Les (petites) merveilles d’Aqui! – Allez les petits ! … Souvenirs, souvenirs…


Alice
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 14/05/2014 PAR Alice

Rien que le mot Tournoi, et voilà, les souvenirs qui s’invitent.

Assister à un tournoi de rugby, c’est quelque chose ! Epuisant ! J’en suis toujours ressortie vidée. Pas autant que les petits. Quoi que… C’est fou ce que ces journées passées dehors, à bavarder, encourager, consoler, pique-niquer, féliciter… peuvent être… extras ! Loin des soucis de la semaine. Maintenant, mon jeune ado est en Cadets. Le temps d’un match, ça passe vite. Deux petites heures en tout. Parfois, c’est un peu loin (Albi, Colomiers…). L’occasion de découvrir d’autres endroits, bien sympas, de notre Sud-Ouest. L’occasion de déjeuner sur le pouce avec d’autres parents-qui-suivent. Mais surtout, le plaisir de se retrouver, un peu comme avant.

Avant, le co-voiturage n’existait pas. Marielle, Flo, Valérie ou encore Fabienne et moi nous partions dans nos discussions… « Heu c’était pas à la sortie ? » Demi-tour sur la quatre voies. Arrivées juste au coup d’envoi, on était essoufflées et hilares comme des gamines surprises les doigts dans la confiture. A l’époque je n’avais pas encore mon petit bolide rouge, pas chic mais pratique.

Avant… avant. C’était tous les WE. De vrais jours de fête. « N’oublie pas le pain ! » Josie et sa manie de nous faire toujours acheter trop de pain. On s’organisait en un rien de temps. « C’est bon, t’es dans l’équipe pour samedi ? ». La machine à pique-niquer se mettait en marche. « Moi je fais la salade », « Je porte le fromage ! », « Et moi, une tarte aux fraise pour Eric, et un gâteau au chocolat pour Claude ». Nous avions à cœur d’inviter les éducateurs à nos pique-niques. Après-tout, ils consacraient du temps à nos pitchouns. On pouvait bien leur concocter un pique-nique sympa. Alors, on finissait par connaître les péchés mignons de chacun. Moment de détente, après la tension du matin et les premiers matchs de qualif, les éducateurs nous rejoignaient autour des grandes tables pliantes glissées dans les soutes du car. « Alors t’es arrivé combien ? » C’était un jeu. Comme une compétition entre eux. Et puis… fous rires intenses, dégustation religieuse d’un pâté maison, d’une bonne bouteille (sauf le chauffeur du car qui, toujours invité, refuse gentiment). Et les fraises fraîches arrivées tout droit du Lot et Garonne. Sans oublier, pour finir les pruneaux à l’eau de vie de chez Josie… De la convivialité à l’état pur.

Ecoles de rugby - Allez les petits ! … Souvenirs, souvenirs…

Là tout se bouscule. Les images remontent… Longues discussions avec les éducateurs. Tout y passait. On prenait le temps. Le Top 14, la finale à Paris. Le plaquage magistral ou l’interception casquette d’un des petits. Les bonds de Thierry, les bras écartés, le long des terrains. Le calme affiché de Philippe, seconde moitié du tandem, en plein pratique de self-control. Les engeulades, aussi, d’après match. « Aujourd’hui, y a que des gonzesses. Le seul mec, ici, c’est Marie ! » phrase d’anthologie de Titou. En forme ! et fervent adepte de la défense : «Les gars, on est nuls en défense ! ». « Mais Titou, on n’a pas pris un essai de la journée ! ». La tête des gosses ! …ça valait de l’or. Et puis, la garbure du tournoi de Saint Paul. Préparée à l’avance par les Dudus pour plus de trente personnes. Bouillante, sous le pâle soleil de novembre, quand ce n’était pas sous la pluie. Formidable pour nous réchauffer. Et ce tournoi à Brive, où Ugo Mola, alors entraineur de la première, s’est arrêté. La plancha, les moules façon Dudu, un bon brebis du côté d’Irraty… Une petite partie « à toucher » (rugby sans plaquer) avec les gamins, jamais fatigués. Aux anges, évidemment ! Bref durant les deux heures de pause, il est resté là, à batailler, à grignoter et refaire le monde avec nous. Car c’est aussi cela, le rugby. Les plus grands vont naturellement à la rencontre des plus modestes. Tout comme Marc et Thomas Lièvremont, venus réconforter nos petits à l’occasion du Challenge Gillardy (organisé par le Stade Français). Perdu en finale pour la seconde fois. Comme un sentiment d’injustice. Les mots, le regard de Marc, l’attention de Thomas « Il faut les faire rire ces gamins ! »… Sans doute le rugbypède a, quoi que l’on en dise, quelques neurones. Ceux qui lui permettent de se souvenir. L’école de rugby. Les samedis d’enfance dans ces ambiances de joyeuse folie ! Les parents, orteils calés au bord du bord de terrain, glissant le long de la ligne blanche pour suivre le mouvement, perdant la voix à force d’encourager… Ah, les voix cassées du lundi ! Et l’arbitrage… Fair-play les parents… ?  Ça sert aussi à ça, les tournois. A comprendre qu’arbitrer ce n’est pas si facile… Surtout si c’est son fils ou sa fille qui s’y colle.

