Les 70 ans du 1er vote des femmes célébrés en préfecture à Agen


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/06/2015 PAR Sybille Rousseau

« Depuis cette date du 29 avril 1945 je me fais un devoir de voter à chaque élection ! » Âgée de 92 ans Raymonde Daniel a connu l’époque où les femmes n’avaient pas le droit de voter. « C’était un honneur pour moi de me rendre aux urnes, se souvient-elle. Cela nous a donné de l’autorité de l’importance aux yeux des hommes », même s’il a fallu s’imposer pour voter. « Avec mon mari, il n’y a pas eu de problème, en revanche, avec mon père ce fut une toute autre histoire… » Même son de cloche du côté de Suzanne Tastayre. A l’aube de ses 21 ans lors du premier vote des femmes, trop jeune elle n’a pas pu se rendre aux urnes… Pour elle, ce vote était « une victoire, une vraie avancée pour toutes les femmes, » même si toutes deux reconnaissent qu’à l’époque personne n’en parlait véritablement. « D’ailleurs, il a fallu du temps pour que les mentalités changent et que les femmes votent », ajoute Bertrand Solès historien agenais. « Arrêtons de légiférer pour donner une place aux femmes ! » Raymonde Daniel et Suzanne Tastayre étaient les deux marraines de l’après-midi débat organisé par le préfet de Lot-et-Garonne Denis Conus le 3 juin à Agen à l’occasion de l’anniversaire du 1er vote des femmes. Devant ces deux témoins, politiques et responsables d’association ont débattu sur la place des femmes dans l’engagement politique et la vie publique. Les dernières élections départementales furent mises en avant comme un acte déterminant pour que les femmes soient élues. Nathalie Bricard et Sophie Gargowitsch, deux nouvelles conseillères départementales, se sont d’ailleurs « agacées » contre cette loi. « Nous aurions aimé être élues grâce à nos compétences et non avec l’aide d’une loi sur la parité. Il faudrait arrêter de légiférer pour donner une place aux femmes. Aussi, nous aurions souhaité qu’on y arrive seule. Mais apparemment ce n’est pas possible ! » Pour Lucette Lousteau actuelle et première femme députée du Lot-et-Garonne « les femmes ont été élues grâce à leurs compétences. » Le femme … une mère avant tout ? Pendant cet après-midi de débat, si les échanges voulaient mettre en avant le rôle de la femme dans la vie publique et politique, certaines comme Clémence Brandolin-Robert, conseillère départementale, adjointe au maire et directrice des services d’une communauté de communes, ont rappelé qu’elles avaient également un rôle de mère. « J’ai un certain nombre de réunions le soir et ayant un enfant de 6 ans je ne peux être présente partout, a-t-elle raconté ». Le rôle de « maman » fut donc mis en avant. Olivier Paillaud, président de l’AMARE et directeur de la Mission locale de l’Agenais, de l’Albret et du Confluent de répondre « quid du conjoint ? ». D’ailleurs ce dernier a alerté l’assemblée en montrant son pessimisme sur le fait qu’ « aujourd’hui les jeunes de 15-25 ans se dirigent pour les hommes vers les métiers manuels et pour les femmes vers le sanitaire et social et l’aide à domicile ». Alors comment lutter contre les stéréotypes ? Un travail indispensable à faire aujourd’hui, d’après lui. Comment concilier sa vie d’épouse, de mère et sa vie professionnelle ? Une question qui peut se masculiniser ? Et n’était-ce pas un choix de vie que d’être élu et de poursuivre ses activités professionnelles ? Alors oui certes il est légitime de se demander comment une femme peut concilier une vie d’épouse, de mère et de salariée, mais n’est-il pas aussi judicieux de masculiniser cette question ? Comment un homme peut concilier sa vie d’époux, de père et de salarié ? L’égalité homme/femme s’installera véritablement dans notre société lorsque peut-être la femme tiendra un autre discours que « je ne peux pas j’ai un enfant ». A la femme sans doute d’accepter d’être l’égale de l’homme…

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