Les derniers adieux du Colbert


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 31/05/2007 PAR Piotr Czarzasty

Dépourvu d’un quelconque moyen de propulsion, le Colbert a nécessité les services de trois remorqueurs: l’Argonaute, le Rari et le Buffle, qui l’accompagneront tout au long de son voyage à Brest où il retrouvera son „chantier natal » des années 50. C’est en effet, en 1953, que commença sa construction sur les chantiers navals de Brest. Celle-ci s’acheva en 1956. Baptisé du nom du Ministre de la Marine de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert, il ne rentre en service actif qu’à partir de 1959. Croiseur, destiné essentiellement à la lutte anti-aérienne, le Colbert exerce aussi durant sa carrière une fonction importante de représentation.

Vive le Québec libre

C’est lui qui accompagne le Général de Gaulle lors de sa célèbre visite officielle au Canada en 1967 quand le chef de l’Etat français se prononçe ouvertement pour l’indépendance du Québec dans une phrase restée aussi célèbre que controversée, « Vive le Québec libre! ». Avec une réputation de n’avoir tiré aucun coup de feu pendant son service, il effectue sa première et dernière mission navale dans la guerre du Golfe en 1991. Il est par la suite désarmé la même année. Basé dans le port de Bordeaux, il est converti en musée flottant et confié entièrement à l’association  » Les Amis du Colbert  » en 1993. le croiseur-musée connait par la suite des hauts et des bas. Les couts d’entretien considérables ainsi que l’opposition d’une grande partie des riverains ont obligé l’association des Amis du Colbert à fermer le navire en octobre 2006. A la suite d’une médiation menée par l’ex-maire de Bordeaux, Hugues Martin, la marine navale a accepté de remorquer le Colbert avant l’été 2007.

Des sentiments mitigés

Sans aucune cérémonie officielle d’adieu, en quittant définitivement Bordeaux, le Colbert semble laisser derrière lui un sentiment de grand vide. Les réactions des bordelais demeurent néanmoins ambigües. «ça fait bizarre, on s’y était habitué, c’est triste de le voir partir comme ça.» avoue un des riverains. «Il était ici depuis quatorze ans, je trouve que ça suffit. Bordeaux n’est pas un port pour les navires de guerre.» nous fait remarquer un marin. «C’est mieux comme ça, il commençait à se dégrader de plus en plus, ce qui n’embellissait pas du tout l’image de la ville.» conclue une riveraine. Le Colbert, à son ultime escale à Landévennec, servira de réserve de pièces détachées pour le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc avant d’être définitivement démoli vers 2011.

Crédit photo : Aqui!, zzoouupp’s

Piotr Czarzasty

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