Et ces journées sous la pluie ou dans le vent ? Pire, le tournoi de Bagnères autour du 1er mai… avec brouillard et quatre, tous petits, degrés. Où celui de Pau, sous la neige. Chacun son rôle. Les éducateurs organisent la tactique, veillent à l’échauffement des muscles, assurent le roulement (tout le monde doit jouer !). Et les parents assurent… le changement des survêts, shorts et maillots trempés, congelés. Le tube d’arnica dans les sacs à main. Quelques granules réconfortantes. Et ce premier tournoi. Mon petit dernier n’avait pas encore six ans. Les crevettes s’essayent à la technique du plaquage. Pas toujours dans les règles de l’art. Maillot empoigné, tourniquet au lieu de faire tomber. Magnifique œuf de pigeon. « Non, il ne peut pas rejouer. S’il reprend un pet dessus, ça va exploser ». Le soigneur de la Croix Rouge est catégorique. Cela me conforte dans mon idée. Pour un premier tournoi… ça suffit. Retour au bord du terrain pour encourager les copains. « Bon, lapin, tu rentres ! ». Avant même que j’ai eu le temps d’ouvrir la bouche, mon petit filait dans le pré. Obéissant les yeux fermés à La Saube, véritable dieu vivant. Il n’attendait que ça. Et moi, je commençais à comprendre la tension intense des tournois… Heureusement midi approche. On va souffler ! « Alors, qui veut de la mayo ? » Mayo… Œufs durs… Œufs durs… « Mais je les ai oubliés sur le feu ! ». Ils cuisent depuis l’heure du départ (6h30). « Appelle Eric et Claudette ! Il faut absolument qu’ils éteignent la plaque». Tout le monde, mort de rire !!! Ma réputation est faite. Encore 10 ans après, ils s’en souviennent… Œufs durs et œuf de pigeon, c’était la journée ! Une belle journée pour le beau tournoi d’Aire.

Ecoles de rugby - Allez les petits ! … Souvenirs, souvenirs…

Quels bons moments, quels souvenirs ! Ces moments à admirer le fiston du copain, son jeu, sa vaillance. A s’enthousiasmer à la moindre percée d’un petit bonhomme d’à peine 20 kg tous mouillés et qui va « à dame » sauter joyeusement dans l’embut. Pas de tour du terrain pour recueillir des bravos. Après avoir marqué, il filera voir son copain. Petite tape sur l’épaule « Merci pour la passe ». Merci les éducateurs, merci le rugby.  Retours épuisés mais heureux vers les vestiaires. Tout crottés par un dernier ventre-y-glisse. Les plus grands prennent les petits par l’épaule. « Alors difficile aujourd’hui ? Mais vous vous êtes bien battus vous aussi ! ». Le regard fier du pitchoun.
Et là… on se fait tout petit. On les laisse entre eux, complices. On sait qu’ils s’en souviendront.

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