Les Assises Aquitaines du haut débit invitent les élus à se mobiliser en faveur de la fibre optique


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/04/2009 PAR Solène MÉRIC

Si les collectivités locales sont soucieuses du développement du très haut débit sur leur territoire, c’est qu’elles ne veulent pas courir le risque de connaître une fracture numérique. Celle-ci aggraverait l’isolement des zones rurales, et mettrait en péril, de manière irrémédiable, leur compétitivité. En effet, lors de l’installation des fibres optiques dans les boucles locales du réseau internet, la logique économique impliquera que les opérateurs se concentrent sur les zones les plus rentables, à savoir les zones urbaines qui sont plus simples à équiper. C’est pour contrer les effets de cette logique de marché que les élus locaux se mobilisent pour l’égalité numérique des territoires. Dans ce but, les collectivités doivent donc, dès aujourd’hui, préparer l’arrivée de la fibre optique de demain. Ce qui signifie que, dans les années à venir, elles devront être capable de mettre à disposition des réseaux neutres et ouverts aux opérateurs, permettant ainsi un aménagement plus rapide et plus équilibré entre les territoires.

Accroître la connaissance des réseaux existants
Pour faciliter cela, plusieurs priorités stratégiques ont été relevées par les participants. Il faudra tout d’abord accroître la connaissance de l’information concernant l’enfouissement des réseaux, comme le prévoit d’ailleurs la loi de modernisation de l’économie depuis sa modification en janvier dernier. Il sera ainsi procéder à des états des lieux précis et mutualisés, par les collectivités locales et Etat, permettant de définir un schéma directeur afin de fixer les orientations stratégiques du territoire concernant le déploiement de la fibre optique.

« Le réflexe fibre optique »Alain Rousset et Marcel Desvergne (Président d'Aquitaine Europe Communication)
En second point, de nombreux intervenants ont insisté sur la nécessité des communes d’avoir le « réflexe fibre optique », et cela même si la commune n’envisage pas à court terme d’investir dans le déploiement d’un réseau. Ce « réflexe » consiste à prévoir, lors des travaux de voiries, d’aménagement ou d’enfouissement d’autres réseaux sur le génie civil, l’enfouissement de fourreaux par lesquels la fibre pourra passer demain. Pionnière en Aquitaine, la commune de Morcenx procède à l’enfouissement de fourreaux vides pour la fibre optique depuis 2002. Jean-Claude Deyres, le Maire de la Commune, a expliqué à l’assemblée qu’ « au fur et à mesure des années et des travaux effectués sur les réseaux d’eau, d’électricité et de gaz, Morcenx a constitué un patrimoine public numérique de 5 kilomètres. Il relie les administrations publiques locales, 200 habitations en centre ville et bientôt les zones commerciales et industrielles ». La commune prévoit désormais de créer de la concurrence entre les opérateurs pour la location de son réseau. D’ici la fin 2009, le très haut débit sera une réalité à Morcenx avec un débit de connexion pouvant atteindre les 1 Gbit/s. Plutôt impressionnant pour une commune de 5000 âmes située au cœur de Landes !
Loin de n’aborder que l’exemple réussi de la commune de Morcenx, de nombreux élus locaux, d’Aquitaine ou d’ailleurs (notamment de la Manche) ont été entendus sur leur propre expérience d’aménagement numérique du territoire. Ces propos, riches de contenus, laissent entrevoir un large panel des possibilités dans les choix d’aménagement, mais dans tous les cas, des chantiers d’envergure.

La participation insuffisante de l’Etat
Concernant plus précisément les conditions de financement de ces différentes opérations, il faut noter que l’engagement de l’Etat a souvent été dénoncé par les intervenants tout au long de cette journée, jugeant sa participation trop insuffisante. Sur ce sujet de la participation financière étatique, Alain Rousset a profité de cette tribune pour exprimer ses regrets concernant le Plan de Relance qui aurait pu, selon lui, « être beaucoup plus ambitieux dans le domaine des nouvelles technologies et la généralisation de la fibre optique sur le territoire français».

Solène Méric

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