui porterait sa capacité de stockage à 300 palettes.

Dans les locaux de la rue Henri-Giffard sont acceptés les dons de textiles, livres, bibelots, bijoux, jouets, petit électroménager, petit mobilier et divers objets (puériculture, matériel paramédical, bagagerie…). Pour les objets plus volumineux, type mobilier et gros électroménager, les donateurs sont dirigés vers le siège social. « Ce bâtiment est dédié à l’économie circulaire et au développement durable », précise Thierry Mazabraud secrétaire général du Secours Populaire de Haute-Vienne.

« Notre objectif est d’aller vers le moins de déchets possible c’est pourquoi les dons sont valorisés au maximum. Tous les objets sont triés et stockés pour être réutilisés, que ce soit en solidarité directe par des dons aux familles ou vendus lors de nos braderies éco-solidaires organisées sur tout le département, dans notre boutique vintage le « 24 bis », avenue Garibaldi à Limoges et dans nos espaces dédiés aux jouets, à la puériculture et au mobilier situés rue Fulton. La tendance de la seconde main rencontre un succès croissant, c’est ce que nous constatons à chacune de nos braderies solidaires et dans nos boutiques. »

Près de 25 000 donateurs en 2021

Le bâtiment de la rue Henri-Giffard est désormais bien identifié des donateurs. Chaque jour, ce sont 70 à 80 personnes qui s’y présentent du lundi au samedi. Aménagé en ateliers, il permet de trier et de valoriser les objets collectés, pré-tirés dès la réception. « Cela a permis d’augmenter de 10% cette année le nombre de donateurs qui est passé à 21 496 l’an dernier », explique José Larroque responsable du site. « En 2020, il y a eu des interruptions de collecte à cause du Covid, on a retrouvé les chiffres de 2019. Le Secours Populaire reste un acteur important de l’économie circulaire sur le département.»

Dans le détail, l’atelier textile arrive en tête avec 400 tonnes de produits triés pour 16 028 dons en 2021. Pour les livres et disques, environ un mètre cube est reçu chaque jour soit un total annuel de 5 338 dons. Quelques 5 493 dons de bibelots ont été enregistrés, environ 2 500 dons de bijoux, 4 832 dons de jouets, autant d’objets divers ainsi qu’un millier de dons de décorations de Noël.

Vingt à vingt-cinq bénévoles sont chargés de l’accueil des donateurs, épaulés par deux jeunes en service civique. Une quarantaine de bénévoles sont mobilisés pour assurer le tri dans les différents ateliers. Pour que chaque objet soit valorisé, le Secours Populaire s’appuie sur huit filières de recyclage lorsqu’ils ne peuvent pas être donnés à des familles ou revendus. « Cela permet de recycler les matières, assure Thierry Mazabraud, nous allons intégrer prochainement quatre nouvelles filières dans un objectif de développement durable afin de faire face à un mouvement sociétal de fond.»

L’association a déjà noué des partenariats avec Véolia pour le recyclage des papiers et livres, Suez pour les métaux, Reviplast pour les plastiques, Eco-Logic pour les appareils électriques, La Tresse, une entreprise d‘insertion basée en Dordogne spécialisée dans les textiles, linge et chaussures, Ammaréal, une plateforme en ligne de revente de livres, l’IEM d’Isle pour le reconditionnement des couverts et celui de Couzeix pour les jeux et puzzles.

Un jardin pour cultiver les cultures

Un jardin des cultures de 1 500 m2 est en cours d‘aménagement 28 rue Henri-Giffard

Un autre projet en gestation depuis plus de 2 ans va se concrétiser cette année : la création d’un jardin des cultures de 1 500 m² en cours d’aménagement sur ce site. Subventionné par la Région et l’État dans le cadre du plan de relance, le projet a été confié au cabinet d’ingénierie en conception d’aménagements extérieurs Yocto Studio et à l’atelier du paysage L’Ombelle, basés à Limoges. Ce jardin des cultures a vocation à être collectif et participatif dans son fonctionnement avec des jardiniers « de tout âge, tous genres, toute origine et toute condition » annonce le secrétaire général, aussi bien des personnes accueillies sur les chantiers d’insertion de l’association, des personnes en précarité matérielle et sociale, des personnes isolées et des bénévoles du SPF soit dix à douze et deux ou trois encadrants.

Ce projet a pour but de valoriser et de transmettre des savoir-faire en s’appuyant sur des échanges de pratiques entre jardiniers. « L’idée est de valoriser les cultures que chacun porte en soi, de partager des expériences et des techniques différentes dans une dimension culturelle, nous organiserons également des événements artistiques. Ce jardin renforcera le lien social, la solidarité et permettra de sensibiliser ces publics à l’écologie et à l’environnement. », conclut José Larroque. Les idées ne manquent pour écouler la production de fruits et légumes, distribution de paniers aux jardiniers, libre service alimentaire du SPF, bocaux…

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