Le milieu des traditionnalistes bordelais infiltré


France 2
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/04/2010 PAR Nicolas César

Aux travers de quelques extraits, on comprend pourquoi l’émission soulève un tel tollé. La caméra des « Infiltrés » montre, par exemple, un professeur de l’école Saint-Eloi expliquant que de Gaulle est un « déserteur », que Pétain est un « grand homme d’Etat » et que la Waffen SS était une « armée d’élite. » En se faisant passer auprès de l’Eglise Saint-Eloi de Bordeaux pour un homme souhaitant suivre un catéchuména, le journaliste a recueilli, en caméra cachée, des propos de la communauté, adultes et enfants antisémites et racistes. « Le but pour nous, c’était de raconter comment fonctionne un groupuscule d’extrême-droite », explique Laurent Richard, rédacteur en chef de l’émission « les Infiltrés ».   
Avertis de la diffusion du magazine, les parents d’élèves et la direction de l’école Saint Eloi n’ont pas tardé à réagir. Ils ont porté plainte pour « incitation à la commission de délit sur mineur » et ont tenté, en vain, d’empêcher la diffusion du reportage.

Les « traditionnalistes » portent l’affaire en justice
 
Dans un communiqué, le Cours Saint Projet, estime que l’établissement « a fait l’objet de calomnies gravissimes de la part de journalistes de la Télévision publique ayant recouru à des manipulations de mineurs et des mensonges d’une extrême gravité ». L’équipe éducative et des parents d’élèves ont même enregistré une vidéo disponible sur Dailymotion : « concernant cette émission, je suis meurtrie, choquée, scandalisée que l’on parle de la vie d’une école résumée comme ça, sachant qu’on a manipulé les enfants, manipulé les jeunes. Je n’ai jamais assisté à la tenue de tels propos », s’indigne Caroline, présentée comme professeur de français au Cours Saint Projet dans la vidéo. « On n’a pas appris la chanson aux enfants qui chantent à la mémoire d’Auschwitz. On n’a pas non plus appris, ou incité, ou poussé le professeur à faire de telles déclarations à des enfants sur De Gaulle « déserteur » et Pétain un « grand homme d’Etat. Nous avons les rushs et nous sommes très sereins là-dessus », rétorque Laurent Richard. Sur son site, Dies Irae parle de « charge virulente, outrancière, et caricaturale à l’excès sur les catholiques traditionalistes de Bordeaux ». Pour rappel, ce mouvement a été  fondé en 2008 par Fabrice Sorlin, militant du Front National qui a été candidat aux législatives. Toujours sur son site, Dies Irae se présente comme un « mouvement politique et social qui a fait de l’implantation locale et de la formation ses axes principaux d’activité ». Quant à l’Institut du Bon Pasteur et  la paroisse traditionnaliste Saint Eloi, ils ont décidé d’adresser une mise en demeure à France 2. Selon « les Infiltrés », les caves de l’église accueilleraient des réunions du groupuscule Dies Irae. Sur Internet, les intégristes ont carrément décidé d’engager une « chasse à l’homme » en faisant circuler une photo qui serait celle du journaliste auteur du magazine. « Le journaliste a travaillé avec des méthodes de journalistes, c’est-à-dire découvrir la vérité dans un seul but : informer le public », conclut Laurent Richard. De son côté, le PS bordelais a évoqué cette délicate question en conseil municipal hier tentant de mettre en difficulté le maire de Bordeaux, Alain Juppé. En 2002, les traditionnalistes avaient bénéficié d’une mise à disposition illégale par la Ville de l’église Saint Eloi qu’ils occupent encore aujourd’hui. 

Nicolas César

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