Les femmes, stars de la 4ème Semaine Digitale


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 14/10/2014 PAR Romain Béteille

Hier, de 9h15 à 17h15 à l’Athénée Municipal se tenait une journée spéciale « Femmes et Numériques », dans le cadre de la 4ème édition de la Semaine Digitale de Bordeaux. L’occasion pour de nombreuses créatrices du web d’intervenir et de donner leur avis sur la situation actuelle des métiers du web, notamment au cours d’une conférence plénière qui se tenait de 10h à 11h et qui avait pour titre « Osez au féminin grâce au web ». Dans la salle de conférence, beaucoup de femmes, mais aussi quelques hommes, plus timides. Quid de l’égalité des sexes sur internet ? C’est l’une des nombreuses questions posées par les quatre intervenantes présentes sur scène pour débattre entre elles et avec le public. Ainsi, pour Isabelle Juppé, Directrice déléguée au développement durable du groupe Lagardère et auteur de l’ouvrage « La femme digitale », le salut de l’égalité virtuelle viendrait peut-être des réseaux sociaux. « Ils permettent d’améliorer le droit des femmes. En termes d’actrices du numérique, on a de très beaux exemples, même si ce sont pour l’instant des arbres qui cachent la forêt. Meg Whitman chez HP, Marissa Mayer chez Yahoo, Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook, et ce ne sont que quelques exemples qui prouvent qu’aux Etats-Unis, ça commence à changer. En Europe, le secteur ne compte encore que 20% de femmes. Aujourd’hui, il existe un paradoxe. Bon nombre de produits du quotidien massivement utilisés par les femmes sont conçues pour elles mais pas par elles. Tout ce qui peut être fait pour attirer les femmes dans ces métiers là, il faut le promouvoir », affirme-t-elle dans un discours engagé.

Le risque d’une déconnexion

Un profil qui correspond aux propos de Mme Juppé s’est très vite imposé sur scène. Marine Deffrennes dirige le site internet leslouves.com, et parle un peu de son idée : « Beaucoup de sites pour mamans parlent d’accouchement, de grossesse… Nous avons voulu concentrer nos efforts sur les loisirs que ces mamans peuvent avoir. Une fois qu’on a un enfant, on n’a pas envie de renoncer à sa vie pour autant. Ce site qui sera lancé dans deux mois, a pour but de changer l’image des sites pour les mamans, en leur parlant de beauté, de modes, de loisirs, ect », assure la jeune entrepreneuse. Des enfants qui étaient tout de même au centre de l’attention, et à qui, en tant que blogeuse pro, il faut savoir imposer des règles selon Elodie Rousseau : « A la maison, on s’impose nous mêmes des règles de vie. C’est à chacun de voir et de faire comprendre aux enfants qu’il y a un moment pour tout ». Le risque du tout technologique, selon Isabelle Juppé, serait une femme déconnectée de la réalité… car trop connectée. « Il faut faire attention, on peut très vite devenir addict du numérique par angélisme quand on est entrepreneuse et qu’on travaille de chez soi. Le risque, c’est d’être toujours au travail. Ca simplifie la vie, mais au fond on n’est jamais déconnecté du plan professionnel. Les parents ont un rôle modèle, pourtant toute la famille est connectée. Si les parents n’imposent pas des règles, on est moins bien placé pour interdire à son enfant d’aller sur Facebook », assure-t-elle.  

« Etre visible, c’est savoir se mettre en avant »

Le public a aussi eu sa tribune, notamment sur la marche à suivre pour devenir une vrai actrice du web. Pour Anne Lataillade, créatrice du top blog papillesetpupilles.fr qui affiche un compteur de 50 000 visites par jour, le tout est de s’imposer : « Il faut apprendre à apprivoiser les outils numériques, être plus présente au lieu de regarder ça de loin. C’est l’utilisation qui va créer l’envie ». Elodie Rousseau, directrice du développement du site auféminin.com, cultive le goût du risque : « Il faut oser prendre des risques, c’est au moment ou on commence à avoir peur que les choses deviennent intéressantes… ». Enfin, Marine Deffrennes préfère l’authenticité : « Il faut savoir se former un vrai réseau authentique, des gens qu’on trouve intéressants pour une aide mutuelle. Cultiver sa crédibilité, mettre un peu en avant les choses que l’on sait faire, se rendre visible avec des choses auxquelles on croit ».

« Il faut montrer de quoi on est capables »

Selon les quatre intervenantes, le point qui freine les femmes dans le secteur du numérique, c’est l’imposture. Une imposture omniprésente pour Marine Deffrennes : « Quand on bosse dans des grosses boîtes, on croise beaucoup d’imposteurs. Souvent, une femme est effrayée quand on lui propose une promotion. Il faut presque provoquer l’imposture, et bluffer. Au moins pour montrer de quoi on est capable ». Des propos appuyés par Anne Lataillade : « Je fais toujours des choses que je ne sais pas faire, je fais en sorte de sortir de ma zone de confort ». « Il faut se rendre compte qu’on est toutes capables d’avancer. Une des meilleures solutions, c’est d’en parler et de rencontrer des gens. Ne pas se replier sur soi, les outils numériques aident à aller vers l’autre, c’est un trait d’union efficace pour mobiliser, créer des évènements, comme la marche rose par exemple », confirme Isabelle Juppé.

Trouver l’équilibre

Des propos qui ont su interpeller Christelle Moriceau, en recherche d’emploi dans la communication et présente dans le public pour tenter de trouver des réponses à ses questions. « Je suis active sur les réseaux sociaux mais uniquement du côté professionnel, et je me demandais si un compte personnel n’avait pas son importance dans l’embauche. Je trouve que ce qu’elles disent est juste, mais je ne suis pas pour autant une féministe. Je ne pense pas que pour qu’une femme utilise le numérique elle doive forcément être engagée », nous confie-t-elle, avant de participer au prochain atelier qui convoquait des professionnelles des réseaux pour une leçon express. Le mot de la fin, celui qui résume tout, sera pour Isabelle Juppé. Quand on lui demande ce qui est, pour elle, le « web 3.0 féminin » vanté dans les fiches du programme de cette journée,  elle y apporte sa répons claire: « C’est un web ou les femmes pourraient partager leur savoir et leurs envies, un web ou il y aurait un équilibre entre les hommes et les femmes, où elles pourraient s’exprimer au même titre ». 


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