Le projet d’un élevage de veaux divise la commune de Daglan en Dordogne


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/01/2013 PAR Claude-Hélène Yvard

Comment parvenir à concilier à la campagne, plusieurs économies : la productive, la touristique et la résidentielle ? Alain Riliévo, jeune agriculteur à Daglan, est au coeur de cette problématique, sans le vouloir.
Installé depuis 2006, sur la ferme familiale de 22 hectares  de SAU, il avait une activité laitière, qu’il a du cesser en raison de la crise du lait. « Je ne parvenais pas en m’en sortir financièrement. J’ai arrêté le lait en janvier 2011. » Pour subvenir à sa famille de quatre enfants, il trouve un emploi à l’extérieur de la ferme et réfléchit en parallèle à trouver une production plus rentable. « J’ai pensé à créer un atelier de veaux de boucherie de 300 têtes. Car la demande est là. »
Il constitue son dossier, obtient toutes les autorisations nécessaires. Inquiets des nuisances que pourrait générer l’exploitation, certains riverains ont créé « le collectif Bien vivre sur les Mas de Cause ». Il ne s’agit pas de néo-ruraux, mais de personnes vivant à l’année et dont certains sont agriculteurs avec une activité agritourisme.  
Entre ce collectif et l’éleveur, une solution amiable a été tentée avec une médiation en sous-préfecture. La proposition a été faite à Alain Rilievo  de construire son bâtiment à 2 km sur une autre parcelle lui appartenant avec prise en charge du surcoût estimé à 13 000 euros. Un second collectif, celui de la Bégonie, hameau, près duquel se trouve le second projet, s’est aussitôt constitué.
L’éleveur, pour des questions d’accès, de réseaux d’eau, d’electricité, et borne incendie, a finalement privilégié le premier projet. Le permis de construire à Mas de Cause a été validé le 4 janvier mais l’affaire a pris une grande ampleur. Vendredi dernier, se sont succédé manifestations de soutien et actions d’opposants. Et la commune du canton de Domme 550 habitants est divisée sur le sujet.  

Sauver sa fermeAlain Rilievo veut sauver sa ferme : Je suis fils, petit- fils, et arrière -petit -fils d’agriculteur. Je réclame juste de vivre du métier que j’ai choisi. Etre paysan, j’ai cela dans les gènes. La création de  chambres d’hôtes, ce n’est pas mon projet. Et il y en a déjà 14 sur la commune. J’ai aussi une petite activité de vente directe de produits fermiers. » Le jeune éleveur espère pouvoir commencer les travaux en mars. Il redoute un recours au tribunal administratif. 
Ce type de situation vécue par cet éleveur de Daglan risque de ne pas être un cas isolé. Les élus locaux, pouvoirs publics doivent s’interroger sur le monde rural souhaité. Pour Jean-Pierre Saint Amand, vice président chargé de l’agricuture, « la Dordogne est un territoire rural, où le tourisme et l’agriculture sont deux pans essentiels de l’économie départementale. On ne peut les opposer. Dans la mesure où les projets agricoles répondent aux normes sanitaires et sont en conformité avec les régles en vigueur, il faut laisser les projets voir le jour. La Dordogne, premier département français, pour l’agritourisme, ne peut se permettre de ne plus avoir d’agriculteurs. L’an passé, seuls 24 agriculteurs se sont installés. Sans ferme active, les touristes ne viendront plus. »

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