Une des qualités de ce baromètre qui vient prendre le pouls de la relation des français au numérique, c’est qu’il fait suite à un premier baromètre réalisé en 2011. Il permet donc de tracer l’évolution de la perception du numérique sur les 3 dernières années. Premier constat de cette évolution: une forte accélération dans l’appropriation des usages. De 17% en 2011, ils sont désormais un peu plus du tiers des français (34%) à pouvoir être identifiés comme des « Homo Numericus ». En d’autres termes en 3 ans, le nombre de français considérant que les outils numériques sont devenus indispensables dans leur vie de tous les jours, à doublé. De la même manière, l’utilité du numérique, déjà fortement perçu en 2011, elle aussi s’accroît. 73% des français considèrent par exemple que le numérique est utile pour l’économie, 91% pour la médecine, 79% pour l’enseignement et même 61% pour l’agriculture, soit 7 points de plus qu’en 2011. 79% d’entre eux pensent que le numérique à des conséquences positives sur la capacité à entreprendre, 65% sur l’emploi, 59% sur la croissance économique.
Pour autant, conscients de ces nouvelles opportunités et d’une meilleure maîtrise des outils, la plupart d’entre eux restent prudents (82%), attentifs aux nouveaux risques et responsabilités d’un numérique en perpétuel renouveau. Ils sont d’ailleurs en demande d’informations à la fois sur la protection de la vie privée (69% d’entre eux), sur les usages du numérique dans la santé et la médecine (66%) ou encore sur la sécurisation des transaction financière sur internet (63%),… Et plus on utilise le numérique plus on craint ses effets. Au sein des « homo numéricus », 75% d’entre eux pensent par exemple que le numérique a des effets négatifs sur la vie privée.
1 français sur 2 pour l’apprentissage du code informatiqueFace à ses inquiétudes, et l’envie de maîtriser, voire d’être «acteur de ce monde numérique», 75% des français estiment que les cours d’informatique et de sciences numériques doivent être proposés avant la terminale. Un français sur deux est d’ailleurs favorable à l’apprentissage du code informatique.
Si à l’idée de « nouveaux pouvoirs », les français accolent volontiers celle de «nouvelles responsabilités», il n’en reste pas moins que 61 % d’entre eux, au total, se sentent «à l’aise» dans leurs usages au numériques. Une appropriation accélérée qui questionne le chercheur Michel Cosnard. L’utilisateur, est désormais le moteur des usages, et selon lui, les scientifiques doivent prendre la mesure, qu’en matière de numérique, «il ne sert à rien de proposer des outils pour qu’ils restent sur l’étagère». Il considère bien au contraire qu’un Centre tel que l’INRIA doit «mettre l’Humain au coeur de ses recherches». Une tâche qui n’est pas facile pour les mathématiciens ou informaticiens, forces vives de l’INRIA, reconnaît-il. Il faut donc selon lui, continuer à développer fortement les partenariats avec d’autres acteurs économiques et sociétaux. Un exercice que s’applique à mettre en œuvre le centre aquitain de l’INRIA qui a des collaborations avec de grands groupes comme Total ou EADS Astrium, mais développe également des partenariats avec des PME.