Si les jeunes-une catégorie de population hétérogène- sont loin d’être les seuls à subir des discriminations, ils peuvent les cumuler. A commencer par l’école où elles existent à travers notamment la violence envers les enfants considérés comme différents ou faibles. D’après J. Dagorn, qui est également membre d’une délégation ministérielle pour la prévention et la lutte contre les violences scolaires, les études sur l’école font apparaître que les chiffres stagnent depuis 1993, mais que la violence en groupe est, elle, en augmentation .
De plus, avec un taux de chômage de 16,9% chez les jeunes contre 10, 6 pour l’ensemble de la population, l’accès à l’emploi est une autre forme de discrimination. Et en amont, selon Patrick Jarty, l’accès à l’information et l’accès aux formations en sont d’autres. Ce à quoi celles sur l’origine ethnique ou supposée comme telle peuvent parfois s’ajouter.
Capital social et crise de confiance
Mais le facteur déterminant serait plus lié à l’origine sociale. Ainsi pour R. Diallo qui cite le sociologue Pierre Bourdieu, le capital social est plus important chez les enfants de familles aisées qui ont accès aux bonnes informations sur les formations. Enfin, dernier aspect évoqué par les intervenants de la table ronde pour comprendre les discriminations qui touchent les jeunes ; la crise de confiance intergénérationnelle. La société ne fait pas suffisamment confiance aux jeunes, avec un refus de la génération issue de mai 68 de leur laisser la place.
*Aquitaine Afrique Initiatives