Francis Gillot, l’amour du risque
Vivement applaudi, le nouveau technicien bordelais est l’un des coaches en vogue du football français. Réputé pour son franc-parler, sa droiture et son affection pour le jeu construit et porté vers l’avant, Gillot est aussi un entraineur qui a des résultats. Capable d’emmener Lens et Sochaux, ses deux précédents clubs, en Coupe d’Europe et d’en faire des équipes craintes et respectées, il n’a pas hésité, malgré le contexte difficile à répondre favorablement aux avances bordelaises. Ayant débuté sa carrière au centre de formation de Sochaux, le nordiste a depuis la bonne habitude de révéler et de faire éclore les jeunes talents partout où il passe, comme il l’a fait à Sochaux l’an dernier avec Marvin Martin et Ryad Bouudebouz, bourreaux des bordelais lors de la victoire 4 à 0 des doubistes au Parc Lescure au début du moi de mai.
Venu avec ses adjoints habituels, Alain Bénédet et René Lobello, Francis Gillot compte donc appliquer les mêmes recettes que lors de ses précédentes expériences. « Ce qui a fait la réussite de Sochaux, c’est un environnement favorable et des personnes qui vont au contact des joueurs. Après, évidemment, il faut leur proposer des choses intéressantes à l’entraînement et un projet de jeu. Mais même en proposant un projet de jeu, on peut aussi se planter. Nous voulons mettre en place ce qui a marché mais nous ne sommes jamais sûrs de rien car, dans le sport, il y a toujours des paramètres qu’on ne peut pas maîtriser. » déclarait ainsi le nouvel homme fort des Girondins après son arrivée à Bordeaux.
Beaucoup d’incertitudes concernant l’équipe
L’entrainement se poursuit avec des exercices techniques, frappes, passes, contrôles, conservation de balle et enfin petite opposition. Le rythme est soutenu et l’atmosphère sérieuse. Malgré les absences de nombreux éléments, notamment les joueurs ayant disputé des matches avec leurs équipes nationales durant le mois de juin, les supporters apprécient l’aisance technique de Grégory Sertic, l’envie du polonais Grzegorz Krychowiak, tous deux de retour en Gironde après des expériences respectives à Lens et à Reims, ou les premiers dribbles de la recrue bordelaise Nicolas Maurice-Belay. Une recrue que Gillot a fait venir de son ancien club Sochaux et dont il attend beaucoup «C’est un garçon que j’ai sous ma coupe depuis trois ans. Il a progressé, mais il a encore des choses à prouver. Il possède une grande vitesse d’exécution, fait des décalages au milieu et offre une palette supplémentaire ».
Mais les nombreux retours de prêts et la venue de Maurice-Belay ne suffisent pas à rassurer sur le « mercato » bordelais. Après le départ du brésilien Fernando Menegazzo, c’est un autre cadre qui risque de partir dans les prochains jours en la personne d’Alou Diarra, tout proche de Marseille. Des départs dommageables, mais pas insurmontables, au contraire de celui du Tchèque Jaroslav Plasil, qui n’estcependant pas à l’ordre du jour selon le président Triaud qui a déclaré « intransférable » son meneur de jeu. A la recherche d’un milieu défensif et d’un attaquant supplémentaire, les bordelais doivent composer avec des finances difficiles qui les obligent à vendre avant d’acheter. Interrogé sur le sujet, Francis Gillot est clair « On a des pistes de recrutement, mais il faut que ça se fasse très vite. Le fait d’attendre nous coince pas mal d’opportunités ».
Pour les Girondins de Bordeaux, la préparation d’avant saison se continuera tout au long du mois de juillet au cours duquel ils effectueront deux stages et disputeront une série de matches amicaux. Autant d’opportunités pour l’équipe de se forger un nouvel état d’esprit, de retrouver un jeu efficace et un style conquérant afin d’être prêt pour entamer le championnat début août contre Saint Etienne.
Credit Photos : Girondins de Bordeaux
Aymeric Bourlot