« Les Petits Débrouillards » de retour à la Benauge


Les Petits Débrouillards Aquitaine
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 28/07/2015 PAR Nicolas Leboeuf

Une semaine bien animéeCette année encore, les jeunes ont profité d’animations gratuites, à caractère scientifique et technique, axées sur le thème du climat. Au fil des éditions, encadrants et enfants ont appris à se connaître, à s’apprécier et à se faire confiance. Le tout dans une ambiance agréable et conviviale, profitable à tous : « Nous avons le temps et les moyens de vraiment travailler avec les enfants, de voir ce qu’ils ont retenu de l’année dernière, de s’adapter en fonction de ce qu’ils préfèrent. Bref, de mieux partager » se réjouit Grégoire, intervenant depuis 5 ans, et aujourd’hui encore fidèle à ces drôles de colonies de vacances éducatives.

Le square Pinçon ne manque pas d’animation ce vendredi. « C’est un joyeux bazar ! » glisse Stéphane, le second intervenant, tout en gardant un œil sur le curieux graffiti végétal autour duquel s’activent les enfants. Délaissant un temps leurs vélos, certains viennent pour une heure, d’autres pour la semaine. Le plus jeune a 3 ans. Le plus âgé, nostalgique des premières interventions des « Petits Débrouillards » à la Benauge, en a 17. Souvent, ceux qui passent par le square se rapprochent timidement du groupe, avant d’être pris, eux aussi, sous l’aile des intervenants. Un cousin de passage, un ami du quartier voisin, un parent désireux de donner un coup de main… Tout le monde est le bienvenu ici ! Pour Grégoire, c’est encore une fois un atout : « Cela permet aux enfants de connaître d’autres enfants, avec qui ils ne vont pas forcément à l’école. Ces quartiers sont assez refermés sur eux-mêmes, c’est difficile pour eux d’aller dehors… ».

Immanquable, on ne voit que lui en pénétrant dans le parc. Un bus du réseau TBC y marque une halte depuis le début des activités. Assis sur le siège conducteur bien trop haut pour eux, les enfants se plaisent à jouer le rôle du chauffeur ou à manipuler, parfois un peu trop fortement, les boutons de commande. Outre le rappel des règles élémentaires de sécurité, l’animation à bord du bus vise principalement à corriger certaines mauvaises habitudes et à « humaniser » la profession de chauffeur : « Les enfants et les conducteurs qui prennent part à la semaine créent du lien. Cela se ressentira lorsqu’ils se recroiseront » prévoit Grégoire.

Vers la science et au-delàAprès la transition écologique l’an dernier, l’eau, puis l’alimentation, c’est au tour du climat d’être au centre des activités proposées. En vue de la COP 21 parisienne en décembre, l’équipe n’a pas manqué d’imagination pour illustrer de manière ludique l’effet de serre, les économies d’énergie, l’acidification des océans ou la pollution de l’eau. Des thèmes complexes, mis à la portée des enfants grâce au savoir-faire des animateurs.

« Nous pouvons faire des activités sur le climat, mais si personne ne s’écoute, si les jeunes se battent pour avoir une paire de ciseaux, s’ils jettent n’importe quoi, n’importe où… nous ne pouvons rien faire » explique Greg. Il est bien là l’objectif des « Petits Débrouillards » : apprendre à mieux vivre ensemble en abordant la science comme un vecteur de bonnes valeurs. À commencer par l’entraide et la coopération, en favorisant les expérimentations qu’un enfant seul ne peut réussir. Les aînés aident les plus petits, c’est la règle du jeu. En parallèle, lors des activités, les animateurs abordent avec les jeunes des sujets a priori peu séduisants. Cela commence souvent par une réflexion de l’un d’entre eux, et les voilà partis pour débattre autour de la citoyenneté, de l’écologie ou de la démocratie ! Ici, aucune question n’est idiote tant qu’elle en entraîne une autre.

Les enfants quittent les lieux la tête bien remplie, mais les poches vides. Aucun d’entre eux n’est autorisé à ramener chez lui son aspirateur à insectes en objets de récupération, sa cruche à vortex en bouteilles d’eau en plastique ou sa colle maison chez lui… Pour quelle raison ? « Les Petits Débrouillards » souhaitent que leurs protégés soient capables de reproduire ce qu’ils ont appris sans leur aide. « S’ils ont envie de fabriquer quelque chose, ils ont tout chez eux pour le faire et savent le faire » explique Grégoire. Le message est visiblement passé auprès des enfants, fiers de montrer à leurs parents ce qu’ils ont retenu de leur journée.

Josiane et ses trois enfants sont, selon leurs termes, « abonnés » au rendez-vous depuis toujours. Et pas sans raison ! « Mes fils et ma fille aiment apprendre, j’estime que ça leur fait du bien de venir ici. Ils viennent tous les jours, il n’y en a jamais un qui refuse » se réjouit-elle, avant d’ajouter, bien sûr : « Si l’association revient l’année prochaine, on reviendra ! »

Trop grosse influence du discours médiatique ou sentiment d’exclusion nourri à l’école, les enfants ont souvent une mauvaise image d’eux-mêmes et de leur quartier. Alors, encourager ce que l’on appelle le « vivre ensemble », c’est aussi faire comprendre aux enfants de la Benauge qu’ils sont capables de faire des choses par eux-mêmes. Et de bonnes choses.

« La Science en Bas de Chez Toi » sera encore présente dans le quartier des Aubiers jusqu’au vendredi 31 juillet, rue Francis Planté.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles